Depuis 1981, ils sont très peu à avoir été ministre de la défense cinq ans : Alain Richard, Michèle
Alliot-Marie, Jean-Yves Le Drian. Mais aucun ne l'a été plus de temps.
On peut considérer que ces mandats sans interruption ont permis de conserver un cap relativement stable. Après les cinq ans de Le Drian, qui a plutôt une cote positive, les militaires (et les industriels) recherchent un ministre doté d'une stature pareille qui leur a profité. Il faut noter, néanmoins, que c'est le résultat d'une conjonction de lunes : le ministre avait l'oreille d'un président lui-même guidé par un ancien patron du COS qui lui a faire réussir tous ses rendez-vous en matière d'opex. Il n'y a pas eu non plus d'erreur de casting à la tête de l'EMA. Bref l'équipe des affaires de défense a plutôt bien fonctionné, mais une telle alchimie peut s'avérer parfois très difficile à créer.
Qui sera le prochain ministre ? Comme lors de la dernière fois où la question s'est posée (à l'élection de JYLD à la tête de la région Bretagne), la réponse peut être... JYLD lui-même. Le titulaire actuel du maroquin a pour lui ses résultats, et une cote incroyable chez les industriels. Et il a donc rejoint Emmanuel Macron, c'est un des rares poids lourds à l'avoir fait. Plusieurs motifs pourraient néanmoins l'amener ailleurs qu'à Brienne : un choix breton, un choix personnel, ou un... autre choix politique. Au registre des têtes nouvelles qu'EM a évoqué dans sa campagne peut-on trouver son actuel dircab, Cédric Lewandowski ? Certains y croient. Si CL n'a jamais été élu, il a par contre travaillé pendant 10 ans très près de deux ministres de la Défense, Alain Richard (affaires parlementaires) et donc JYLD (donc il avait préparé les dossiers avant 2012), à un poste stratégique de coordination et de filtrage. Sans doute personne ne connaît aussi bien les sujets que lui.
A droite, plusieurs possibilités sont en lice, et ont manifesté leur intérêt pour les (affaires) militaires chacune à leur manière comme évoqué déjà sur ce blog : NKM, Jean-François Lamour mais aussi Xavier Bertrand.
Il ne faut néanmoins pas exclure une autre possibilité : que le Premier Ministre, chargé de conduire la politique de défense de la nation, soit très interventionniste dans ce domaine, et laisse peu d'espace à son (sa) ministre.
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