Même les militaires qui critiquent la propension des journalistes à parler de faits divers le
reconnaissent, les "affaires" s'accumulent dans les armées, posant de nombreuses questions sur le fonctionnement quotidien, et, dans certains cas, sur le recrutement, un sujet tabou, mais qu'il faudra bien prendre à bras-le-corps.
Parmi les exemples des derniers mois, on peut évoquer un vol de plusieurs millions d'euros de matériels dans une unité du COS, les soupçons pesant sur des militaires de l'armée française en Centrafrique, la mise en examen, la semaine dernière, d'un aviateur soupçonné d'atteintes sexuelles sur des enfants au Burkina Faso.
On peut également évoquer l'interpellation d'un militaire le mois dernier à Cayenne avec 27 kg de cocaïne dans ses bagages, ou encore, une affaire d'armes et munitions (déjà) qui avait concerné un militaire de l'est de la France il y a quelques années, avec en toile de fond, cette hausse des compromissions attestée par ce témoignage devant les députés en 2013. Pas un délire de journaliste.
On peut aussi parler de refus d'obéissance intervenus au tournant de 2014, dans la BSS, avec à la clé, des vols bleus et des mutations.
Certes ces affaires ne concernent qu'une part infime des militaires.
Certes, ces affaires sont toutes différentes, la plupart n'ont pas été résolues, ni même jugées. Mais elles s'accumulent (1).
Et cette fois, l'objet du délit peut exploser dans les rues. Et plus seulement à la une des journaux.
(1) on peut aussi, côté déficiences de sécurité, évoquer ceux qu'ont connus l'Ile Longue, un souci qui n'est pas exlusif de la marine.