Déjà entouré de voisins compliqués, Djibouti doit aussi maintenant faire face, de l'autre côté du golfe
d'Aden, à une implosion du Yémen (1). Non seulement cette situation peut avoir assez vite des effets sur l'insécurité de cette axe de passage stratégique pour le commerce mondial, mais aussi nécessiter la mobilisation de moyens étrangers basés à Djibouti.
Des moyens militaires américains ont ainsi participé jeudi à la récupération de deux pilotes saoudiens d'un F-15 biplace, éjectés en mer. C'est un hélicoptère parti de Djibouti qui les aurait récupérés, explique le Pentagone, avec l'assistance de deux navires, l'USS Sterett (DDG-104), un croiseur lance-missiles, et l'USS New York (LPD-21), un navire amphibie. Près de 3000 militaires américains sont basés à Djibouti, pour des missions de renseignement et de frappes dans toute la région (Yémen inclus).
La France maintient 1950 militaires à Djibouti, ainsi que quatre Mirage 2000-5 (pour la police du ciel), deux Mirage 2000D (pour l'entraînement au bombardement à basse altitude en zone désertique), un Transall, 2 Puma Air, et des hélicoptères de l'armée de terre. Cette dernière aligne aussi le 5e RIAOM, tandis que le COS maintient un GFS de taille réduite.
Le ministre de la Défense a prévu de se rendre prochainement sur place, pour évoquer l'évolution du format des FFDJ.
Comme ce blog l'avait évoqué, la tentation de réduire très fortement leur format avait buté sur les avertissements de deux députés, Yves Fromion et Gwendal Rouillard. Une taille intermédiaire, à 1350 militaires, avait alors été évoquée, mais toujours pas signifiée formellement. Sans doute un des objets de la visite de Jean-Yves Le Drian.
(1) où une française, Isabelle Prime, reste encore retenue depuis le 24 février.