C'est Bernard Cazeneuve qui l'annonce : le caporal-chef Aurélie Salel, pompier de Paris de 26 ans,
est morte des suites des brûlures graves, après une intervention sur un feu de pavillon à Livry-Gargan.
Elle avait été transportée en hélicoptère Dragon 75 en urgence vers un hôpital parisien, mais n'a pas survécu. Un autre de ses camarades, le 1ère classe Florian Dumont a été grièvement blessé lui aussi et reste hospitalisé.
Elle avait rejointe la brigade en décembre 2009, affectée d'abord au centre d'incendie et de secours de Blanche (Paris intra-muros) puis à Bondy (93), en mars 2014. Le Groupement au nord de Paris concentre l'essentiel des incendies.
A ma connaissance, c'est le premier pompier féminin de la BSPP à périr en intervention.
Les femmes sont arrivées à la Brigade au début des années 2000 et j'ai eu la chance, à l'époque, de pouvoir observer leur progression, pas toujours simple. Aller embrasser la planche chaque matin, ou filer dans les fourgons, c'était jusqu'alors une histoire d'hommes à Paris.
Elles y ont démontré qu'elles pouvaient y prendre toute leur place, y compris, comme ce matin, dans la litanie des pompiers morts au feu, scandée chaque matin dans les centres de secours.
C'est inscrit dans leur ADN : les pompiers de Paris accompagnent les Parisiens et les ressortissants des trois départements de la petite couronne dans leur vie, de la naissance à la mort. Au besoin, en donnant la leur.
Les pompiers de Paris sont, comme ceux de Marseille, des militaires, de l'arme de génie, pour les Parisiens, de la marine, pour les Marseillais. Parmi les façons de s'en convaincre, les pompiers de Paris étaient les premiers à participer à l'hommage sur le pont Alexandre III, pour le passage des convois funéraires des soldats morts en Afghanistan.
Ils étaient encore présents pour le tout dernier : les morts d'Albacete.
(photo BSPP)