mercredi 11 mars 2015

Un conseil de défense

Depuis le début de l'année, le président n'en finit pas de s'immerger dans la thématique défense (1) et
vu la situation du pays dans le domaine sécuritaire, budgétaire et opérationnel, les conseils de défense se succèdent aussi semaine après semaine.
Celui de ce matin était consacré à la revue des fronts opérationnels. On y apprend, via le traditionnel communiqué laconique que Sentinelle est désormais au niveau 7000, mais la formulation est tellement alambiquée qu'il n'est pas possible de trancher : a-t-on vraiment réduit cette protection (un thème pas très porteurs à quelques jours d'un scrutin), ou réellement, y avait-il 10.500 militaires en Sentinelle ? Car le texte de l'Elysée explique que 10.000 militaires sont en soutien de forces du ministère de l'Intérieur. A la Défense, on explique que ces 7000 plus les moyens de soutien et Vigipirate historique font 10.000.
De fait, la réduction a été réalisée, remplaçant les gardes statiques, peu efficaces voire risquées pour les militaires, par des circuits dynamiques. Cette formule existe depuis quinze ans à Paris et personne ne s'en plaint. Pour des raisons d'affichage, les gardes statiques avaient été privilégiées dans un premier temps.
Dans tous les cas, on l'a compris, plus le temps passe, et plus ce niveau était difficile à soutenir. Entre autres exemples, l'armée de terre a dû renoncer à embarquer la compagnie amphibie à bord du BPC Dixmude, des relèves ont été décalées.
Ces renoncements, qui peuvent sembler secondaires, ne sont néanmoins pas anodins, particulièrement dans l'armée de terre, où la popularité de l'opération Sentinelle prolongée faiblit à vitesse grand V.
Même si le communiqué de l'Elysée n'en parle pas, le niveau de Sangaris est désormais à 1650 militaires, soit 1.000 de moins que le plus haut historique, en route pour rallier à l'été un format de 800.
Une autre info, contenue en creux dans la formulation élyséenne : ce ne seront peut-être finalement pas 7500 postes qui ne seront pas supprimés, mais peut-être encore moins. La période un peu critique que connaissent les armées rappelant à ceux qui n'étaient peut-être pas au courant que la "paix chaude" qui avait succédé à la guerre froide en 1989 avait néanmoins un niveau plancher pour la gérer. Et que ce plancher avait été franchi depuis un bout de temps.
Rien, non plus, dans ce communiqué, sur la contribution de la Réserve aux opérations intérieure et extérieures. Le président en avait pourtant (et pour la première fois pour un président) parlé dans ses voeux aux marins du PACDG, en janvier.


(1) voeux sur le Charles de Gaulle, visite aux FAS à Istres, visite de la chaine Rafale à Mérignac soit une visite par mois, une cadence nettement supérieure à celle de ses prédécesseurs.