Un GTIA de moins à Sangaris, un de plus à Barkhane. Il y a un lien direct entre la disparition d'un
GTIA évoquée sur ce blog et la mise sur pied du GTIA Est de Barkhane, à la fin de la semaine qui commence. En fait, ce dernier reprend l'ossature qu'avait le groupement terre d'Epervier, avec une composante infanterie et cavalerie, un élément d'artillerie et un peu de génie. Il disposera de sa propre compagnie de commandement et de logistique et d'un petit état-major tactique (EMT).
Sa recréation coïncide avec le retour des Français qui devaient en fait oeuvrer en Epervier, et étaient partis directement en RCA sans passer par la case N'Djamena. Elle coïncide aussi avec la fin d'une grosse phase de travaux à Niamey, promu hub pour le fuseau ouest.
Les infrastructeurs ainsi libérés seront remplacés par des postes de combattants. Mais il est évident que la création du GTIA Est va obliger à mobiliser des réserves de pédagogie pour expliquer le dépassement de l'effectif jusqu'alors plafonné à 3.000 (1). Pour autant que la vérité des chiffres soit pratiquée.
Au gré des premières utilisations, le format de ce GTIA Est pourra évoluer. Car si le GT d'Epervier était régulièrement en nomado dans le pays par le passé, il n'a pas été régulièrement engagé au feu. Sauf, par la force des choses, en 2008, par exemple.
Ou en étant le premier à s'engager à Bamako, en janvier 2013 : les marsouins du colonel Paul Gèze, patron du 21e RIMa avaient alors pris le premier Hercules disponible pour arriver au Mali, et dresser un épi autour de la capitale malienne.
Un an et demi plus tard, c'est toujours du nord de cette zone que vient la menace. Le GTIA Est ne dispose pas, pour l'heure, des véhicules adaptés à ses missions. Surtout quand on sait qu'en trois mois, pas moins de quatre véhicules ont sauté sur des explosifs au Mali. Des nouvelles pas très raccord avec la situation présentée à Paris. Ou à Bamako.
(1) un plafond pourtant régulièrement brandi à Paris pour s'interdire d'envoyer à Barkhane les capacités dont cette opération manque.