A peine arrivé en place, le nouveau chef de la BAFSI (1) va devoir formuler des propositions au CEMAA
pour réorganiser l'ensemble. A l'époque du terrorisme, la protection des bases aériennes et des centaines de millions d'euros -quand ce ne sont pas des milliards- qu'elles hébergent est évidemment un sujet majeur, mais elle a dû être rationalisée ces dernières années. Dernier en date, l'escadron de protection de La Réunion vient d'être dissout... Le métier évolue mais recourt encore peu aux capteurs, pourtant généralisés dans ce genre de missions dans les autres bases de ce type ailleurs dans le monde (2).
La période oblige aussi à poser la question de la juste qualification nécessaire, notamment de soldes à l'air, pour une mission qui n'inclut pas l'hypothèse de saut ou de vols.
Les restructurations posent aussi la question de la base nécessaire pour alimenter les flux de recrutement des commandos parachutistes de l'air (CPA). Le CPA 10 oeuvre au profit du COS, mais conserve des mandats conventionnels, tandis que les CPA 20 et 30 assurent des missions d'appui aérien, de récupération de personnels et de protection de force.
Chez les CPA, la logique voudrait, comme l'ont fait très tôt les marins, qu'on colocalise les trois unités et l'école de formation. C'est un gage d'aération pour les personnels, notamment les cadres, qui après avoir beaucoup donné en opérations, peuvent ensuite faire profiter de leur expérience aux jeunes. Qu'il est ainsi possible de mieux choisir et former.
Pour l'heure, l'armée de l'air semble préférer une autre approche. Chacun de ses CPA est lié à une unité navigante : le CPA10 avec le Poitou, à Orléans, le CPA20 travaille aussi bien avec les avions (de chasse et de transport) que les hélicoptères. Et le sort du CPA30 (basé à Bordeaux) est lié aux hélicoptères de Cazaux. Sans pour autant que les unités s'entraînent ensemble en permanence, séparés par 60 km.
C'est la fermeture annoncée de la base de Dijon, et la concentration des unités du COS dans le sud-ouest qui amène à poser la question de l'implantation des ces CPA -et du Poitou- en Aquitaine. Chacune de trois bases Air (Bordeaux, Caaux, Mont-de-Marsan) a de quoi les héberger.
Avec des équipes de chuteurs opérationnels, de guidage aérien, des cynos, et des capacités de reconnaissance de terrains de posers d'assauts, les deux commandos conventionnels (20/30) ont quelques atouts pour répondre aux besoins actuels de mobilité et de réactivité de l'armée française dans toute la partie nord de l'Afrique...
(1) regroupant dans l'armée de l'air les fusiliers commandos de l'air, les commandos parachutistes de l'air (CPA) et les pompiers, ainsi que les écoles, actuellement installées à Cazaux et Dijon.
(2) je ne dis pas qu'il faut remplacer tous les hommes par des capteurs, mais qu'il ne faut pas exclure le progrès sur un sujet de ce type.