Un capitaine du 3e régiment de génie a été tué ce matin par l'explosion d'un IED, aujourd'hui, en Oruzgan, dans le sud-afghan. C'est là qu'opère une OMLT française à 70 militaires, en zone néerlandaise. Un militaire batave a aussi été tué, ainsi que l'interprète. Quatre autres militaires néerlandais ont été blessés. L'agence AP, informée par des sources néerlandaises, précise encore le scénario de l'attaque, qui s'est déroulé en vallée de Tangi.
Cet officier, le troisième à tomber en Afghanistan, est le deuxième militaire du 3e RG tué dans ce pays. L'adjudant-chef Nicolas Rey avait été tué par une mine, le 22 novembre 2008. Un autre sapeur, le 1ère classe Kamel Elward, avait péri, le 15 mai 2006.
L'OMLT française a été déployée en Oruzgan en 2008. C'était alors la première OMLT française à opérer aussi loin dans le sud. Opérant sous commandement néerlandais, ces équipes sont renforcées en officiers de liaison, en personnels médicaux et en équipes de ciblage (TACP), d'où l'effectif augmenté de 50 à 70.
Les OMLT, parfois improprement décrits comme des "militaires non combattants" démontrent ainsi leur niveau d'engagement très élevé, en première ligne, et les risques qu'ils encourent.
Six d'entre eux ont ainsi été tués depuis 2007. Le magazine RAIDS a pu, dans son édition d'avril, illustrer l'intensité du quotidien de ces hommes, avec une présentation de l'OMLT de la 7e BB.
La présidence de la République a été la première à annoncer la mort du capitaine du 3e RG (c'est le processus habituel), par un communiqué, diffusé à 19h40. Nicolas Sarkozy "présente aux familles des victimes et à leurs proches ses plus sincères condoléances et s'associe à leur douleur" écrit-on. "Ses pensées vont également à ses frères d'armes".
Alors que l'annonce prend en général plus de temps, le site internet du ministère de la Défense a fait preuve d'une réactivité peu commune, en annonçant également la nouvelle. Les militaires engagés en première ligne sont souvent parmi les premiers à déplorer la communication minimaliste adoptée sur les opérations, et particulièrement, l'Afghanistan.
Le ministre de la Défense vient à son tour (20h44) d'exprimer "sa peine la plus vive et sa grande reconnaissance à l’égard de cet officier français qui a donné sa vie dans l’accomplissement de sa mission et s’associe étroitement à la douleur de sa famille".
Le 3e RG est engagé en Afghanistan, mais aussi sur un théâtre tout aussi dangereux, pour l'arme du génie : le Liban. Le régiment arme une compagnie génie à 147 militaires chargés, entre autres, des interventions Nedex. Deux sections sont déployées avec le Batfra, à At Tiri, et deux autres avec l'état-major de la composante française de la Finul II, à Naqoura.