mercredi 19 mai 2010

Les salons professionnels : des succès, des victimes

La bonne santé insolente d'Eurosatory, sur le plan commercial (aucun chiffre financier n'est donné, pour autant) se situe dans un environnement pour le moins fluctuant. La dépression économique a fait quelques victimes dans le domaine des salons, notamment en Grèce, où le salon de défense, Defendory, est passé à la trappe.
Cela a pu profiter au salon français, qui représente par ailleurs une marque clairement identifiée.
Mais on se rend compte qu'aussi, à l'autre bout du spectre, des salons plus thématiques, comme Sofex (salon des forces et opérations spéciales) réussit à tirer son épingle du jeu.
Un cadre d'Eurocopter, qui exposait un EC635 et un Ecureuil, reconnaissait ainsi avoir pu rencontrer des "délégations de très haut niveau", peut-être plus difficiles à capter dans des salons plus importants. C'est bien ce que les industriels souhaitent obtenir dans ces manifestations toujours plus coûteuses, et qu'il est impossible de snober, sous peine que l'absence soit immédiatement notée par la concurrence et les clients.
L'appui politico-commercial ne doit pas non plus ignorer tous ces rendez-vous. Hervé Morin est passé jeudi dernier à Sofex, rencontrant les quinze exposants français, mais aussi le DGA jordanien. Quelques semaines plus tôt, il devait également se rendre en Malaisie, déplacement abandonné du fait du nuage islandais.
Ces expositions pèsent cependant lourdement dans les dépenses des entreprises, qui ont dû réduire la voilure. Thales avait expliqué avoir réduit de 25% ses dépenses lors du dernier salon d'armement aux Emirats Arabes Unis (EAU), privilégiant par ailleurs ses salariés présents dans la zone géographique, pour armer le stand.
Enfin, la multiplication des rendez-vous impose des voltiges dans la logistique. Chez MBDA, qui n'a qu'un seul fournisseur de stand, il faudra monter un stand à ILA Berlin, puis à Eurosatory, avant de boucler la saison avec Farnborough (juillet) puis Euronaval (octobre).
Conscient de cette donne, la COGES, organisatrice d'Eurosatory a permis à certains exposants de d'ores et déjà commencer à monter certains stands, pratiquement un mois avant l'heure.