Des acteurs, dont Diane Kruger, arrivent demain à Lorient pour s'imprégner de la gestuelle des commandos marine. C'est Ouest-France qui levait, ce matin, une partie du voile, sur ce débarquement, lié au tournage de "Forces Spéciales" qui sera le premier long métrage, et premier film de fiction de surcroît, réalisé par Stéphane Rybojad.
Stéphane Rybojad a créé Memento Productions avec Thierry Marro, et cette petite société de production s'est très vite fait un nom au sein des forces armées, en réussissant à faire le premier documentaire sur les forces spéciales, pour France 2. A l'époque, l'ouverture du COS sur le petit écran divise la communauté spéciale, mais le coup porte, car le résultat, à l'écran, est saisissant. On n'a tout simplement jamais tourné ainsi des unités d'élite, en France.
Le duo, empreint d'une très grande modestie individuelle et collective, dans une filière où elle est parfois difficile à trouver, avait déjà réussi aussi, l'exploit, de filmer, un an plus tôt, le recrutement des commandos marine (1), en y injectant l'incontournable dimension mémorielle. L'essai est réussi, et génère d'ailleurs, à l'époque, une veine télévisuelle.
Memento s'est fait un nom, mais l'univers de la télévision reste difficile, avec des tarifs sans cesse tirés vers le bas. La société réussit cependant à s'imposer aussi sur la TNT, en filmant des formats courts, toujours sur des populations en uniforme, et notamment, dans la marine.
Aujourd'hui, si de nombreuses sociétés de production télé se sont plus ou moins lancées dans le créneau "action", on reconnaît à Memento cette capacité à émarger largement au-dessus du lot.
Passer au grand format semblait donc une évolution naturelle, pour ces spécialistes du documentaire bien ciselé.
"Forces spéciales" est un projet déjà très ancien, qui aura, en fait, longtemps buté sur la difficulté à financer un tel projet. Déjà, des tournages avaient été effectués sur le Charles de Gaulle, avant son départ pour le chantier, sans que l'on puisse vraiment savoir si c'était le point de départ du tournage lui-même, ou des reconnaissances très approfondies.
Le scénario, très tôt, visait à valoriser les commandos marine (qui à l'époque de l'écriture sont encore déployés au sein du TG Arès), autour d'une intrigue réaliste. Selon Ouest-France, la belle Krüger jouera le rôle d'une journaliste française enlevée en Afghanistan, que nos forces spéciales sont chargées de libérer. Toute ressemblance avec des faits et personnages réels, ou ayant existé n'étant, évidemment, comme le dit la formule, que fortuite.
(1) A l'école des Bérets Verts.