Ce blog a déjà pu le noter, et pas qu'une fois, la communication militaire sur l'activité française en Afghanistan emprunte parfois des chemins de traverses assez étonnants. Ainsi, comme le note ce blog-ci, tenu par la mère d'un soldat, quatre soldats ont été blessés... dimanche, mais on ne l'a vraisemblablement appris que parce que les talibans évoquaient, quant à eux, la mort de quatre soldats français. Evidemment, un tel oubli jette plus qu'un doute sur la communication relative à l'Afghanistan. Déjà, l'été dernier, trois soldats français -dont un médecin- avaient été grièvement blessés, en Wardak. On l'avait appris par hasard. La communication, à Kaboul, s'était retranchée derrière le fait que cela n'intéressait pas ses correspondants locaux...
Ce blog a déjà évoqué, à moult reprises, le différentiel entre la situation sur le terrain, et le récit, parfois très décalé qu'on pouvait en faire à Paris. On me l'a d'ailleurs fait suffisamment payer, puisque je n'ai pu suivre les troupes françaises en Afghanistan depuis novembre... 2008.
Par contre, plus de 200 journalistes français ont pu aller reporter, en 2009. Si vous avez lu 200 articles sur l'Afghanistan, en 2009... c'est que vous êtres un lecteur fidèle de ce blog.
Le fait que quatre soldats français soient blessés est un sujet suffisamment sérieux (et il n'y aurait qu'un blessé, ce serait pareil) pour que le sujet mérite une information en temps réel.
A moins que l'on ne redoute, évidemment, que la multiplication de communiqués annonçant des blessés ne décourage, dans l'opinion publique, le courant, désormais très minoritaire si l'on en croit les sondages d'opinion (attesté par l'atonie de la population sur le sujet), soutenant l'engagement français en Afghanistan.
Comme on décourage, par ailleurs, toute tentative de rapporter les missions effectuées par nos soldats. Une façon de faire qui tranche étonnamment avec les premières déclarations du CEMA, le jour-même de sa prise de fonction.