mercredi 5 octobre 2011

La com' papier

suite de notre périple dans la communication de défense

C'est le legs de l'histoire. Alors que les armées ont massivement, en quelques mois, investi les réseaux sociaux d'internet (1), le papier reste une valeur sûre, avec pas moins de quatre magazines historiques.
Aucun indicateur n'est disponible sur le coût de cet outil (un recours au marché de la publicité permettant néanmoins d'alléger la charge), dont la portée est parfois difficile à mesurer, y compris, parfois, en interne.
L'armée de terre mobilise pas moins de 18 personnes pour remplir le sien, et des collaborateurs extérieurs, mais ce volume s'entend hors fabrication (mise en page), externalisée au privé. Le magazine de la DICOD est sur la même ligne : encore 20 personnes, des "prestations intellectuelles" en plus, et une fabrication externalisée.
Marins et aviateurs font autant de pages avec des équipes plus modestes. Air Actualités mobilise 17 personnes, mais parmi lesquels quatre concepteurs graphistes qui se chargent aussi d'autres tâches (2). L'armée de l'air est aussi celle qui traditionnellement arrive à sortir le mieux son épingle du jeu commercial, en vendant le plus d'exemplaires en kiosque et par abonnement. Son magazine est tiré à 33.000 exemplaires : un peu plus de 10% seraient vendus.
La marine est celle qui a le plus d'obligations : sortir un numéro de 40 pages tous les quinze jours avec une équipe d'à peine dix personnes. Ce sont encore les marins qui se distinguent, en faisant appel à leurs communicants de terrain pour nourrir Cols Bleus, là où les trois autres n'en font qu'un usage très marginal.
L'EMA, qui centralise la communication opérationnelle, la finalté des armées, n'a, lui, aucune organe papier : il se rattrappe sur internet.
Ce n'est pas le moindre des paradoxes de ce système, interdits de communication orale sur les opérations, les Sirpa en remplissent allègrement leurs publications.


(1) c'est un civil, Jean-François Bureau, qui a fait entrer la com' du ministère dans la dimension internet, mais les militaires ont commencé à comprendre la portée d'internet à travers les stages OTAN, organisation qui en fait grande consommation (pour preuve, ce blog y est référencé).
(2) comme la mise en page des brochures de présentation de l'armée de l'air, ou les livres, comme Aviateurs, et le futur livre sur 10 ans d'armée de l'Air en Afghanistan, attendu avant la fin de l'année.


A suivre

Les précédents épisodes peuvent être lus ici et.