L'information est dévoilée par Europe 1 quelques secondes avant de recevoir la ministre des armées. La
radio explique que son service police-justice a eu connaissance de la mise en examen d'un lieutenant-colonel posté à l'OTAN en Italie au motif d'espionnage au profit de Moscou. La ministre des armées, qui n'a pas eu l'air surprise de cette révélation, a expliqué que c'est le ministère des armées qui avait détecté les activités suspectes décrites. Le personnel était affecté à Naples, selon ce blog. C'est le principal site de l'OTAN en Italie employant des Français (quelques Français suivent aussi les enseignements du collège de l'OTAN à Rome).Le dossier a été transmis au procureur de la République par un article 40 qui oblige tout agent de l'Etat ou militaire à dénoncer des faits illicites à la justice.
La ministre des armées s'est réfugiée dans le secret de l'instruction pour ne pas livrer plus de détails. Le domaine d'exercice du militaire n'est pas connu, pas plus que la durée de cet espionnage, et encore moins évidemment, les éventuelles données transmises. La radio assure que l'officier a été arrêté puis mis en examen il y a une dizaine de jours. Il est désormais emprisonné à la Santé (très probablement à l'isolement) à Paris. Le travail à l'OTAN nécessite une habilitation particulière, dont le périmètre varie en fonction des sujets traités, comme c'est le cas pour les habilitations nationales.
Dans un OTAN où la singularité française est toujours facilement stigmatisée, où la France est toujours soupçonnée de vouloir miner l'organisation au profit de l'UE, une telle annonce va évidemment créer quelques dommages. Notamment à Ankara, où quelques propos narquois risquent d'être lisibles assez rapidement : la France a en effet accusé la duplicité de la Turquie, qui utilise son Otanité quand cela l'arrange.
Ce dossier, qui reste à juger, arrive dans un contexte lourd, avec d'autres dossiers concernant l'ingérence de la Chine, mais aussi une multiplication des tentatives de "tamponnage" par des services de renseignement. Y compris alliés.
actualisé 10h52 : le minarm diffuse à l'instant le communiqué suivant, qui concentre peu ou prou ce que la ministre a déclaré à la radio. "Le ministère des armées confirme qu’un officier supérieur en poste à l’étranger fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire pour des faits de nature à causer de graves failles de sécurité. Le ministère des armées avait dénoncé ces faits auprès du procureur de la République, sur le fondement de l’article 40 du code procédure pénale. Il revient désormais à la justice de faire toute la lumière sur ces agissements. Le ministère des Armés lui apportera toute sa coopération, dans le respect du secret de l’instruction en cours. Il a d’ores et déjà pris les mesure de sauvegarde nécessaires."
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