L’armée de l’air arme actuellement trois bases aériennes projetées (BAP), et l’une d’elles est aux
portes de Paris, pour protéger la tenue de la COP21. 650 militaires, dont 60% d’aviateurs, y habitent jusqu’à la mi-décembre. Les SICmen de l'EAC2P d'Evreux, arrivés les premiers avec les infrastructeurs du GAAO de Mérignac ont eu la viste aujourd’hui de leur CEMA et de leur CEMAA, friands d’entendre leur témoignage.
Les généraux ont eu ce qu’ils voulaient, un langage direct et sans ambages des aviateurs, plus réservé avec les militaires de l’armée de terre. Dans la tente du 152e RI où il est entré sans prévenir, le CEMA tombe sur des militaires… qui quittent pour le civil. Leur meilleur souvenir, un mandat au Liban, le pire, un camp d’entraînement sans véhicules. « A cause d’un problème de disponibilité ? » demande le CEMA. « Oui », lâche le fantassin.
Suite de la marche forcée dans les allées boueuses de la BAP, pour croiser, donc, les SICmen, qui règnent sur les indispensables tubes nécessaires pour recevoir et transmettre les ordres, mais aussi les images des différents moyens de défense. Dans une structure modulaire attenante, les artilleurs sol-air, qui empilent les jours de découché comme les SICmen, gardent bon moral. Le CEMA demande à leur chef la vérité des prix, il n’est pas déçu. 65% de l’effectif de la filière est ici, et 35% du matériel.
Bref, un peu comme partout, le système est aux limites.
Plus tôt, le général de Villiers a prix un déjeuner tardif, pour s’imprégner de la cuisine locale. Croissant au Jambon, saucisse de Toulouse et gratin dauphinois, et crumble, le plateau repas est plutôt dans le haut de la moyenne.
Mais dans toute sa visite, on lui a fait part de la rusticité du logement, des tentes certes isolées et chauffées, mais des tentes. Pas courant, sauf pour ceux qui ont déjà goûté aux opex, à Niamey, ou à Douchanbe. « En Jordanie, tous nos personnels sont désormais logés en dur », se félicite le général André Lanata, qui vient d’aller à la rencontre des aviateurs de Chammal.
Le général Jean-Jacques Borel, commandant la défense aérienne et les opérations aériennes accueille le CEMA et le CEMAA. Cet aviateur tombé dans les DPSA au début des années 2000 a aussi volé sur trois types de Mirage 2000 différents et commandé la composante air de Serval. Cette nuit, outre la COP21, son état-major a suivi les frappes de Chammal, et les opérations air de Barkhane, depuis Lyon. (Photos Jean-Marc Tanguy)
Kandahar, Bamako, Niamey, et maintenant... Le Bourget : le GAAO est sur tous les coups.
Le début de la chaîne, au mess, dans un ancien hangar.
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