Non, la France n'achètera pas (que?) trois C-130J, et non, elle n'a pas trouvé non plus trois milliards
d'euros de recettes budétaires pour sa défense. Non, l'armée de Terre ne récréera pas trois régiments.
Non, le 3, c'était le chiffre du jour à Vannes, où la 3e compagnie du 3e RIMa rentrait de sa mission centrafricaine, avec des représentants du 1er Spahis et du 1er RTir qui ont combattu à ses côtés au sein de la TF Korrigan, dont c'est déjà la troisième édition (après l'Afghanistan et le Mali). Le tout, sous les yeux de leur ancien COMANFOR, le général Bellot des Minières qui vient de rentrer en France, avant de rendre sa brigade (la 1ère BM).
La 1ère compagnie du 3e RG figurait aussi dans les appuis de la TF Korrigan 3, comme de Picardie, d'ailleurs. La 3e compagnie du régiment l'a relevée courant février.
Trois EVAT, un sous-officier, et... sept officiers de Korrigan 3 ont reçu une croix de la valeur militaire, des mains du ministre. C'était aussi la troisième visite de Jean-Yves Le Drian au régiment vannetais, où il a passé trois heures à écouter les briefings et la parole de militaires, un exercice qui lui ramène tant d'infos... qu'il ne les partage pas forcément tout de suite (1).
De bonne source, on indique qu'une partie de la discussion a tourné sur Sentinelle, les militaires n'hésitant pas à transmettre leurs interrogations sur la suite du dispositif.
Il est vrai qu'au 3e RIMa -comme dans d'autres régiments-, Sentinelle consomme du potentiel et oblige à sacrifier des missions plus belles. La 3e compagnie elle-même n'a que le temps de poser ses malles, embrasser les épouses, les enfants, et... partir en Sentinelle. Passé l'enthousiasme des premières semaines, Sentinelle est devenu, comme Balbuzard l'était en son temps -"la mission du désespoir". Même si personne ne se hasarde à le dire aussi expressément, personne ne le cache.
La 2e compagnie, elle, réussit à maintenir son départ pour la Guyane : une mission il est vrai peut-être plus concrète que des gardes, qu'elles soient statiques ou mobiles.
(1) rappelons que c'est ainsi qu'il dit avoir saisi l'ampleur du "désastre Louvois".
(photo JMT)