Après avoir évoqué une intervention en Syrie (Nicolas Sarkozy, le premier, puis plus récemment,
Jean-François Copé, et encore aujourd'hui, Edouard Balladur), la droite est désormais plus unanimement portée sur la non-intervention. Christian Jacob (UMP), puis Jean-Louis Borloo et Hervé Morin (UDI) ont demandé cet après-midi plus de preuves, une coalition plus large, et un vote du parlement. L'écologiste François de Rugy a lui aussi demandé un vote, tandis que le Front de Gauche réclamait, lui, la paix.
D'autres n'avaient pas voix au chapitre, ce qu'à déploré le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (opposé à une action en Syrie par ailleurs). "Regardez le nombre d'orateurs", s'est-il indigné face à la presse venue guetter les petites phrases. Seulement huit présidents (de groupe ou de commission) et deux représentants de l'exécutif ont pu s'exprimer, sur une durée totale de deux heures.
A comparer aux dix heures de débat du parlement britannique... suivies d'un vote.
Pendant que les ténors parlent au micro, l'UMP Philippe Meunier, un des secrétaires de la commission de la défense, livre in petto quelques confidences d'une rencontre, en début d'après-midi, avec l'ambassadeur russe à Paris en ce début d'après-midi : "on a les infos des Etats-Unis, celles du gouvernement, il était important d'entendre celles des Russes, ils ne sont pas moins fiables que les Américains. Or, les Russes sont formels, ils me disent : 'aucune preuve tangible'. Et même un risque de manipulation avec l'utilisation de cadavres d'enfants. Des djihadistes ont été arrêtés en Turquie en possession de gaz, on le sait de source turque, les Russes me l'ont redit. Les rebelles ont utilisés des gaz près d'Alep le 19 mars. Il y a donc eu des précédents. Enfin, il n'y a eu aucun contact entre Hollande et Poutine depuis le début de cette crise, m' a aussi assuré l'ambassadeur", conclut le député du Rhône.
A gauche, c'est la présidente de la commission de la défense, Patricia Adam qui a terminé les temps de parole des présidents. Elle dénonce le calcul politique de l'opposition, remercie les services de renseignement -DRM et DGSE- et le niveau d'information délivré par le gouvernement au parlement. "On a un débat avant qu'une décision soit prise, cela ne s'était jamais fait auparavant, on ne peut pas accuser le gouvernement de ne pas informer le parlement".
La commission doit auditionner le ministre de la Défense sur la situation en Syrie mercredi après-midi. Deux semaines et demi après l'attaque chimique de Damas.