A l’entrée en guerre, en 1914, la marine dispose en tout et pour tout de 25 aéronefs. Et presque moitié moins de pilotes -14-!
La première guerre mondiale voit l’emploi des aéroplanes pour des patrouilles au-dessus de mers, pour détecter des navires ennemis, mais plus encore, ses sous-marins. Même les dirigeables, honnis en 1910, trouvent crédit dans cette traque. La base de Cuers –aujourd’hui un atelier industriel de l’Air (AIA) qui entretient les aéronefs marine- a été créée de toutes pièces pour les mettre en œuvre.
Des hydravions sont aussi convoyés en Egypte, opèrent en Italie, dans les Dardanelles.
En 1916, la marine emploie 110 aéronefs armés et plus de mille hommes. Deux ans plus tard, elle compte 1.264 aéronefs, dont 800 en état de vol. Auxquels il faut ajouter 200 ballons captifs et 40 dirigeables.
Comme c’est le cas aussi pour l’aviation terrestre, encore rattachée à l’armée de Terre, les budgets fondent, après-guerre, et les incertitudes remplacent les missions de guerre.
Et ce, d’autant que la marine n’arrive pas à trancher entre sa force d’hydravions légers, qui profitent aux grandes unités, l’aviation d’escadre –qui sera affectée au porte-avions- et tous les développements, en matière d’hydravions lourds.
En 1928, le service central de l’aviation maritime est même absorbé par le ministère de l’Air.
Simultanément, la marine créée de nouvelles bases : à Hyères (le 26 février 1924), Saint-Mandrier (1933, dissoute en 2003 quand ses flottilles d’hélicoptères sont rapatriées à Hyères), Lanvéoc-Poulmic (1936) et Aspretto (1938). Deux de ces bases sont toujours opérationnelles aujourd’hui, et de ce fait, parmi les bases aériennes les plus anciennes du pays.
La marine se créée aussi une base mobile, la première vraiment opérationnelle (en 1932), le Commandant Teste. Ce porte-hydravions a des capacités certes limitées puisque les opérations de récupération à la mer d’hydravions nécessitent une mer calme, mais le concept permet de déplacer à l’envi une capacité d’observation sur le globe, avec une petite capacité d’intervention.
Ce navire est aussi symptomatique des courants qui agitent alors la marine, pour qui les hydravions sont un complément naturel des besoins de l’époque –peut-être plus encore que le porte-avions…-.
Suivant celle installée sur la tourelle du Primauguet, vingt-et-une grandes unités reçoivent la capacité d’héberger, lancer et récupérer des hydravions légers. Le sous-marin croiseur Surcouf reçoit même un hydravion pour le réglages des deux canons, mais ce concept hardi –repris par les Japonais- n’aura pas de suite, la force d’un sous-marin étant bien sûr sa furtivité.