La présence française à Djibouti va se contracter, nettement même, si l'on en croit le Figaro magazine ; l'armée de terre payant le plus lourd écot (moins 600). En passant les restructurations liées à la base de défense dont Djibouti fut une des pilotes, le départ (non remplacé) de la Dague, la contraction prévisible de la ressource héliportée, le format futur, en ressources humaines et en matériel, reste des plus incertains : peut-être guère plus de 2.000 militaires, contre les 2.900 actuels.
Pour l'anecdote, mais cela n'a sûrement rien à voir, les six députés (1) qui ont visité la base le mois dernier ne devaient pas visiter le 5e RIAOM, ils n'ont pu l'obtenir in extremis qu'au prix d'un lever très matinal. Entre autres et par ailleurs, ils ont apprécié un bivouac avec les légionnaires dans la FOB érigée, entre Petit Bara et la mer, par les sapeurs du 1er REG au prix d'efforts herculéens. Ils ont aussi visité la base aérienne et l'hôpital, et reçu une information sur la lutte contre les pirates.
La France injecterait aujourd'hui 30 MEUR à Djibouti en impôts des militaires, achats locaux et loyer versé à l'état djiboutien. Cette seule somme porterait, de source parlementaire, sur 17 MEUR, hors l'hôpital Bouffard, qui n'a jamais fait partie de l'assiette, apparemment.
A l'extrême autre bout de l'Afrique, les chiffres et les très fortes inquiétudes s'alignent aussi comme le constate Patricia Allémonière, sur TF1. Il ne restera que 300 militaires au Sénégal. Une perte sèche pour les 3.000 sénégalais, dont les salaires font vivre 50.000 autres sénégalais.
Le Tchad pourrait perdre encore quelques postes (Epervier est déjà passé de 1.100 à 1.000 militaires), le seul vrai gagnant en Afrique étant le Gabon, mais le gain final n'est pas encore connu. Le Gabon bénéficie de deux compagnies tournantes et de trois Cougar.
Ces départs n'ont, on le sait, que deux motifs : faire de très grosses économies sur les forces prépositionnées, et faire décoller les effectifs de l'implantation militaire française aux Emirats Arabes Unis (IMFEAU), sans doute doubler l'effectif initial. Les économies djiboutiennes étant clairement reportées au profit de l'IMFEAU. Et comme disait le regretté Jim Graves, pour l'IMF, rien d'impossible.
(1) il s'agissait, entre autres, de Gilbert Le Bris qui raconte d'ailleurs sur son site les détails de la visite, Marc Joulaud, Patricia Adam, Christophe Guilloteau.
A lire :
un dossier de 12 pages dans Air Actualités, consacré à la présence Air en Afrique.