Un légionnaire du 2e REP a été tué hier lors d'une opération de contrôle de zone appuyant la construction d'un nouveau COP, entamée le 5 avril. Ce membre de la TF Altor a été blessé lors d'un accrochage en début d'après-midi, puis évacué par hélicoptère sur le rôle 3 de Kaboul. Les équipes médicales françaises n'ont pas pu lui sauver la vie.
Cet homme est le premier mort de la TF Altor, le 41e mort français, depuis 2004, et déjà le 5e depuis le début de l'année, pourtant traditionnellement calme. Quatre légionnaires sont déjà morts en Afghanistan, celui-ci est le deuxième du 2e REP, après le sacrifice héroïque de Rodolphe Penon, le 18 août 2008, en vallée d'Uzbeen.
A l'automne, le chef de corps du 2e REP et patron de la TF Altor nous avait dit, avant de quitter Calvi, "ne pas partir là-bas dans un esprit de revanche" mais "pour aider les afghans, l'armée afghane". Devant le monument au morts de Calvi, ce jour-là chacun avait pensé la même chose. Et tout le monde avait promis de se retrouver pour le retour de la TF Altor, sans illlusions sur les dangers de la guerre.
Une décision de l'EMA interdisant à la presse française de couvrir les combats en Surobi et Kapisa, depuis janvier, cette guerre est devenue une guerre sans noms, sans soldats, sans visages et sans compte-rendus. Seul un journaliste du Figaro a pu, en quelques minutes, faire son travail, sur une FOB de Kapisa, parce qu'il était là dans le cadre d'un voyage organisé par l'OTAN. Cet état de fait est aussi choquant que la détention de deux journalistes de France 3, évoquée dans trois reportages par leur chaîne, hier, à l'occasion de leur 100e jour de privation de liberté.
On le sait pourtant, depuis plusieurs mois, le sud Tagab est devenu le deuxième pot de pus de la Kapisa, après Alassay, qui reste encore apparemment une zone refuse. Le nouveau standing du Sud Tagab a obligé l'EMA à redessiner la zone d'action des deux GTIA, et c'est désormais la TF Altor qui a récupéré l'essentiel du sud Tagab, où déjà un COP avait été érigé, le mois dernier.
La volonté de la brigade La Fayette semble bien de parsemer les abords de la main supply road (MSR) qui traverse les deux provinces avec ces COP, particulièrement dans les zones sensibles.
Ces COP sont précisément construits pour cela, après reconnaissance(s). Ce n'était donc surement pas le premier -et le dernier- passage d'Altor dans cette zone.
Comme pour le confirmer, la Kapisa a connu une série de TIC en cadence, ces derniers jours.