L'ISAF a baptisé lundi la zone de KAIA Nord, à Kaboul (Afghanistan), un projet qui a absorbé 77 des 130 millions de dollars investis sur l'aéroport ces trois dernières années, selon la Force. La zone nord est évidemment aux normes anti-roquettes ; tant mieux, puisqu'elle se situe à proximité de zones vierges particulièrement goûtées par les insurgés pour leur tirs. 10% de la somme a aussi été investie dans la viabilisation et l'extension des parkings. Avec emphase, le communiqué de l'ISAF explique aussi que 13 millions ont été engagés pour améliorer encore la résistance des accès aux suicide bombers et aux IED.
Le projet, depuis longtemps dans les cartons de l'ISAF, avait été accéléré suite au coup de sang d'un général américain qui avait éructé un célèbre "no more gipsys !" qu'on peut traduire, pour de chastes oreilles par "le camping, c'est fini". La zone sud, à partir de laquelle l'OTAN s'est développée est en effet une suite ininterrompue de blockhaus plus ou mois finis, et d'algecos, agrégés autour de bunkers en dur et de survivances de l'ancien aéroport civil.
Le trafic civil va donc pouvoir en partie récupérer cette zone pour son "expansion".
L'ISAF signale que 229 de ses personnels vont migrer assez vite du sud au nord, dans les 11 premiers buildings achevés. Théoriquement, la transhumance doit être finie pour la fin de l'année.
La destination que prendront la petite centaine de Français ne semble pas encore tout à fait claire, la France n'ayant pas jugé utile de cotiser (contrairement aux 14 pays financiers) à l'érection de la zone nord. KAIA héberge notamment les trois Caracal de l'armée de l'Air (dont deux opérés par le DAOS) et autant de Gazelle. La base héberge aussi un détachement de transit utilisé par les pax passant par Kaboul, où relâche aussi régulièrement les deux Transall de Douchanbe (Tadjikistan).
Notre photo : la "French Touch", sur South KAIA. (crédit JMT)