Faut-il y voir l’excellence de Sagem ou une profonde dèche ? Toujours est-il que les seuls renforts de drones envoyés ces dernières heures sont deux engins qui étaient revenus d’Afghanistan il y a quelques semaines avec des dommages.
L’armée de Terre avait reçu initialement 18 véhicules. Moins d’une dizaine seraient déployés en Afghanistan. Les pertes atteindraient un engin par mois, en moyenne. Certains peuvent être reconstruits ou réparés, d’autres non.
Les dommages peuvent-être d’ordres très différents : tirs insurgés, problèmes au catapultage ou à l’atterrissage (déclenchement parachute, boudins, etc) ou même en… roulant : après sa mission, un SDTI s’était ainsi fait rogner les ailes, à l’automne 2008, alors qu’il roulait, sur une plateforme de camion, dans les rues étriquées d’un village afghan.
Selon nos sources, le parc actuel serait de 15 ou 16 drones : le taux de déploiement du SDTI approcherait donc les 50%, ce qu’aucun matériel ne peut soutenir durablement. L’équation serait la même pour les servants du drone.
Pas besoin d'avoir fait mathsup/mathspé pour comprendre que l'armée de Terre ne pourra pas durer très longtemps sur ce portage. La seule inconnue, qui repousse un peu l'échéance, est le temps mis pour les réparations.
La question lancinante du renforcement de cette capacité reste donc posée. Sans doute l’avis de Thales, qui après avoir été éconduit par deux fois au moins reste plus que jamais en embuscade, pour placer du Hermes 450 –solution déjà adoptée par l’armée britnanique en Irak et en Afghanistan- voire du Watchkeeper –le version évoluée du H450-. Thales est, avec ce programme d’un milliard d’euros- l’attributaire du plus important contrat de drones en Europe. Et le seul, jusqu'à maintenant, qui tienne ses promesses calendaires.
Notre photo : l'usine de Sagem où l'on assemble les drones, et où on régénère leur potentiel. Quelques journalistes doivent (opportunément) la visiter, fin mai (crédit : Sagem).