lundi 4 mai 2020

Pourquoi l'Atlas de Papeete ne peut plus transporter

Le mieux est régulièrement l'ennemi du bien, et il faut s'envoler vers la Polynésie Français pour s'en
rendre compte une fois de plus. Face aux sénateurs, il y a plus de trois semaines, la minarm avait annoncé l'envoi d'un Atlas pour la Polynésie. Il s'agissait bien de répondre aux besoins soulevés par les conséquences du covid-19, dans le cadre de l'opération Résilience.
Donc bien de réaliser des tâches qui ne sont réalisées par personne d'autre.
Deux semaines plus tard, après quatorzaine de pas moins de deux équipages, et envoi d'un précieux Atlas (ils sont désormais 17, mais pas tous en état de vol, loin de là...), l'accueil avait été triomphal, le weekend dernier, à Faaa.
Colliers de fleurs pour les navigants, articles dithyrambiques, bref, ça partait bien mais au bout de deux vols seulement, l'avion qui allait sauver la Polynésie est devenu l'avion de la discorde.
Car l'appareil est, lit-on dans la presse locale, en concurrence frontale avec les goëlettes qui ravitaillent les îles et même les transporteurs aériens locaux. Car dans la soute de l'avion figuraient, apparemment, des biens qui d'habitude sont transportés par les dits moyens de transports.
Ce n'est pas que la cadence des vols d'Atlas soit très élevée, mais le symbole même a réveillé et animé l'animosité entre le Pays (la gestion politique locale) et le Haut Commissariat (le représentant de l'Etat, car la Polynésie, c'est, rappelons-le, la France, c'est d'ailleurs pour cela qu'on y a envoyé un Atlas, venant s'ajouter à deux Casa, trois  Gardian, deux Dauphin, etc etc).
Les rotations logistiques ont donc été stoppées net par cette levée de boucliers, dont, vu d'ici, il n'est pas évident de mesurer si elle très globale.
Résultat, l'Atlas va aller voler ailleurs, sans doute vers l'ouest, comme l'avait déjà auguré ce blog à la fin du post du 14 avril.
Néanmoins, à court terme, vu de Paris, on doit avoir un peu de mal à comprendre cet imbroglio (en métropole on dit aussi "clochemerle") qui aurait pu être prévu (et assumé) dans le délai de la quatorizaine. Et pas sûr, dans ces conditions, que le Hercules dont avait besoin la Polynésie passe de la demande à l'exécution de sitôt. Même l'Atlas pourrait bien raccourcir son séjour sur place, puisque sa vocation n'est pas de générer des clochermerles, mais bien de réaliser des missions militaires. Et le nombre d'appareils en état de voler ne permet pas d'en disperser.

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