Rotorus horrbilis. Malgré tout son sens de la pondération, le CEMM a dégaîné les gros adjectifs pour
qualifier son mécontentement de la faible disponibilité de certaines flottes d'hélicoptères -toujours les mêmes- qui brident l'activité de ses bâtiments porte-hélicoptères (BPH), mais pas que.
La disponibilité des Lynx, qui s'approchaient théoriquement de leur fin de vie plafonne à 22%, mais comme ces engins pourraient encore durer, il ne faut pas imaginer les mettre trop vite au rebut. Sans compter qu'ils sont les seuls à pouvoir embarquer sur les vieilles frégates ASM. Qui perdent de leur intérêt sans hélicoptère ASM (à l'origine, deux devaient embarquer par frégate...).
Pour les Caïman Marine, c'est plus problématique encore. D'une part, car ces engins sont sensés être la prolongation des FREMM dans le rôle anti-sous-marins (et espère-t-on, un jour aussi pour les FDA et FTI...). Mais aussi parce que leurs performances et leur positionnement geographique stratégique (Cherbourg, Lanvéoc, Hyères) les porte naturellement en première ligne à la lutte contre le terrorisme. Certes, ou pourra rétorquer qu'en octobre 2005, on s'était bien trouvé dans un état de carence identique, mais on n'avait pas, à l'époque, investi dans un programme d'hélicoptères neufs non plus. Dont la disponibilité tutoie difficilement les 35%, reconnait le CEMM, à qui cela ne convient pas.
Il est vrai qu'avec 5 hélicoptères disponibles sur 19 (donc en deça encore du chiffre précédent), la marine doit avoir bien du mal à tenir deux plots SAR (sans vraie deuxième alerte donc), et des déploiements à la mer : le Caïman Marine s'y aventure, avec des vraies plus-values, mais aussi de vraies incertitudes : que se passera-t-il en cas de vrai souci en mission, très loin de l'usine. En Mer de Chine par exemple ?
Bref, les débats philosophiques sur le HIL sont bien peu de choses, e nregard de la réalité opérationnelle que connaît la marine depuis des années avec ses hélicoptères (et son système de MCO associé). Une beau sujet de réflexion avec des garanties fortes à obtenir, avant de signer le contrat du HIL.