Alors que le moral n'est pas fortiche sous l'uniforme (1), chez les travailleurs civils de l'Etat, cela ne
va pas forcément mieux. La CGT du SIAé (service industriel de l'aéronautique) s'est réunie le 17 octobre, sortant dans la foulée un tract vent debout contre un projet prêté au ministère de passer le SIAé, en compte du commerce, au statut d'EPIC (établissement public industriel et commercial), prélude, selon la CGT, à sa privatisation, comme avant lui, Giat Industries et DCN.
Au vu de ce qu'ils sont devenus (après des années et des capitaux frais), il ne faut peut-être pas totalement s'en inquiéter.
Mais le syndicat constate que cette évolution risquée intervient dans la foulée d'une mission confiée à Christian Chabert, qui fut le premier directeur central du SIAé, et qui doit rendre ses conclusions en décembre, avant que la ministre ne livre le fruit de ses réflexions, en début d'année. C'est un professionnel reconnu, et un serviteur de l'Etat : donc pas un bradeur de compétences qu'il connaît bien (tout comme la CGT).
A ce stade, en tout cas, le ministère n'a pas trahi ses pensées sur le SIAé. Objectivement, c'est sans doute un des endroits où le MCO fonctionne bien, malgré des difficultés sur l'ATL2 -dont il n'est pas totalement responsables- et une gabégie qui lui a coûté cher, sur un logiciel : encore un qui n'a pas généré de sanctions, tout en générant un beau bazar.
Les AIA sortent des aéronefs, et quand ils ne les sortent pas, c'est aussi souvent faute de pièces, gardés jalousement par des industriels privilégiant l'export (plus juteux), ou... les armées, qui disposent de stocks, sans savoir où elles sont, ou que ces pièces ne soient pas suffisamment mobiles. Sans parler de procédures de réception pas toujours archi-flexibles.
Et, rappelons-le, les soucis actuels de MCO sont avant tout le résultat de décisions budgétaires assumées en leur temps -les fameux dividendes de la paix-, d'un sur-emploi en opérations -que le politique ne pouvait pas ignorer- et d'une organisation antediluvienne. Bref, comme qui dirait, tout le monde savait.
Maintenant, Florence Parly doit trouver des solutions. Peu devraient être populaires.
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(1) le plan familles est présenté demain au CSFM, en présence du CEMA.