Traditionnellement sujet relativement consensuel entre la majorité présidentielle et l'opposition, la
défense est devenue ces derniers jours source de division. Y compris jusqu'au sein même du parti présidentiel. Le propre président de la commission de la défense, Jean-Jacques Bridey, a pris ainsi ces dernières heures une dimension nouvelle. Même s'il n'a pu empêcher le CEMA de démissionner, ou fait changer le gouvernement d'avis.
Les réactions à la crise des 850 MEUR et à la démission du général de Villiers l'illustrent bien, le sujet a ratissé bien au-delà des politiques intéressés traditionnellement à la thématique (jusque parmi les troupes de Jean-Luc Melenchon). Et le dialogue se durcit entre le gouvernement et l'opposition parlementaire, comme l'illustrent les questions posées cet après-midi par les sénateurs (LR) Dominique de Legge et Cédric Perrin, auxquels ont répond Geneviève Darrieussecq et le Premier Ministre en personne. Mais les sénateurs estiment ne pas avoir obtenu d'éléments convaincants.
La commission des finances de l'assemblée nationale vient de reconduire son rapporteur spécial, François Cornut-Gentille, qui a donné quelques maux de tête aux précédentes équipes ministérielles, et mis en évidence des gestions parfois exotiques.
Que reste-t-il à l'opposition, qui n'a pas beaucoup de moyens pour faire changer d'avis au gouvernement ? Au sénat, à majorité de droite, il est possible d'aller rendre visite à Bercy, et procéder à un contrôle sur pièces. Le genre de débarquement qui avait eu lieu dans la précédente législature, et qui figurait dans les motifs d'énervement de la rive droite. Il est toujours aussi possible de mettre en difficulté le gouvernement lors du vote du budget. Mais on le sait, c'est l'assemblée nationale, où la majorité présidentielle est nette, qui aura le dernier mot.
Le gouvernement ayant fixé le cap des économies, il y a non plus peu de probabilité pour qu'il revienne sur le volume fixé pour la défense. Sauf à évidemment, et sans perdre la face, trouver subitement des ressources exceptionnelles de dernières minute : ventes immobilières, ou matériel de seconde main. Les Mirage F1 n'apporteront que quelques dizaines de millions d'euros, il faudrait presque revendre une FREMM (500 MEUR pièce) avec un chèque comptant pour redonner un peu de couleurs au budget 2017.
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