Alors que le député LR François Cornut-Gentille expliquait hier que les armées n'avaient eu en
2015 que les deux tiers de l'équipement promis, un sénateur LR d'Ille et Villaine, Dominique de Legge relatait lui, dans un rapport, les effets nuisibles du système actuel des opex qui provoquent un sur-usure du système de défense et dont le calcul n'est pas suffisant en l'état.
Ce blog l'a écrit à plusieurs reprises, et d'autres parlementaires, notamment à l'assemblée, l'ont déjà signalé, mais ce rappel sonne en forme de mise en garde. L'examen du travail du rapporteur spécial de la mission défense sur le financement des opex a eu lieu mercredi : l'élu constate que le montant des dépenses prises dans le périmètre des surcoûts est en fait "incomplet, excluant certains facteurs tels que l’usure prématurée des matériels, les pertes, destructions et cessions gratuites de matériels aux armées étrangères -encore un Puma il y a peu, alors que l'ALAT n'affiche pas la moindre marge de manoeuvre- ou encore la dépréciation du « capital humain ».
Dominique de Legge estime aussi que le montant inscrit désormais presque rituellement en LFI (450 millions d’euros) "à partir d’hypothèses rapidement obsolètes, est insincère, celui-ci étant systématiquement dépassé de plus de 650 millions d’euros chaque année".
Le sénateur enfonce le clou : "Outre un enjeu de droit budgétaire, cette situation pose la question de la capacité opérationnelle de l’armée française et donc de la capacité de la France à assurer sa sécurité.
Si la France entend continuer de jouer le rôle qu’elle s’est assignée sur la scène internationale, il apparaît indispensable de remédier rapidement à cette situation".
L'élu a formulé au total 16 recommandations, dont voici les quatre principales, faisant à mon sens avancer la réflexion sur le financement des opex, mais aussi leur financement : "améliorer le dispositif de soutien" -le ministre dit travailler ce sujet, notamment pour les ATL-2 et hélicoptères-, "améliorer la connaissance du surcoût des opex et préciser ses modalités de calcul", "inscrire une provision opex plus juste et plus sincère", "engager une réflexion sur la pertinence du maintien des opérations intérieures ainsi que sur leurs modalités de financement".