Même si tout se redécouvre en permanence, la préoccupation écologique est déjà ancienne au
ministère de la défense, qui a aussi, dans certains domaines, plus de difficultés à trouver des alternatives. Depuis des années, des lamas (les bêtes, pas les boudhistes) et des moutons sont passés à l'attaque de certains espaces verts militaires, et plusieurs dizaines de conventions ont été passés avec les écosystèmes locaux sans faire la une. J'en suis persuadé, Aldo, un camarade velu à quatre pattes et deux défenses, a sûrement eu des vertus sur la biodiversité de la base aérienne 133.
C'est le cas notamment en Bretagne, des agriculteurs sont en harmonie avec les espaces arables des bases militaires. A Landivisiau (Finistère), où les oreilles font parfois mauvais ménage avec les décibels des M88, des agriculteurs cultivent sur la base, comme à Lann-Bihoué (Morbihan), où parfois les mêmes M88 (ceux de la PO) énervent aussi d'autres oreilles.
A Cazaux (Gironde), les aviateurs se sont chargés il y a déjà longtemps de protéger l'écosystème fragile du lac et des petits ruisseaux de la base aérienne 120, une des plus étendues de France, avec sa zone lacustre. Pour éviter de trop polluer, l'aire à feu de la BA120 utilise, elle, du gaz, ce qui permet d'enflammer à l'infini des maquettes métalliques (Atlas, Rafale, etc) qui entraînent des pompiers civils et militaires. A Istres, d'autres aviateurs ont pris en compte le fragile écosystème de la plaine de la Crau, il me semble que c'est un végétal rare. Ailleurs, on fait même attention, sans rires, à certaines bouses anciennes.
Le souci vert a même contaminé jusqu'aux forces spéciales, avec parfois des effets pervers. Je me souviens que par souci de vert, la composante terre avait modifié un composant sur ses voiles, composant qui à l'usage ne s'était pas avéré suffisamment robuste. Il avait fallu revenir en arrière, ce qui n'avait été possible qu'en faisant appel aux voiles du CASV de l'armée de l'air, qui, par miracle, n'avait pas encore fait la bascule. C'était avant le début du Sahel, par chance.
Même à bord du Charles de Gaulle (mais je parle de mémoire), comme sur les navires modernes, sur et sous la surface, la contrainte écologique est prise en compte, comme aussi celle de discrétion, dans ce qui est rejeté à la mer. Pas toujours facile de marier les deux, sur sous-marin, par exemple, il faut pouvoir faire disparaître les déchets du bord sans être décelé (j'ai eu une piqûre de rappel sur ce sujet, je suis presque incollable). Pareil pour les fosses... sceptiques, des sujets pris très au sérieux par les sous-mariniers.
Les surfaciers et les marins du ciel sont aussi des protecteurs de la pêche (notamment au large de l'Afrique) et des mers, en luttant contre les pollutions maritimes.
Terminons cette courte évocation par l'actu d'hier. A la 13e DBLE, la ressource en bois ayeronnais sera valorisée avec du chauffage à bois. On le voit sur la photo ci-dessous prise hier à La Cavalerie, une certaine avance a été prise, et pas que dans le chauffage ! Le recyclage étant, on le sait, une des forces des armées et notamment la Légion, même si c'est avant tout la capacité à faire feu de tout bois et non la préoccupation écolo qui anime les bérets verts.
photo Jean-Marc Tanguy
Quelques exemples du souci environnemental sont visibles ici.
Des photos et d'autres infos sont lisibles sur mon twitter @defense137.