Après les mots maladroits d'Alain Juppé et le voyage sur le front des troupes d'une autre candidate à
la candidature (NKM), Nicolas Sarkozy tente de marquer des points sur la défense, un domaine qu'aucun des candidats à la présidentielle -et avant cela, à la candidature- à gauche ou à droite a vraiment labouré, ni même évoqué. Il fallait donc battre ce fer qui... attendait d'être battu.
Les Républicains feront... mardi une journée d'études sur la défense chez eux, une matinée qui doit être clôturée par un certain Nicolas Sarkozy, également président de ce parti. Le teaser de l'évènement, diffusé la semaine dernière par le secrétaire général, Eric Woerth, annonce les objectifs de ces quelques heures, entre autres, "renouer un pacte de confiance avec nos militaires" (rien que la formulation en dit beaucoup) qui n'ont pas toujours été persuadés, à l'époque, de l'amour que leur portait leur chef. Ils n'auront pas oublié que les réformes n'auront pas toutes été heureuses : Louvois, bases de défense, dissolution de régiments, suppressions de postes, décalages de programmes... Mais le même teasing explique que ce sont bien "les socialistes" qui sont à l'origine de "tergiversations" et de "reculades".
Avec des promesses de hausses budgétaires, les industriels devraient en tout cas y croire un peu plus, l'embellie des exports générée par l'actuel ministre de la défense ne durera pas forcément...
Cette longue interview dans Le Figaro, qui n'est pas truffée de questions impertinentes, est donc assez raccord. D'autant plus qu'elle soulève de vraies questions budgétaires, que peu de politiques se sont hasardés à mettre sur la place publique.
Certains diront "on le savait" mais... n'en ont pas fait une de leurs antiennes pour autant. Oui, il va falloir faire des efforts budgétaires supplémentaires (... en faveur de la défense, cette fois), sans doute de nouveaux arbitrages de programmes (car soyons réalistes, on n'arrivera pas tout de suite à 2% du PIB...). Oui l'état des armées est contrasté : la modernisation est en route, mais les militaires, au quotidien, n'en perçoivent pas réellement les effets, comme l'illustre très régulièrement ce blog. Et ce n'est pas qu'un problème de perceptions.
Malgré les récents efforts pour Barkhane (6 Aravis et 4 VAB Ultima Génie), qui ne sont qu'une première étape, le sentiment de faire des opérations sous enveloppe décidées à Paris, loin de Barkhane, reste encore très diffus dans la troupe. Pas qu'un problème de perceptions : comme ceux qui mènent les opérations, les faits sont têtus, notamment dans le domaine des hélicoptères.
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Mon dernier livre : Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).
