On avait eu quelques déceptions dans les derniers films d'action produits à Hollywood : du sang et
des larmes avait tenu en haleine, mais buté sur une fin ratée, tandis que l'American Sniper avait, à mon avis, raté complètement l'adaptation cinématographique d'un livre plutôt réussi.
Il restait donc un doute pour 13 hours (1), sur un sujet pas facile mettant en scène des contractors (2), mais le doute est vide tombé, dès les premières minutes des 143 que compte cette production/distribution Paramount, dirigée par Michael Bay.
Avantage pour ceux comme moi qui ont d'abord lu le livre, on connaît la fin, et d'autant plus que tout est tiré d'évènements réels qui se sont déroulés à Benghazi (Libye), lors de l'attaque d'un poste diplomatique, puis d'une base de la CIA.
Certes, le film n'échappe pas aux invraisemblances de films d'action -les obus de mortier ne font pas tous les dégâts d'un obus de mortier-, mais quand on voit des AK-47 tirer, on les entend tirer, idem pour les RPG, les M4, etc. L'équipe du GRS est aussi plutôt convaincante à l'écran, ce qui n'est jamais très facile. Pour l'anecdote, l'incontournable introduction, en forme de rappel de contexte, évoque la participation aérienne américaine à la guerre de Libye en 2011, dont il faut quand même rappeler qu'elle fut extrêmement minime, à l'époque, comparé à ce que furent les autres interventions de l'époque.
L'adaptation du livre est pour moi réussie, et le rythme dense des 13 heures qu'ont connue ces trois anciens marines, un ex-Ranger et deux anciens Navy Seal tient le spectacteur en haleine, sans l'excès de pathos qui avait, à mon sens, fait rater Americain Sniper.
Le film pose aussi en filigrane de vraies questions qu'en France on pourrait également se poser sur la protection des enceintes en territoire étranger.
Les décors rappellent étrangement ceux d'une référence du film d'Action, BlackHawk Down (sorti en 2002), sans doute... les mêmes. On peut penser que ces deux films partageront, outre les mêmes décors, le même succès (3) : BlackHawk Down avait généré 590.000 entrées en France, dont la moitié rien que la première semaine.
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Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de
Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre
de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).
(1) ces trois films sont tous tirés de livres, tous édités chez Nimrod.
(2) un sujet difficile, depuis les excès de certains contractors américains en Irak.
(3) le film devait sortir à l'origine le 27 janvier, mais ce sera finalement fin mars, un décalage lié à la proximité des attentats du 13 novembre.