Le mindef l'a encore redit ce matin, sa préoccupation n'est pas de faire tomber des têtes, mais de régler le problèmes de Louvois. C'est bien pourtant la première fois qu'un tel problème impacte le budget des militaires. Contrairement à ce que certains cherchent à faire croire, les problèmes se réglaient alors assez facilement, et n'avaient jamais concerné autant de monde, sur des sommes aussi importantes.
Seuls le règlement des frais de déplacement posait vraiment problème.
Plusieurs situations dramatiques sont, au fil des mois, remonté à mes oreilles, ou à celles de mes confrères. Des couples qui divorcent, des mères obligées d'aller au restaurant du coeur ou au secours populaire (quand ce n'est pas le... commandement qui conseillait d'y aller !), des CAF qui ne comprennent pas les disparités de déclarations de revenus des militaires, tout comme les mairies (1). Par chance, aucune situation désespérée n'est venue illustrer la gestion calamiteuse de ce dossier.
Bref, par delà une prise en mains politique qui n'arrive pas trop tard (11 mois après le lancement de Louvois, immédiatement concerné par les bugs), une mise sur la place publique des responsabilités n'auraient pas été de trop, pour les victimes de ces multiples désagréments.
En effet, quand un militaire commet des erreurs, il est sanctionné. Rappelons-nous que le trinôme chefs de corps-adjoint-chef de BOI est responsable de ce qui se passe dans son régiment (2). On ne peut pas exiger l'exemplarité de la base, si le reste de la chaîne civile et militaire n'est pas animée des mêmes obligations.
Le corollaire de la disponibilité totale du militaire français est le paiement d'une solde, puis d'une pension. Une pension, tiens, peut-être le prochain sujet de crispation, comme le mindef l'a découvert en visitant la base aérienne d'Orléans, lundi.
(1) qui gèrent les déclarations liées au tarif des cantines, des garderies, des centres de loisir, etc.
(2) dans des situations très différentes, ces responsables ont subi des sanctions : lors de la fusillade de Caracassonne, ou après le crash d'un Casa, en décembre 2003. Pour l'instant, et à ma connaissance, les seules contestations de militaires concernés par ces soucis de Louvois se sont limitées à des refus d'obéissance, restés plus ou moins dans la discrétion.