par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
mercredi 27 avril 2011
17 Tigre opexables sur 30 livrés
Le reste des appareils est employé à l'école franco-allemande (EFA), qui accueille, depuis l'été, une filière espagnole, insérée dans la française, ainsi qu'au GAMSTAT.
mardi 12 avril 2011
L'islam dans l'armée française
Abdelkader Arbi, aumônier en chef du culte musulman explique ainsi que deux lieux de cultes sont disponibles, en Ile-de-France, sur les bases aériennes 117 de Balard (1) et 107 de Villacoublay. Leur taille reste modeste : 50 m2 et 20 m2 respectivement. L'aumonier les dit "très fréquentées", sans citer cependant le moindre chiffre.
Une salle de prière existe aussi dans l’école de Coëtquidan, ainsi qu'à Marseille, Orange, Draguignan et Lyon, Compiègne, Noyon et Laon-Couvron.
Comme leurs homologues des autres religions, ces aumoniers musulmans sont présents en opex, en Afghanistan, à Djibouti, au Liban et au Tchad, et embarquent même dans la marine, même si leur activité peut sembler mesurée : seulement 250 jours de mer depuis 2007. Mais seulement deux aumoniers embarquent.
30 aumoniers musulmans, dont une femme, officient dans les armées françaises.
(1) le mess de cette même base est fréquenté -épisodiquement ou régulièrement, difficile à dire- par des femmes portant voile. A priori, pas des personnels militaires. Ce même mess offre la possibilité de consommer des repas confessionnels. Rappelons que depuis plusieurs années, des rations de combat confessionnelles sont aussi disponibles dans les armées.
mardi 13 juillet 2010
Externalisations : de grosses limites en opex
On se souvient quà l'époque, déjà, plusieurs parisiens avaient grogné sur la facture présentée pour l'externalisation d'un certain nombre de camps, mais l'article d'Héraclès porte sur des points très précis, et manifestement indiscutables. Florilège : "le retard de 6 mois dans une livraison de barbelés a soumis le camp d'Abéché - des mois durant- à des vols quotidiens de ressources opérationnelles et à une exposition inutile de son personnel. En outre, cela a imposé une surcharge de gardiennage non prévue pour des effectifs déjà contraints".
Plus loin,ce sont les forages qui en prennent pour leur grade : "dans une zone dont le contrôle était indispensable, le forage de puits a pris sept mois de retard, rendant le déploiement d'un bataillon difficile et incertain"
Mieux, le colonel rappelle que "la qualité des prestations n'est pas toujours au rendez-vous. Un transport s'est soldé (c'est le moins qu'on puisse dire, NDLR) par la déterioration de deux centrales électriques, privant le commandement de tout moyen de secours durant un mois" (2).
Fermez-le ban, sur un jugement sans doute prudent : "l'externalisation semble plus adaptée aux théatres stabilisés et doit être employée avec prudence lors des déploiements initiaux et des désengagements".
Bref, rien à voir avec le goût de la tambouille, ou la taille des écrans dans la case internet.
(1) ces deux populations ne se recoupent pas forcément.
(2) Des hélicoptéristes se souviendront également des dégâts infligés à un appareil lors d'un transport effectué sur un Antonov, mais c'était sur un transport filant un peu plus à l'est...
jeudi 12 novembre 2009
La relève de La Fayette
Rappelons que les marsouins du 21e RIMa avaient "ouvert la porte" en novembre 2001 avec les forces spéciales françaises, à Mazar-e-Sharif.
samedi 7 novembre 2009
Des SATCP, mais seulement au 43e BIMa
Il n'y avait en tout et pour tout qu'une section SATCP, à l'époque, en Côte d'Ivoire.
vendredi 6 novembre 2009
Bouaké : 9 morts, 34 blessés
A 14 heures, deux Su-25 avoinent le lycée Descartes, tuent neuf soldats français (et un civil américain), en blessent 34. Les missiles SATCP n'étaient pas sortis de leurs caisses, les artilleurs n'opéraient pas dans leur spécialité, et de toute façon, malgré des survols réguliers depuis deux jours, personne n'a vraiment envisagé que les chasseurs ivoiriens s'en prendraient à nos troupes. (1)
Face à une telle traîtrise -mais si l'ennemi prévenait, ce ne serait plus la guerre...- la riposte française est fourdroyante, rappelle Poncet. Les hélicoptères du BATALAT (2) foudroient l'aviation ivoirienne à coups de missiles HOT et de canons de 20 mm, pendant que ceux du DAOS (4e RHFS aujourd'hui) extraient 800 ressortissants en 48 heures, avec seulement deux Cougar. Un seul hélicoptère oeuvrera pendant les toutes premières heures, critiques. Les marsouins réduisent les Su-25 au silence et un Mil, au VAB C20.
Tout le monde connaît la suite (3). Parce que cela n'est pas politiquement correct, aujourd'hui, la mémoire des neufs de Bouaké ne sera pas vraisemblablement célébrée, ou à défaut, très localement.
Voici leurs noms :
ADC Philippe Capdeville, RICM,
ADC Thierry Barathieu, RICM,
SCH Francis Delon, RICM,
SGT Laurent Derambure, RICM,
1 CL David Decuypère, RICM,
CCH Patelise Falevalu, 2e RIMa,
CPL Benoît Marzais, 2e RIMa,
CPL Emmanuel Tilloy, 2e RIMa
BCH Franck Duval, 515e RT.
Quand, à Poitiers, j'avais rencontré les blessés et leurs camarades, de retour de Côte d'Ivoire, le 31 mars 2005, un jeune engagé, polycriblé, boitillait sur une jambe, accompagné d'un membre de sa famille. Il m'avait lancé que la mémoire de ses frères d'armes serait vite oubliée par les Français, mais que lui ne pourrait jamais oublier.
(1) retex direct, quand les Français se déploieront en 2006 au Liban, les SATCP seront sortis de leurs caisses, et prêts à tirer. Lorsque les F-15J viendront titiller les Français, quelques mois plus tard, tout reposera sur les épaules d'un jeune sous-officier de l'armée de Terre. Qui prendra la bonne décision, cela va sans dire (anecdote livrée par le CEMAT actuel, quelques jours après son arrivée aux affaires). Autre retex, après Bouaké, on ressortira dès lors les canons de 20 mm pour protéger les FOB, où qu'elles soient en Afrique. L'auteur le constatera même lors d'un Fatextel suivant ces évènements, sur une base logistique. Dernière conséquence, le 35e RAP d'une 11e BP promue brigade de l'urgence a récupéré, dix ans après les avoir perdus, ses postes de tir Mistral.
(2) Le récit des missions des Balatat a été livré dans le Hors Série Opex aviation de Raids, en kiosque actuellement.
(3) Mis en cause par la suite dans l'affaire Mahé, Henri Poncet, tacticien hors pair, aura sans doute sauvé des vies françaises, civiles et militaires, pendant les heures ivoiriennes difficiles qu'a connue la France, à cette époque, à Abidjan, mais pas seulement. Rappelons que cet ancien para colo (3e RIPMa) au caractère entier, rompu aux opérations africaines, fut aussi GCOS (2001-2004). Dans cette fonction, il fut (notamment) à l'origine de l'opération d'infiltration qui permit d'ouvrir la porte à Bunia en RDC, en 2003. Pour préserver sa foudroyance, le général avait la fâcheuse habitude de limiter les rapports qu'il faisait aux politiques parisiens ; qui ne l'auront pas oublié, au moment de la disgrâce.
(afin que ce post reste bien visible toute la journée, je ne mettrai rien en ligne d'ici 18 heures, pour de nouveaux rendez-vous avec l'actu parlementaire, et l'actu tout court. Bonne journée à tous).
NB : on me signale par ailleurs que le CDC du 2e RIMa, a présidé la prise d'arme à la mémoire des trois marsouins du régiment.
vendredi 19 juin 2009
Les Mirage doublent aux EAU
Actuellement, la BA104 est la plus petite de l'armée de l'Air, avec 70 permanents, dont 10% de pilotes environ.
mardi 26 mai 2009
La mémoire de David Poulain
Les habitants de Saint Aigulin (Charente Maritime) ont quant à eux dévoilé une plaque à la mémoire du sergent Damien Buil (8e RPIMa), le 8 mai dernier, en présence de Hervé Morin.
lundi 25 mai 2009
Le calendrier afghan
Les 150 gendarmes français qui doivent arriver en Afghanistan le feront en plusieurs vagues, dit le DGGN ce matin dans la Figaro (www.lefigaro.fr), confirmant les informations parues sur ce blog vendredi. Un premier carré de trente gendarmes sera opérationnel à l'été à Kaboul dans une école formant à l'ordre public. A l'automne, 120 autres militaires les suivront pour être déployés "dans les provinces" comme le dit le général Gilles, pour "placer les commissariats locaux sous une sorte de tutorat". C'est donc bien le pendant "police" des OMLT militaires, comme nous titrions notre post, la semaine dernière. Au total, cette force de l'UE comprendrait 400 à 500 personnels, prenant la relève de l'Allemagne, qui assurait jusqu'à maintenant la formation de la police afghane (ANP). La mission serait assurée par la force de gendarmerie européenne (FGE).
Leur mission n'est pas précisément plus définie : la question lancinante de la lutte contre la production et le trafic de drogue -qui financent les insurgés- n'est pas mise en avant pour l'instant tout du moins. Les gendarmes opèreront en premier rideau, avec les Afghans, mais seulement pour tutorer.
Le DGGN exclut que ses gendarmes soient déployés hors de zone couvertes par les troupes françaises. Leur zone d'opération sera donc limité à la Kapisa et à la Surobi, confirmant par ailleurs que c'est bien dans cette zone que la France veut faire porter ses efforts à partir de l'été.
Les gendarmes sélectionnés recevront une formation de six semaines, soit un concentré de ce que leurs collègu

Ils recevront aussi des véhicules blindés, et du petit équpipement, dont nos évoquions déjà le détail, récemment : des gilets pare-balles, de l'optronique et une poignée pour leur Famas, ainsi que des véhicules. Le type retenu n'a pas encore été dévoilé, mais le PVP (petit véhicule protégé) doit être déployé à cette époque en Afghanistan, dans une version au blindage renforcé. Le PVP a déjà été déployé en Georgie sous les couleurs gendarmiques, à l'automne 2008.
170 gendarmes sont actuellement déployés au Kosovo, rappelle par ailleurs le DGGN. Si l'on en croit l'audition du DGPN, Frédéric Péchenard, la gendarmerie va aussi contribuer à la mise en place d'une force d'intervention dans ce pays.
Nos photos : le général Gilles, DGGN, et ses deux ministres de turelle, en 2008. En bas, l'écusson de la force européenne de gendarmerie (FGE), créée en 2004 par MAM. Son QG est à Vincenza (Italie).
(1) A ceux qui m'objecteraient que le pont de Mitrovica (Kosovo) ou Abidjan ne sont pas de tout repos non plus -ce qui est vrai, de nombreux gendarmes y ont été sérieusement blessés- je repondrai seulement qu'ne Afghanistan, les AK-47, les RPG et les IED ne se retrouvent pas dans les mains des opposants locaux...
Pour revenir à la source :
http://lemamouth.blogspot.com/2009/05/quatre-omlt-gendarmerie.html
http://lemamouth.blogspot.com/2009/05/tora-tora-tora.html
samedi 23 mai 2009
600 Français aux EAU en 2011

Pour le ministre, la base française doit constituer une "vitrine" des savoir-faire français. Ce qui sous entend donc un remplacement rapide des Mirage 2000-5 par des Rafale. Hervé Morin évoque aussi les "forces spéciales" (selon mes sources un groupe de commandos marine y serait déployé en permanence, pour contribuer au contre-terrorisme maritime), "l'école du désert"... Et de constater que la base française a eu "un impact politique fort" dans la région.
La suite, commerciale celle-là, dira jusqu'où est allé l'impact.
Les décideurs locaux ont en tout cas surtout remarqué avec humeur, que la plupart des grands patrons français avaient séché le grand salon international Idex, en mars. Hervé Morin, lui, avait fait le déplacement, en tout cas. Les Emirats sont, avec l'Inde et le Brésil, un des seuls endroits solvables où on achète de l'armement par gros volumes, actuellement. Trois rendez-vous à ne pas manquer...
Notre photo : Hervé Morin avec le général Petraeus, patron du Centcom (qui pourrait déménager de Tampa, Floride aux... EAU ou au Qatar), à Paris, le 9 février (crédit JMT).
jeudi 21 mai 2009
Tora, Tora, Tora !

Le confrère raconte aussi que la France, sous l'impulsion du député -et envoyé spécial du président de la République pour l'Afghanistan et le Pakistan- Pierre Lellouche ambitionne de démultiplier son budget d'actions civilo-militaires, jusqu'à 40 MEUR. Il n'est "que" de 400 000 euros actuellement pour la Surobi et la Kapisa, précise le collègue.
Il faut rappeler que la France a toujours annoncé vouloir rendre le RC-C à l'armée afghane (ANA) à l'été 2009, alors même que le nord du RC-C, et Kaboul, sont déjà sous la responsabilité de cette dernière. La Voix du Nord ne précise pas si, pour autant, la France laissera Warehouse, d'où se déploie le Batfra, et si oui, à qui. En tout état de cause, le DETHELICO devrait rester à KAIA, aéroport de Kaboul.
Tora, qui surplombe la vallée de la Surobi, le lac éponyme et les vallées où transitent les insurgés, comme celle d'Uzbeen, ne comptait qu'une compagnie, à l'été 2008, effectif qui avait doublé trois mois plus tard. Ce point précieux pourrait consituer un FARP (forward ammunition and replenishment point) idéal pour les hélicoptères Tigre, Gazelle et Caracal, lors de leurs missions d'appuis, en matière d'appuis, qu'il s'agisse de transport, de renseignement et de délivrement d'armement. Surtout à l'été, quand les fortes chaleurs déprécient les perfos des turbines, déjà dégradées par l'altitude.
C'est notamment pour cette raison que Tora héberge, ce n'est plus un scoop, les drones SDTI.
Notre photo : Les Italiens opéraient à Tora, avant que les Français ne récupèrent, avec le commandement du RC-C, ce petit poste mal fortifié, déjà attaqué du temps des Russes. L'absence de patrouilles italiennes dans la vallée de Surobi a sans doute contribué à en faire un sanctuaire pour les insurgés.
mercredi 20 mai 2009
Les deltas sont de retour
Trois Mirage F1CR ont pris la place des Rafale, à Kandahar. Avantage, ces appareils disposent d'un canon interne (que les Mirage 2000D n'ont pas), de deux bombes GBU-12, et peuvent effectuer des missions de reconnaissance programmée, ainsi que l'évaluation des dommages (BDA).
Le détachement Serpentaire comprend 170 hommes et femmes soit 5% tout rond des effectifs engagés dans la zone afghane.
Ajout du 21 mai : le site internet de l'armée de l'Air évoque 224 sorties de Rafale et 776 heures de vol. Soit des vols plutôt courts de 207 minutes (3h27) en moyenne.
1.000 militaires sont rentrés à la maison
On constate rapidement qu'Atalante a pris du poids, que le Tchad et la Côte d'Ivoire en ont perdu, du fait du démontage progressif de Licorne et de l'Eufor. Des mouvements prévus et prévisibles.
Par contre, l'Afghanistan, resté stable va évoluer à la hausse, avec 150 gendarmes, des hélicoptères Tigre, etc, des renforts nets puisque tout ceci ne va pas intervenir à effectifs constants.
Ce qui reste quand même un répit, par la force des choses (on a rarement démonté deux opérations majeures en aussi peu de temps) va permettre de recompléter les pièces, puisque chacun le sait, ces opex, qui épuisent les organismes humains, font la même chose sur la mécanique.
Ceci aura notamment un effet positif sur l'aérocombat, puisque Licorne et l'Eufor consommaient à eux seuls 25 hélicoptères de l'ALAT, et notamment 15 HM, particulièrement précieux par ces temps de disettes aéromobile. On estime cependant que le bout du tunnel n'est pas encore visible, et que la période 2010-2012 sera particulièrement "critique".
L'OTAN devrait pour sa part organiser sa propre messe pour ses seuls membres, en Pologne, à l'automne. L'an dernier, c'est la France qui avait accueilli cette manifestation tournante, quelques jours avant le 6 juin.
Une chasseuse à la DGA
Ca l'est beaucoup plus, aujourd'hui. Presque paradoxal, alors que l'on demande aussi de plus en plus à la DGA le coeur de son métier, c'est-à-dire l'expertise technique.
A Kandahar pour trois semaines
C'est bien dans ce cadre qu'un ingénieur d'essais ... féminin est parti de sa base d'Istres, il y a un an pour une mission de trois semaines à Kandahar (Afghanistan), avec un sous-officier spécialiste du CEAM. Cet ingénieur principal de l'armement, spécialiste du Rafale, avait sans doute, en son temps, sorti une "épingle d'une botte de foin", même s'il est difficile d'étre plus précis.
Autre exemple, un ingénieur travaillant sur les essais du Tigre à Cazaux est une pointure en matière de pilotage de planeurs.
On vous l'explique souvent sur ce blog, les femmes prennent toute leur place dans la Défense, et particulièrement à la DGA, comme à la direction du programme Tigre, ou du secteur hélicoptères (ingénieur général).
A relire
Tous les posts consacrés aux femmes dans la Défense :
http://lemamouth.blogspot.com/search/label/femmes
mardi 19 mai 2009
Air Licorne c’est fini
Souvent oubliés dans la littérature, les équipages du COTAM auront été au cœur de la crise ivoirienne sans interruption, depuis septembre 2002. Un Transall aura d’ailleurs reçu son quota de métal, incarné par une roquette de RPG-7, en novembre 2004. Le mecnav, qui effectuait son tour avion, s’en sortira miraculeusement. Le coeur électrique de l'avion avait eu moins de chance. Cet épisode est un exemple en matière de reconstruction au combat, puis de reconstruction tout court, en France. L'avion volerait encore aujourd'hui...
Ce sont aussi les ATT qui auront à plusieurs reprises permis à la France de sauver la mise, en infiltrant des renforts sous le feu. Et en faisant la même chose, dans le sens inverse, avec des ressortissants.
L’armée de l’Air maintient des ATT au Tchad, au Gabon, au Sénégal et à Djibouti. Actuellement, l’effort est désormais porté par la seule flotte de Transall, en attendant le retour annoncé des Hercules sur le front.
dimanche 17 mai 2009
Les Experts, Afghanistan

Ils étaient 34, fin 2008, à opérer discrètement en Afghanistan (et déjà 80 en Irak, où le concept fut créé) : les lappers (pour law enforcment professionnals) ont été chargés par le Pentagone de chercher, chercher, et encore chercher des preuves, pour envoyer les insurgés à l’ombre, et permettre de démanteler efficacement des réseaux. Les lappers constituent une petite révolution dans le landerneau militaire américain puisqu’il s’agit d’employer des civils, pour l’essentiel d’ex-flics (des enquêteurs du FBI, de la DEA, des polices métropolitaines et d’Etat, mais aussi des « forensics », ces techniciens spécialisés dans le recueil d’indices sur les scènes de crime…) dans une mission que l’armée elle-même pensait pouvoir assurer. Initialement, avant de se rendre compte qu’elle ne pouvait être tenue que par des professionnels du domaine.
Désormais, ils sont systématiquement engagés dans les opérations d’ampleur, en coopération avec la police afghane. Cette dernière, par principe, elle la seule à pouvoir perquisitionner les domiciles des Afghans. Le lapper l’accompagne, et contribue à récolter qui des indices matériels, mais aussi des éléments qui permettront d’en collecter d’autres. Cette discipline, on l’a compris, n’a pas d’équivalent dans l’armée française, où la discipline la plus proche s’incarne dans le renseignement conversationnel pratiqué par le GRI de la Brigade de Renseignement. (NOTE : comme aux Etats-Unis, même si c’est une moindre échelle, quelques policiers français sont aussi réservistes dans les armées. A notre connaissance, aucun n’a été employé sur le théâtre afghan).
En quelques mois, ces experts ont réussi à faire l’unanimité sur eux, grâce à leurs résultats. « Quand vous êtes flics, m’explique Matt, 53 ans, (que pour sa propre sécurité, nous avons choisi de rebaptiser), un de ces lappers, vous avez le sens de la conversation, et vous allez à la vérité. Quand vous êtes soldat, vous avez été formé à assurer une mission précise, des paramètres stricts, vous avez une hiérarchie, vous avez des ordres stricts. Si vous êtes flic, vous avez la possibilité de suivre une conversation, de progresser vers la liberté. Votre liberté de flic, c’est votre meilleur outil. De même, les militaires sont accoutumés à collecter du renseignement, essentiellement par des moyens électroniques, aériens, ou en élaborant des statistiques. Le policier, lui, collecte des indices, des preuves, en vue d’une condamnation. C’est une démarche différente ». Les lappers ont aussi pour eux une longue expérience de terrain d’une vingtaine d’années : c’est souvent… l’âge des spécialistes du renseignement de l’armée.
En 22 ans de police, Matt a traqué pour la DEA des narcotrafiquants colombiens, mexicains, hong-kongais. Il était à New-York, pour une audition, le 11 septembre 2001. Puis il a quitté pour un important service de police de la côte ouest, où il officiait comme « crime scene investigator » (CSI). Puis il a signé pour un an, comme lapper. « Les Talibans sont devenus une organisation criminelle que mon expérience d’investigation me sert à mieux cerner. J’apporte cette perspective aux militaires car ils n’ont pas été formés à cela. On ne demande pas à un militaire de savoir effectuer méthodiquement une fouille, de trouver des preuves. Au fil des semaines, les responsables militaires ont trouvé que cette approche avait de l’intérêt, et dégageait des résultats. »
« Clairement, la guerre vire du « pur kinétique » à la contre-insurrection, avec un aspect de lutte contre la criminalité. »
Avant même l’arrivée de la stratégie nouvelle du président Obama, le Pentagone avait décidé de porter à 80 le nombre de lappers en Afghanistan. 250 si l’on inclut l’Irak.
Notre photo : pour des raisons de sécurité évidente, aucune photo d'un "lapper", même floutée, ne peut être livrée, a fortiori sur internet. D'où cette photo d'évocation d'une fouille de véhicule, à proximité de la base de Bagram (crédit : US Air Force).
Le Harfang, c'est chouette

Avec deux engins, ce contrat peut encore tenu, et "l'Adour" le démontre quotidiennement.
Le drone accidenté devra, selon nos sources, avoir quelques réparations, mais apparemment rien d'insurmontable. Comme nous l'avons déjà expliqué, le travail pourrait être effectué par l'AIA de Cuers (Var), établissement du Service industriel de l'aéronautique (SIAe), partie intégrante de l'armée de l'Air, ce qui est une deuxième garantie de réactivité.
L'intégration d'un module Rover, permettant la transmission de l'imagerie à un abonné terrestre voire aérien, devrait se faire a minima dans les semaines à venir. En gros, avec "du scotch et des scratchs", comme on dit dans la conférie des "expé".
Notre photo : Le Harfang à la station service, à Bagram (crédit W.Collet /Armée de l'Air)
Cassés puis réparés, les drones répartent au feu

L’armée de Terre avait reçu initialement 18 véhicules. Moins d’une dizaine seraient déployés en Afghanistan. Les pertes atteindraient un engin par mois, en moyenne. Certains peuvent être reconstruits ou réparés, d’autres non.
Les dommages peuvent-être d’ordres très différents : tirs insurgés, problèmes au catapultage ou à l’atterrissage (déclenchement parachute, boudins, etc) ou même en… roulant : après sa mission, un SDTI s’était ainsi fait rogner les ailes, à l’automne 2008, alors qu’il roulait, sur une plateforme de camion, dans les rues étriquées d’un village afghan.
Selon nos sources, le parc actuel serait de 15 ou 16 drones : le taux de déploiement du SDTI approcherait donc les 50%, ce qu’aucun matériel ne peut soutenir durablement. L’équation serait la même pour les servants du drone.
Pas besoin d'avoir fait mathsup/mathspé pour comprendre que l'armée de Terre ne pourra pas durer très longtemps sur ce portage. La seule inconnue, qui repousse un peu l'échéance, est le temps mis pour les réparations.
La question lancinante du renforcement de cette capacité reste donc posée. Sans doute l’avis de Thales, qui après avoir été éconduit par deux fois au moins reste plus que jamais en embuscade, pour placer du Hermes 450 –solution déjà adoptée par l’armée britnanique en Irak et en Afghanistan- voire du Watchkeeper –le version évoluée du H450-. Thales est, avec ce programme d’un milliard d’euros- l’attributaire du plus important contrat de drones en Europe. Et le seul, jusqu'à maintenant, qui tienne ses promesses calendaires.
Notre photo : l'usine de Sagem où l'on assemble les drones, et où on régénère leur potentiel. Quelques journalistes doivent (opportunément) la visiter, fin mai (crédit : Sagem).