Le missile de croisière Scalp-EG avait été développé dans les années 90 pour tirer des bunkers
d'adversaires relevés, mais aujourd'hui, c'est contre un cadre complètement asymétrique que la France les tire comme des petits pains, contre Daech : plus de 50 (10% du stock total) ont été tirés en quelques mois. La marine en a tiré une dizaine, et l'armée de l'air, le reste. Un seul missile est emporté par un Mirage 2000D et un Rafale Marine, deux par un Rafale Air -qu'il soit biplace ou monoplace-.
Ce blog a déjà expliqué pourquoi cette arme était si populaire : elle est d'abord disponible, puis fiable, et la tirer évite d'avoir à la moderniser.
Le dernier raid mené contre Daech mobilisant cette arme s'est tenu hier à Raqqah (Syrie), sur ce qui est présenté comme un "centre de stockage et de maintenance d'armements lourds".
On ignore le nombre de missiles tirés (l'EMA parle d'une dizaine). Quatre Mirage 2000D, quatre Rafale (soit possiblement 12 missiles) étaient en l'air hier, avec un ATL-2 de la marine pour assurer la vision de la zone.
Aucune photo de la cible détruite n'a été fournie, pas plus que le résultat de la frappe.
La portée des capteurs optiques de ce dernier est assez faible, ce qui illustre, incidemment, le niveau de risque pris par les marins, dans une zone où Daech est solidement implanté. On pourrait même s'interroger sur ce niveau de risque là où un drone sans humain à bord aurait pu aussi faire le travail.
Mais, pour l'instant en tout cas, la France n'a pas de Reaper dans le coin. Il faut donc faire à l'ancienne pour ne pas avoir à demander aux copains de la coalition de faire le job.
Au final, cette attaque s'inscrit dans une lignée, visant à abraser le potentiel de Daech. Si l'armée terroriste a perdu gros hier, elle ne pourra pas facilement reconstituer son potentiel, sauf à récupérer les armements de ses adversaires.
Une telle frappe, reposant sur du renseignement patiemment accumulé, simplifiera donc la vie des adversaires de Daech, Bachar-al-Assad compris.
Elle illustre en tout cas une réalité persistante : pour l'instant en tout cas, seule l'aviation et les forces spéciales sont à la pointe du combat terroriste, qui ne s'est pas interrompu avec les congés d'été.
Ce matin, l'EMA n'était pas disponible pour livrer une date d'arrivée de l'artillerie française évoquée après l'attaque de Nice, il y a plus d'un mois. Il y a quelques heures la presse britannique, enthousiaste, annonçait même l'arrivée de la Légion (le 2e REP est de Guépard) dans la zone.