Troisième français consécutif à être nommé SACT, le général Denis Mercier confie demain les clés
de l'armée de l'air au général André Lanata. Il laisse une armée de l'air profondément transformée en trois ans chrono, avec des sujets à parachever : constituer une escadre des opérations spéciales -un de ses regrets de ne pas avoir pu la faire aboutir à temps-, maintenir les parcs comme ils ont été promis par les textes budgétaires, aboutir enfin sur l'Atlas -à l'EMA, on voit le mur arriver à toute vitesse dans le secteur critique de l'aéromobilité stratégique et tactique- et maintenir le moral, malgré l'empilement des réformes et des opex. Aujourd'hui, bien des aviateurs de la sphère opérationnelle alignent plus de jours de découché que leurs camarades des autres armées. C'est insuffisamment connu, et reconnu.
Réputé aussi humain que son prédecesseur, tout en connaissant bien les dossiers et les ressorts de l'interarmées d'où il arrive, le général Lanata ne devrait pas avoir trop de mal à rentrer dans le costume tout en ayant son style bien à lui (1).
A Norfolk, la vie de l'ancien CEMAA ne sera pas forcément moins calme que boulevard Victor. Chacun des états-membres a un peu sa vision de ce que doit être l'OTAN, et SACT doit convaincre.
Il faut pousser des sujets pas toujours moteurs au niveau budgétaire, comme les C2 et la défense antimissile (pas un sujet en France), maintenir la garde sur le flanc est et le flanc sud et tirer les retex des derniers conflits. Avec, en fond de tableau, la ministérielle de l'OTAN dès le mois prochain, pour préparer le prochain sommet de Varsovie, en juin prochain.
Le CEMAA lors de sa visite au centre d'expertise aérienne militaires. (Photo Jean-Marc Tanguy)
(1) son intronisation à Villacoublay se passe en l'absence de la presse, contrairement à ce qu'avait choisi tous ses prédécesseurs. La cérémonie, d'une extrême brièveté, devrait aussi voir plusieurs aviateurs décorés.