La décision turque d'ouvrir ses bases aux opérations de la coalition contre EI tombe à point nommé. Mieux
vaut tard que jamais : c'est que la Turquie, voisine de l'Irak et de la Syrie est, comme la Jordanie (1) idéalement placée. Cette proximité, et des bases bien positionnées (2) vont considérablement simplifier la logistique de ravitaillement en vol, mais aussi l'utilisation de drones, ou le sauvetage de combat. Pour ne parler que des missions conventionnelles.
Certes, il faudra toujours ravitailler les chasseurs, mais le playtime offert au-dessus des zones ciblées par la coalition sera bien plus important. Pour les tankers, dont la quasi-totalité doivent aujourd'hui décoller du golfe Persique, c'est aussi une plus-value évidente. Avec moins de transit, les citernes volantes pourront offrir plus de carburant à biberonner.
A ce stade, les Français ne vont pas pour autant quitter les EAU. La France y maintiendra ses Rafale, mais pourrait par contre déployer des chasseurs supplémentaires, sans doute des Mirage 2000D, en Jordanie ou en Turquie, bien plus près des zones de travail.
La proximité permet aussi d'envisager différemment l'usage de drones. Actuellement, les drones MALE, assez rares dans le ciel, perdent beaucoup de temps pour rejoindre leurs zones de travail. Partant de Turquie (ou de Jordanie), le playtime est maximisé. On peut même qualifier des drones tactiques -pour ceux qui ont à en offrir- pour des opérations dans la frange frontalière-. Ce qui n'était pas possible jusqu'à maintenant.
Bien des sujets à évoquer au cours de la réunion des chefs militaires de la coalition, dans quelques heures.
(1) la Jordanie est utilisée par les chasseurs belges et néerlandais.
(2) la France a utilisé Incirlik pour Northern Watch, après la guerre du Golfe.