Alors que le débat va bon train sur les conditions déplorables offertes aux soldats en Centrafrique ou
les bugs de Louvois, on apprend fortuitement que le sas de Chypre va reprendre du service, début juin. Actuellement, les prévision d'activité débutent dans les premières heures de juin, jusqu'à la fin juillet. Cela semble concerner d'abord les militaires de Sangaris, mais ceux de Serval pourraient être aussi concernés puisque 2000 à 2500 personnes seraient concernées jusqu'à fin juillet. Cela pourrait être une conséquence du récent passage de responsables parisiens en Centrafrique.
Difficile aussi de ne pas faire le lien sur cette réouverture subite, qui avait pourtant été envisagée bien plus tôt, et les soucis persistants dans le soutien de l'homme (de la femme aussi) et de sa solde, en Centrafrique.
Car les djihadistes du Mali ne viennent pas subitement de se radicaliser. Pas plus que les militaires de Sangaris n'ont rencontré de causes de traumatismes plus importants ces dernières semaines, par rapport au début de l'année.
Certaines troupes déployées en Centrafrique sont d'ailleurs déjà rentrées en France, au début du printemps, sans passer par la case Chypre. Ce qui confirme donc à la fois un choix récent et peut-être précipité par les conditions rencontrées ces derniers temps par les soldats.
Cette coïncidence troublante ne veut pas dire que les soldats qui iront à Chypre n'en ont pas besoin, ou n'apprécieront pas le geste de Paris. Parmi les premiers utilisateurs figureront des unités de Sangaris qui se sont déployées en province, comme une compagnie du 2e RIMa, et ont donc, très tôt, pris en frontal le plus dur de la mission dans ce pays : conditions ultra-rustiques, soucis de maladies, mission complexe pour désarmer les milices et s'interposer entre chrétiens et musulmans.
La mise en place du sas aura aussi une conséquence sur l'organisation des relèves, et donc la manière dont l'escadron de transport Estérel les mène, puisqu'il faudra faire un petit crochet non prévu.