C'était une vraie bonne idée. Hier, le porte-parole de l'EMA a reconnu les mérites d'une idée mise en
pratique par l'armée de l'air en Afrique, avec la constitution du JFAC-AFCO, un centre de conduite des opérations installé fin 2012 à N'Djamena, comme ce blog l'avait alors révélé. Le briefing d'hier n'était cependant pas en mesure de livrer le nombre d'avions de transport tactique (ATT) et d'assaut (ATA) contrôlés par ce JFAC. Pas plus que la totalité des moyens aériens français en Afrique. Une donnée extrêmement sensible sans doute.
Le JFAC-AFCO a été utilisé dès la fin 2012, avec l'opération en Centrafrique (déjà), puis a servi quelques jours plus tard, avec Serval, et depuis, Sangaris. L'idée d'origine visait à faciliter les mutualisations, au plan du continent, d'ATT et ATA. Chaque COMFOR avait alors son Transall ou son Casa. Désormais, ils doivent s'adresser au JFAC-AFCO.
Même si l'info est mal connue (ce blog l'avait pourtant évoqué en temps et en heure), le JFAC-AFCO a contrôlé des moyens étrangers, c'est d'ailleurs ce qui motivait la présence d'officiers de liaison à Lyon Mont-Verdun avec le général Jean-Jacques Borel, chef du JFAC permanent et patron de Serval Air (1) et à N'Djamena même. Les avions étrangers étaient d'ailleurs intégrés à l'ATO (air task order, ordre d'opérations aériennes), ce qui n'était pas le cas par contre pour les hélicoptères de l'armée de terre. Ces derniers ne sont d'ailleurs toujours pas, curieusement, intégrés à cette logique de mutualisation continentale.
De bonne source, on indique que la paternité de ce JFAC-AFCO reviendrait à deux généraux : d'une part l'actuel sous-chef ops de l'EMA, le général Didier Castres, et le général Thierry Caspar-Fille-Lambie, actuel commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes, après avoir notamment commandé la base française de Djibouti.
(1) il a été remplacé, à Lyon Mont-Verdun par le général Philippe Montocchio.