jeudi 22 octobre 2020

Com de défense : les réserves de De Ganay

Le député LR Claude de Ganay a livré hier en commission de la défense une partie des conclusions de

son rapport sur les soutiens interarmées, qui comprend cette année un focus sur la politique culturelle, et un autre sur la communication de défense. L'élu a fourni un panorama des effectifs, en tout cas pour la communication opérationnelle de l'EMA (20), les trois Sirpa (40 chacun) mais n'a pas caché ses interrogations sur la DICOD (une centaine), notamment sur la fonction porte-parole, qu'on trouve dans tous les ministères, et plus effacée au ministère des armées. De Ganay explique que cette "mission de porte-parole est essentielle".

Il a aussi livré ses doutes sur la civilianisation de la DICOD, où les militaires sont désormais minoritaires (40% d'après lui). Sur le principe, et d'ailleurs un député a donné une des raisons du recours aux civils (des compétences qui ne sont pas forcément trouvables dans le vivier militaires, mais elle ne sont pas toujours recherchées avec un activisme forcené), pas d'opposition du rapporteur aux civils, mais Claude de Ganay a transmis à ses collègues ses interrogations sur les profils qui ont été recrutés depuis l'arrivée de l'actuelle responsable. "Ce n'est pas la présence de civils qui interroge, mais le profil des civils recrutés" interroge le député, qui faute de temps (les rapporteurs sont limités à 10 minutes) n'en a pas dit plus lors de ce débat. La version écrite devrait être plus précise.

Problème aussi, la DICOD, avec moins de militaires, contribue moins aux opex, et c'est donc aux SIRPA et à l'EMACOM d'y contribuer encore plus, alors "qu'ils sont déjà à l'os". Il observe aussi que cette civilianisation crée "un décalage croissant avec l'identité militaire du ministère". Les civils de la DICOD n'ont pas le droit d'aller en zone d'opérations à l'étranger, difficile donc d'y restituer les missions risquées qu'y tiennent les personnels militaires. Le CEMA lui-même a d'ailleurs, un jour, observé, que dans le mensuel Armées d'Aujourd'hui (un sommeil depuis des mois), les armées d'aujourd'hui, celles qui sont en opération, sont peu visibles. On les trouve par contre dans les publications des Sirpa, qui, elles, ne se sont pas interrompues.

Le rapporteur  estime aussi que des missions de la DICOD et du SGA se "chevauchent". Des sources importantes d'économies semblent en effet se nicher dans ce chevauchement.

Le rapporteur a aussi cité les relations de travail qui existent entre l'EMA, les Sirpa et les média, qui, par contre, "rencontrent des difficultés à trouver interlocuteurs et des informations à la DICOD". La persistance de la DICOD à dénommer comme "influence" l'entité chargée des média est d'ailleurs, à cet égard, une erreur de plus. 

Son rapport sera lisible la semaine prochaine. Comme tout document parlementaire, il est lisible sur le site internet de l'assemblée nationale.

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