Le député (LREM) Brestois Jean-Charles Larsonneur participait hier à la discussion en
commission des mesures liées au covid-19. Parmi elles, des sujets liés à la RH des militaires.
"Depuis deux semaines, nous avons entendu les chefs d'état-major qui nous ont tous évoqué ce sujet de recrutement, les écoles avaient réduit leur activité, voire ne fonctionnaient plus du tout, même si elles s'y remettent. A Brest, le CIN, l'école navale, les mousses, ont pu tenir leur cursus malgré de petits décalages. Il y a par contre des sujets pour la préparation opérationnelle à Lorient, où c'était plus difficile car cela ne peut pas se faire en télétravail.
"Le covid-19 a fait fermer pendant deux mois les CIRFA. L'armée de terre est la plus touchée car c'est elle qui recrute le plus, en EVAT, mais aussi et apparemment, dans le soutien et l'informatique les pertes sont importantes.
Les acteurs sont conscients qu’il faut faire quelque chose.
"Certains militaires sont volontaires pour faire une année de plus. C'est à ce stade de la discussion qu'Alexis Corbière a proposé son amendement proposant d'inclure le CSFM dans les processus. Il y a eu une objection, évoquant les délais de réunion du CSFM, mais on peut mobiliser en urgence le CSFM sur ce type de sujet.
"Il est légitime que le CSFM soit consulté, j’en ai parlé sur les bancs de la droite et d'agir, d’autres pour la gauche. Tous les députés comprennent que sur les sujets régaliens et liés au covid-19, il faut s’adapter, on donne toute latitude aux militaires pour le faire, et on souhaite que les instances représentatives aient leur juste place.
"Il est rare que nous votions ensemble avec Alexis Corbière (rire) mais son amendement était bien écrit, il a été adopté à la quasi-unanimité et contre l'avis du gouvernement.
"A ce stade, le déficit de recrutement est estimé à 4000 dont 3800 dans l'armée de terre en particulier. Le texte s'appliquerait dans le cadre de mesures dérogatoires exceptionnelles, durant l'état d’urgence sanitaire -jusqu'au 15 juillet, mais il peut être prolongé- et six mois après sa fin. Il permettrait ainsi de proroger d’un an maximum les militaires de carrière atteints par la limite d’âge ou qui arrivent à la fin de la durée de leur contrant. Par ailleurs, le texte évoque la possibilité de libérer certains militaires de carrière ou contractuels en bénéfice de reconversion pour continuer à servir sous uniforme. Ils peuvent choisir, on leur propose de rester. Le texte évoque aussi la possibilité d’admettre d’anciens militaires de carrière après leur départ. C’est le gouvernement qui devrait fixer par décret le délai, sans doute ceux qui ont quitté dans les 6 mois précédent l’état d’urgence sanitaire. Ils reviendraient dans leur grade et ancienneté. Il ne faut que des volontaires pour continuer à servir ou revenir, il ne s’agit pas de forcer les personnels.
"Les études d’impact estiment qu'on permettrait de ré-éngager à peu près 2000 militaires. La police nationale est elle aussi concernée, avec trois leviers : prolonger d’un an les ADS (adjoint de sécurité) et pour les réservistes, accroître le nombre de vacations de 150 à 210."
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