Régulièrement, la France vient (ac-)cueillir des avions russes. Parfois c'est pas très loin de chez nous,
parfois c'est... pas très loin de chez eux, au-dessus de la Baltique, dans le cadre de la police du ciel réalisée dans le cadre OTAN pour les trois baltes.Ces missions d'interception ont même eu l'honneur cette année des voeux présidentiels, à Brest.
Régulièrement, la Russie fait la même chose avec des aéronefs de l'OTAN, et aujourd'hui, d'après le minarm russe, c'était le tour de deux Mirage 2000 français et d'un tanker. Dont la cinématique allait titiller l'espace aérien russe, d'après le minarm locale. La PO du coin a donc été scramblée, sous la forme de deux Su-27.
Le tanker, a priori un C-135FR des FAS, a fait parler de lui, pas plus tard qu'hier. Sa cinématique au-dessus de la mer Noire avait, il est vrai, de quoi interpeller (de quoi préchauffer les Flanker). Or on le sait, un tanker évolue rarement seul, surtout dans cette zone. Il était donc assez logique qu'il oeuvre au profit de chasseurs, qui en général, vont par deux.
Si le minarm russe ne s'est pas trompé sur le type de chasseurs français, il pourrait s'agir, par exemple, de Mirage 2000D porteurs du pod Astac, qui, faut-il le rappeler, a été conçu pendant la guerre froide pour aller notamment fureter aux approches russes. Bref, si c'est bien le scénario, presque un fait divers.
Parmi les aéronefs régulièrement interceptés, et parfois photos à l'appui figurent essentiellement des avions liés au renseignement, comme des ATL-2 ou des Gabriel. L'interception de Mirage 2000D n'est pas un première.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
Actualisé 18 février, 12h35 : évidemment interrogé hier, l'EMA vient de répondre en m'apportant les précisions suivantes. Il reconnaît "deux" missions dans cette zone hier et avant-hier, chacune ayant été déclarée à l'OTAN, dans le cadre de réassurance bien connu.
Selon le porte-parole, les missions n'ont pas pénétré dans l'espace aérien russe (inutile en effet, l'ASTAC n'en a pas besoin...) et de fait, les chasseurs russes n'ont pas "intercepté" mais "accompagné" préfère-t-il, le dispositif aérien français. En pareil cas, lors des missions de police du ciel, je ne me souviens pas que l'EMA a employé le terme d'accompagnement aérien, mais plutôt d'interception, aussi utilisé par le PR lors de ses voeux à Brest.
Dans la même réponse, le porte-parole assure qu'il n'y a "pas eu de demi-tour" face aux Sukhoï et que la mission a continué. Pas d'infos, par contre, sur une éventuelle troisième mission, aujourd'hui.