L'Afghanistan avait déjà prélevé sa dîme (1), mais le Sahel n'est pas en reste : en quelques mois, huit
membres -au moins- des équipes médicales en préparation opérationnelle en France ou déployées au Sahel ont été blessés, souvent gravement. Ainsi, deux pilotes de VABSAN, deux radios (qui ne relèvent pas du service de santé des armées), deux médecins, un chirurgien et un infirmier ont été blessés en service, depuis le mois de juillet. L'essentiel, comme c'est le cas d'ailleurs pour Barkhane, ont été ciblés par des attaques à l'explosif. Mais une partie ont aussi été blessés en préparation opérationnelle à La Courtine, lors d'un accident de VAB, le 26 octobre. Une enquête s'attarde d'ailleurs sur les conditions de cet étrange accident routier qui aurait encore plus mal finir. Et qui aurait pu être largement évité.
Ce lourd bilan résonne dans un environnement complexe, alors même que déjà, il semble très difficile de nourrir les tableaux d'effectifs pour Barkhane. Un des pilotes blessés cet été par un engin explosif avait remplacé un autre personnel. Et un médecin blessé à Barkhane remplaçait le médecin touché à La Courtine. Comme on n'imagine pas que les militaires à croix rouge refusent les missions, la réponse à ces carences RH est sans doute à aller chercher dans des coupes trop violentes effectuées ces dernières années dans les effectifs.
Les désignations tardives ayant en outre un autre effet : les personnels concernés n'ont pas le temps pratiquement pour se préparer dans de bonnes conditions à leur future mission, et évidemment, ont peu de temps pour organiser leur privé.
Salle d'opération au rôle 2 de Tessalit. Sa présence a sauvé de nombreuses vies, y compris de membres d'équipes médicales. Photo JMT
(1) trois infirmiers (Frédéric Paré, Mathieu Thoinette et Thibault Miloche), un auxsan (Rodolphe Penon) tués au combat, et plusieurs autres ont été blessés.
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