C'est un joli scoop (un de plus) sorti par Deborah Haynes, la très productive chroniqueuse défense
du Times de Londres : la Grande-Bretagne est en discussions avec le gouvernement français pour déployer des moyens ISR et des hélicoptères au Sahel.
A l'heure où l'Europe est assez chiche pour envoyer des moyens pour des opérations de guerre au Sahel, ce signal doit évidemment être pris très au sérieux. D'autant plus que l'ISR et les hélicoptères sont précisément (avec le transport tactique) deux des domaines où Barkhane est plus que largement sous-capacitaire. Les Reaper britanniques sont en train de rentrer de leur combat contre Daech, et ils présentent l'avantage, contrairement aux Français, d'être armés. Des drones Watchkeeper pourraient aussi être mobilisés pour éclairer une bulle de 200 km autour de Gao par exemple. Quant aux hélicoptères, on ne présente plus le Chinook, qui présente l'avantage de lever d'un coup de rotors une section entière. Une telle concrétisation permettrait aux rotors français, rincés, de se mettre un peu au vert.
C'est aussi une très belle illustration de ce que les Britanniques, brexités, n'en restent pas moins des acteurs de premier plan dans le domaine de la défense en Europe, ce que beaucoup de commentateurs oublient souvent, à Paris.
Ce soutien, qui doit être confirmé dans quelques jours lors d'une bilatérale anglo-française à Sandhurst, n'est pas totalement surprenant. Il faut en effet se souvenir que le général Denis Mercier avait, en son temps, fait venir son homologue britannique à Niamey, et que le général Jean-Pierre Bosser avait aussi invité son homologue à Barkhane. L'idée d'origine consistait à déployer des Reaper au Sahel, mais le déploiement rapide de Daech dans la ZIS avait tué dans l'oeuf ce projet.
L'armée de l'air avait aussi soutenu l'implantation d'un plot de Tornado au Tchad, lorsque Boko Haram avait nécessité ce déploiement, en septembre 2014. Pour ne parler que des capacités les plus visibles.
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