mercredi 31 octobre 2012

Un GM406 à Nice

Le GM400, présenté au Bourget, est né dans le sud de Paris, où il est aussi fabriqué (photo Jean-Marc Tanguy)



Double victoire pour Thales : l'électronicien installe son radar 3D tout numérique GM406 sur un point stratégique de l'armée de l'air, à Nice, tout en décrochant aussi une enveloppe de MCO sur trois ans. On ne l'apprend que ce soir, mais le marché a en fait été notifié le 7 septembre dernier.

Thales avait déjà gagné un GM406 pour protéger la Guyane, dont les moyens radar étaient notoirement insuffisantes, notamment dans le cadre de la lute contre l'orpaillage et la protection du CSG de Kourou.
La famille GM400 a déjà été vendue en Allemagne, en Estonie, en Finlande, en Malaisie, en Slovénie, au Canada ainsi que dans plusieurs pays qui ne souhaitent pas que cela se sache.

St Cyr : enquête pour homicide involontaire

Le procureur de Vannes a ouvert une enquête pour homicide involontaire après la mort d'un jeune sous-lieutenant de 24 ans, procédure qui doit être transmise au parquet de Rennes. Il a refuté un contexte de bizutage, mais a constaté que les mesures de sécurité de la traverséee de l'étang, fatale à l'officier, n'étaient pas suffisantes.
Il a donc suivi les demandes de l'avocate de la famille, Me Marie-Laure Ingouf, qui très tôt a évoqué des "zones d'ombres" dans la mort de Jallal Hami et un "vrai manquement aux règles de sécurité et de prudence".
Parmi les nouveaux éléments sortis de l'ombre dans la journée, le procureur a confirmé l'absence de cadres sur cette "transmission de traditions", une absence étonnante si l'on part du principe qu'elle fait partie du cursus de formation comme l'armée de terre l'expliquait hier.
La fameuse panne de courant serait intervenue après la disparition du jeune homme. Ce dernier serait resté introuvable pendant une heure, avant qu'on ne retrouve son corps.

mardi 30 octobre 2012

Cri d'alarme du CEMAT (suite)

A peine deux mois après un premier passage à l'assemblée, difficile de trouver des éléments d'optimisme dans la nouvelle audition du CEMAT à la commission de défens. Est-ce l'amoncellement de mauvaises nouvelles, ce n'est que 13 jours après l'audition à l'assemblée nationale que le script est enfin disponible sur le site internet. Le document dénote le passage de l'armée de terre en côte d'alerte comme le dénotent les passages qui suivent.L'armée de terre paie le plus dans les reports et annulations de crédits estime le patron de l'armée de terre : "dans ce processus de recherche d’économies de court terme, elle supportera, en 2013, une grande part des efforts du ministère. (...) sur les années 2012 et 2013, l’armée de terre devra contribuer à hauteur d’environ 40 % du total des reports ou annulations en autorisations d’engagement ainsi que des crédits de paiement. Cet effort apparaît encore plus disproportionné pour la seule année 2013, avec une part dans la réduction des engagements estimée à 76 %. Cela s’explique par ses nombreux petits programmes particulièrement propices aux économies de court terme et par le fait que plusieurs programmes majeurs tels Scorpion et le porteur polyvalent terrestre (PPT), n’ayant pas encore été notifiés, pouvaient donc être décalés. Le plan des autorisations d’engagement 2013 devrait ainsi maintenir les seuls investissements prévus les années précédentes et geler toutes les commandes initialement prévues en 2013, pour un montant de 546 millions d’euros".
Le CEMAT explique plus loin que ces  reports limiteront fortement la capacité d'action. Ainsi, l'armée de terre sera incapable de projeter plus de quatre hélicoptères Caïman jusqu'à fin 2016, ce qui témoigne d'un agrravation rapide des agrégats. Car en recevant le premier Caïman dans l'ALAT, en début... d'année 2012, le même CEMAT croyait encore à la possibilité de les envoyer en Afghanistan avant le départ de la France. Le général Ract-Madoux rappelle encore la nécessité de livrer la 2e tranche de Caïman afin "d'éviter une rutpure capacitaire imminente".
Le patron de l'armée de terre continue dans les mauvaises nouvelles en expliquant que la contribution de l'armée de terre aux réductions d'effectifs "ira ainsi au-delà de l’objectif fixé par la loi de programmation militaire (environ 2 700 postes en 2013) en raison d’une accentuation de la pente de déflation, consécutive aux décisions contenues dans la lettre plafond de cet été". Bien maigre compensation, "cet effort supplémentaire et ponctuel a été qualifié d’avance sur les déflations prévues en 2014 et 2015".
Le surplus d'effort (825 postes) concernera "plusieurs fonctions opérationnelles" dont "notamment l'infanterie".
Le CEMAT a aussi évoqué le transfert de la STAT à Bourges, pourtant prévu dans la nouvelle carte des implantations de 2008 et qui n'est "sans doute pas d'actualité".

L'élève est mort lors d'une "transmissions de traditions" (actualisé-3)

Le procureur de la République a évoqué ce soir la mort d'un élève-officier de l'armée de terre, expliquant qu'elle était intervenue lors d'une "transmission de traditions", un euphémisme pour un bizutage (1). ll s'agissait de traverser à la nage un étang large d'une cinquantaine de mètres. L'élève en est donc mort, pour une épreuve qui ne faisait pas partie de sa formation stricto sensu.
Sans doute dans l'attente des éclaircissements du procureur, l'armée de terre avait livré une version plus allusive, néanmoins juste sur le plan factuel. Selon ses déclarations du début d'après-midi, l'élève avait péri lors d'un "franchissement nautique" qu'il effectuait "en groupe" avec ses camarades, soit une quinzaine d'élèves. Ce franchissement faisait partie de ses classes, expliquait alors l'armée de terre.
La gendarmerie doit se charger de la suite, sur le plan légal. Tandis qu'une enquête de l'inspection des armées a aussi été ouverte.
A ce stade, plusieurs inconnues demeurent : la présence ou non d'équipement de flottabilité individuel, l'absence d'alerte de la part des personnels présents, l'absence d'éclairage et l'état de fatigue du stagiaire à ce moment-là.
Jallal Hami semble avoir été particulièrement motivé pour arriver jusqu'à Saint Cyr : il était réserviste au 2e RH, où il avait déjà effectué une centaine de jours. Avec un master en affaires internationales en poche, il avait été recruté sur titre, et était sorti classé 5e de la sélection à l'ESM.
En janvier 2004, deux stagiaires africains de Saint-Cyr étaient morts lors d'une progression en montagne, qui avait été trop dure pour eux. Deux officiers de l'armée de terre avaient été condamnés, en première instance, trois ans plus tard.

(1) à défaut de bien mesurer de quelles traditions il s'agit.

Un élève de Saint-Cyr est mort

C'est un communiqué du ministre qui l'annonce : un élève de l'ESM de Saint-Cyr est mort cette nuit. L'élève-officier Jallal Hami (24 ans) est mort sur le camp de Coëtquidan (Morbihan). Cet élève avait "avait démontré un rare sens du collectif et de grandes qualités intellectuelles et morales" affirme Jean-Yves le Drian, en ajoutant qu'il terminait "une scolarité déjà brillante".
Aucun détail n'a été livré pour l'instant sur les causes de cette mort, mais l'armée de terre pourrait en dire plus dans "quelques dizaines de minutes".
Le ministre de la Défense a de son côté ordonné une enquête de commandement.

"Un regard pétillant"

Roland de la Poype et Marcel Albert (Photo collection Mémorial Normandie-Niémen)

La cérémonie d'hommage à l'as français Roland de la Poype s'est déroulée ce matin aux Invalides. Des représentants du monde économique, politique (un ancien premier ministre), des grandes familles -de la Poype en était- et évidemment, de son régiment de chasse, le Normandie-Niémen. Le général Denis Mercier, CEMAA, était également présent ainsi que des membres d'amicale des familles du Normandie Niémen, et du Mémorial Normandie-Niémen.
C'est son camarade Fred Moore, du conseil de l'ordre de la Libération, qui lit l'oraison funèbre. Il rappelle la passion pour l'aviation née très jeune, dans les récits des as de la première guerre mondiale. De La Poype ne sait pas encore que ses propres récits jetteront dans les bras de l'aviation plusieurs générations de pilotes de chasse.
Grâce à l'aviation populaire, il passe de la théorie à la pratique, au Mans. Puis il précède son appel sous les drapeaux, en 1939, comme simple caporal. Il est breveté pilote de chasse à Etampes, et précède déjà son destin, pour refuser la défaite, et la collaboration avec les nazis dont son père l'a mis en garde, les années précédentes. Il n'apprendra sa mort, et celle de sa mère, que six mois plus tard.
Faute d'avoir pu emprunter un avion militaire à Cazaux, de la Poype prend le bateau qui l'amène à Plymouth. La suite est connue. 16 victoires, dont 8 en l'espace de 12 jours, au-dessus de la Prusse orientale. Il est un des quatre Français faits par Staline héros de l'Union soviétique.
Comme pour le rappeler, la télé russe est là (pas de télé française à l'horizon, seulement trois journalistes présents...), avec l'ambassadeur de Russie, dans la grande cour des Invalides.
Fred Moore s'entretient avec le général Mercier. A gauche, l'ambassadeur de Russie, qui était déjà avec le Normandie Niémen, le mois dernier, pour fêter les 70 ans du régiment de chasse.

Revenu en France avec son Yak, il enchaîne une autre vie d'ingénieur et d'homme d'affaires. On lui doit la Méhari -des représentants du Mehari Club de France sont venus avec un véhicule lui rendre un hommage silencieux-, mais aussi le Marineland d'Antibes.
"C'était un homme aux talents multiples, courageux, et toujours amical" lance Fred Moore pour conclure.
Il ne reste plus en vie que deux pilotes et deux mécaniciens du régiment de chasse Normandie-Niémen.

L'as français aura eu plusieurs vies, comme en témoigne cette Mehari, dont le propériétaire arborait le portrait de Roland de la Poype, ce matin.

Un ancien commandant du Neu-Neu, le colonel Fabien Kuzniak, évoque la mémoire de l'as : "Je ressens de la tristesse et de la fierté. Jusqu'à son dernier anniversaire, on a pu rester à ses côtés. Il a écrit dans son livre ce qu'on vit au Normandie-Niémen. Et tout ce qu'on ressent en vol, ou quand on utilise l'indicatif Rayak, que le régiment a remis au goût du jour sur Rafale. C'est un homme qui avait le regard pétillant, c'est ce qu'il faut retenir de lui, du chasseur, de l'homme. C'est le dernier représentant de la lignée qui a crée Normandie-Niémen". Le commandant R., second du 2/30, abonde : "il nous a nourris, avec son livre, nous sommes tristes". Avec lui, le drapeau du Normandie-Niémen est monté de Mont-de-Marsan, accompagner l'as, une dernière fois.

Sur le parcours des aviateurs du Normandie-Niémen, lire l'ouvrage d'Yves Donjon "Ceux du Normandie-Niémen" (2e réédition) , préfacé par le général Joseph Risso et Roland de la Poype.

lundi 29 octobre 2012

Louvois : des chiffres à jour

Le mindef a livré ce soir quelques indicateurs sur l'ampleur des dégâts générés par Louvois (1). Selon ses indications, 10% de l'armée de terre serait touchée par une ou plusieurs erreurs. Les personnels en opex seraient particulièrement concernés. Mais le mindef n'a pas été en mesure de produire le nombre de personnels actuellement en opex concernés par ces désagréments.
75 bugs différents ont déjà été identifiés dans Louvois, et le décompte n'est peut-être pas encore fini.
Le numéro vert mis en place aussi bien pour tenter de recenser les problèmes que d'en évaluer le volume exact a déjà reçu 6.300 appels (soit 370 par jour en moyenne). 48% des appels concernent les sous-officiers, 32% les engagés, et donc, 20% les officiers.
Une centaine de personnes doivent être affectées en urgence au CERHS de Nancy pour épurer le passif.
Le DRH-MD, Jacques Feytis doit réunir tous les 10 jours un comité directeur de la solde.
Enfin, le mindef a décidé un moratoire de deux mois pour le passage à Louvois de l'armée de l'air (prévu initialement en mars 2013) et de la gendarmerie (septembre 2013).

(1) difficile d'ignorer désormais l'existence de problèmes : le mindef a confessé ce soir avoir évoqué le sujet avec le président de la République.

Louvois : des euros mais toujours pas de sanctions


Pendant ce temps, les femmes d' "un paquet de Gauloises" continuent à montrer qu'elles en ont plein le dos (document Facebook - Un paquet-de-Gauloises)



Pas de vraie révélation ce soir à l'hôtel de Brienne : le mindef, qui est apparu particulièrement tendu, a seulement annoncé la mise en place d'un fonds de 30 MEUR pour pouvoir régler les conséquences des différents bugs du système Louvois.

Deux audits du système vont être effectués : l'un, interne, par la DGSIC, et l'autre, externe, par un prestataire qui sera choisi dans un appel d'offres qui reste à attribuer. Les résultats des deux travaux seront communiqués en décembre, à promis le mindef.
Comme lors de ses précédentes prises de parole, et en réponse à mes questions, il s'est refusé à prendre la moindre sanction, arguant de sa préoccupation de régler au plus tôt les dysfonctionnements. Il a par ailleurs demandé à ceux qui ont pu être sanctionnés par leur hiérarchie, dans le cadre de Louvois se fassent connaître auprès de lui, pour que leurs sanctions soient levées. L'un des cas de sanctions est intervenu... dans une unité en Bretagne, fin août, ce qui, apparemment, ne lui a pas non plus été communiqué.
Le ministre a rappelé que dès juillet, il avait reçu des assurances de son entourage que les bugs de Louvois avaient été jugulés. Une mauvaise information de plus.

(d'autres informations à suivre)

Un autre dos d' "Un paquet de Gauloises" (document Facebook - Un-paquet-de-Gauloises)

Une conf de presse pour Louvois

C'est ce soir, à 17 heures : le ministre de la Défense consacrera une conférence de presse (1) aux importants désordres générés par Louvois et aux solutions qu'il entend mettre en place. Son plan d'action a pourtant déjà été largement évoqué, on voit mal quelle mesure nouvelle pourrait être annoncée.
Le nombre important de sujets des médias (2) consacrés à ces désordres ces derniers jours, comme le fait que les soucis demeurent peuvent expliquer le recours à une conférence de presse, recours que ses deux prédécesseurs n'avaient pas utilisé.
Tout comme les premiers résultats de l'audit de la chaîne solde qui a été mis en place par le ministre. Les premiers résultats pourraient amener à prendre des mesures spectaculaires, afin d'euphémiser la suite des évènements. Et ils ont peut-être, à l'instar du problème global de Louvois, démontré que la communication ne fonctionne pas très bien entre le tronc d'arbre et ses dernières feuilles.
Etonnamment, aucune sanction n'a été prise dans cette affaire pour l'instant. Pourtant, dans d'autres cas, des collaborateurs du ministre ont été sèchement remplacés ces derniers jours, sans qu'on puisse d'ailleurs comprendre quelle était leur faute. L'incompatibilité d'humeur serait donc plus sanctionnée que les fautes ?

(1) Cette conférence de presse n'était pas prévue à l'agenda diffusé la semaine dernière. Il était prévu un entretien avec la président de la commission consultative du secret défense, à 17h, et un autre avec Laurent Fabius. Il a donc dû chasser deux points de son emploi du temps d'origine.
(2) ce blog a consacré 44 sujets à Louvois en un an, mais on le sait, si les posts d'un blog déclenchent la rédaction fébrile de fiches, ce ne sont que les mass média (télé, radios, etc) qui font bouger les lignes.

Les 88 coups de Nijrab

La cloche de la chapelle de Nijrab a sonné 88 fois ce dimanche, à l'issue de l'office dominical. Une référence aux 88 soldats morts en Afghanistan.
Sur les 60.000 militaires qui ont opéré en Afghanistan, plus de 700 blessés "physiques" et et sans doute bien plus de blessés "moraux" ont perdu une part d'eux-mêmes sur place.

dimanche 28 octobre 2012

Opération Colis (suite)

Après l'association Famille de Milis, c'est la FNAME qui lance son opération Colis de Noël pour les militaires en opex. Tous les détails peuvent être trouvés sous ce lien.

Billet d'humeur : et le colloque "opérations" alors ?

Souvenez-vous, c'était il y a un an, à l'amphi Foch : des militaires et tous grades et horizons s'exprimaient à peu près sans retenue sur les opérations auxquelles ils avaient participé, quelques mois plus tôt, en Libye et en Côte d'Ivoire. A l'époque pas tout à fait appréhendé comme une victoire, l'Afghanistan avait failli rester sur le bord du chemin, mais avait quand même été invité. Un sergent du CPA 20 avait pu, dans le temps imparti, parler de son travail de FAC en Afghanistan.
Le ministre d'alors avait évoqué l'idée d'en faire un récurrent, mais il n'a pas survécu à l'alternance gouvernementale, et son colloque semble avoir suivi le même destin funeste. Aucun des multiples centres, instituts et directions habitant l'école militaire ne semble avoir poussé non plus l'idée.
Un colloque consacré aux opérations, si on avait eu la bonne idée de le pérenniser, aurait eu tout son sens cette année, surtout effectué en novembre. D'abord il aurait signifié aux militaires de terrain que leur parole nourrie d'expériences pouvait parvenir jusque dans un amphi parisien et raconter la réalité des opérations comme elle est.
Puis il  aurait éclairé pendant une journée les membres de la commission du livre blanc, dont tous ne suivent pas forcément avec acuité l'actu de défense, faute de temps. Pour les 60% de nouveaux députés de la commission de défense, c'était aussi une session de rattrapage sur une journée, donc pas du temps perdu.
Mais, m'objecte-t-on, de quoi aurait-on donc bien pu parler dans ce colloque de 2012, car on n'a pas guerroyé en 2012 comme en 2011 ?
Certes, on n'aurait pas eu une affiche hollyowoodienne, mais il y aurait eu de quoi populariser des missions intérieures bien mal connues -la contribution de l'armée de l'air aux missions de sécurité générale et de police judiciaire, la lutte contre les trafics en mer-, tout en balayant les retex, en faisant un point sur l'effet des urgences opérations, en parlant du Liban ou de la lutte contre les pirateries, trappés dans le colloque 2011. Ou encore de la chaîne d'évacuation sanitaire, ou les raisons de la réussite de l'opération logistique en cours en Afghanistan : il faut le faire, avant que le quai d'Orsay ne s'en attribue le mérite.
Bref, pas un exercice insurmontable à organiser.
Sur les dizaines de colloques qui agitent l'intelligentsia de la capitale chaque année, au moins celui-ci aurait mérité de survivre, car c'est finalement l'illustration la plus évidente de la mission de la Défense : servir.

Post-scriptum : cela n'a presque rien à voir avec ce qui précède, mais Jean Guisnel a commis un post ce midi, dont je recommande la lecture ici. Des nouveaux pas dans la "valse" sont d'ailleurs à attendre.

vendredi 26 octobre 2012

Un ambassadeur français qui reçoit des industriels français

Heureuse surprise chez des industriels de la défense français, qui ont été reçus cette semaine à l'ambassade à Moscou, alors qu'ils exposaient dans un salon de la sécurité russe, Interpolitex (1). L'ambassadeur, prévenant, leur a assuré son soutien, dans la lignée de son propre ministre.
Le ministre de la défense a évoqué, lui, sa vision du soutien au Rafale, cette semaine. Il sera néanmoins en visite au Mexique et au Brésil à partir de vendredi (2), deux pays qui figurent dans le club très fermé des bons clients de l'armement français. Et à ce titre, très courus par leurs concurrents anglo-saxons.


(1) entre autres, RTD, Cyalume, Elno, Cyalume, Panhard.
(2) il devrait notamment y rencontrer des industriels français présents sur place, ainsi que le mindef local.

Skyfall en boîte

Chaque blockbuster colporte son merchandising. Pour Skyfall, le dernier 007 qui sort ce soir sur les écrans, c'est Italeri qui s'y colle, avec une version customisée de son AW101 Merlin au 1:72. Le fabricant livre la maquette dont il disposait dans son fond, avec une belle boîte, et des marquages rappelant le film.
A noter, ce qui n'aura pas échappé aux aérocinéphiles que ces dernières années, Eurocopter avait réussi à imposer ses modèles (Tigre, Panther, etc), dans les James Bond, et plus largement, dans nombre de films de cinéma, ce qui n'est donc pas le cas sur celui-ci.

(merci à Dominique B.)

La gendarmerie va garder ses VAB

C'est le DGGN qui l'a confirmé aux députés : la gendarmerie va conserver les VAB dont elle dispose pour ses missions en Afghanistan. Ils serviront soit à des missions sur le territoire national (au GIGN) par exemple, soit à de nouvelles opex.
Ces véhicules ont été modifiés pour recevoir des équipements spécifiques à la gendarmerie. Comme le DGGN l'a rappelé, deux d'entre eux ont subi des attaques à l'IED qui auraient pu provoquer la mort de ses 14 POMLT. Qui n'ont été "que" blessés.
"Les gros 4x4 blindés coûtent cher : mieux vaut rapporter (d'Afghanistan, NDLR) ceux que nous possédons déjà" a conclu le général Jacques Mignaux, après avoir annoncé la couleur budgétaire aux élus : il y aura, de fait, pas d'argent à court terme pour remplacer les VBRG... comme les hélicoptères. L'existant devra donc durer.
241 gendarmes opèrent en opex. Il n'en reste plus que 110 sur les 200 du pic d'actvité en Afghanistan, effetif qui tombera à 70 en fin d'année. 60 personnels restent engagés également au Kosovo. Le DGGN a confirmé que la gendarmerie, comme la police, travaillaient sur des programmes de lutte contre les stupéfiants en Afghanistan.

mercredi 24 octobre 2012

Louvois : des femmes qui en ont plein le dos

Alors que des projets de manifs sont évoqués ici et là, voici une initiative pour le moins interpellante de femmes qui se présentent comme épouses de militaires. Elles sont regroupées sur le compte Facebook "Un paquet de Gauloises", présentant leurs... dos nus avec des slogans évoquant les bugs actuels. A découvrir ici : l'inititive a déjà reçu 290 "like".
Entre autres exemples de slogans : "mon chéri, ici tout va bien, l'état place ta solde sur les marchés financiers, le frigo est vide, la banque réclame des intérêts et on me dit de la fermer, je t'aime très fort".

Louvois : premier comité d'utilisateurs (actualisé-1)

Le premier comité des utilisateurs de Louvois s'est tenu hier après-midi pendant trois heures, au

Roland de la Poype est mort

L'as français Roland de la Poype (photo : ordre de la Libération) s'est éteint à 92 ans. Ses obsèques auront lieu mardi prochain, à 10 heures, aux Invalides.
Fils de soldat, né en 1920, il s'engage dans l'armée de l'air en décembre 1939. Il est breveté pilote en février 1940 et depuis sa base d'Etampes, prend la décision de rallier la France Libre. Il fuit par Saint-Jean-de-Luz le 24 juin 1940. Il est sergent dans les FAFL le 1er août 1940 et prend part à l'expédition de Dakar, puis à la campagne du Gabon comme mitrailleur au groupe réservé de bombardement n°1.
A la suite de quoi il rejoint la Grande-Bretagne pour terminer son entraînement de pilote puis il est affecté en première ligne au 602 Sqn en février 1942, comme adjoint.
Il abat son premier appareil, un Me-109, le 22 août 1942 et mène une soixantaine de missions d'escorte de bombardiers avant de se porter volontaire pour le GC3 Normandie, dont il sera une des figures de proue.
Il est crédité de 15 victoires sur le front de l'est, et abat même deux appareils chaque journée, les 14 et 16 octobre 1944.
Il totalise 1.200 heures de vol avec le Normandie-Niémen.

Les avertissements du CEMAA

S'inscrivant dans les traces de son prédécesseur, le général Denis Mercier, CEMAA, a prévenu les députés, lors de son audition, d'un risque de sous-entraînement de ses personnels et donc, rapidement, de pertes de compétences-clé. Les pilotes de chasse n'effectuent que 160 heures au lieu des 180 heures du standard OTAN, voire même, pour certains, 120 heures. Le cas est encore plus flagrant dans le transport, avec 250 heures au lieu de 400.
Les soucis sont aussi patents dans le MCO, avec une augmentation de facture de 3% l'an, estime le général Mercier. En 2012, l'écart entre les besoins et les budgets de MCO aérien a atteint 300 MEUR.
"En 2013, le déficit d’activité sera d’environ 20 % par rapport au besoin nominal d’entraînement des équipages. C’est acceptable dans un budget d’attente, mais nous approchons d’un seuil qui pourrait devenir critique" a-t-il prévenu.

Séchault : la DOB prête à servir


Une partie de la DOB vue du Caracal du Pyrénées (photos JMT).

Ils sont néerlandais, espagnols, suédois, allemands, italiens, britanniques, belges, avec un noyau de Français, et chaque jour cette semaine, ils font vivre à Séchault (08) l'intégration européenne de la troisième dimension.
Cette base aérienne opérationnelle déployée (DOB) de 1200 militaires peut soutenir un rythme de 80 sorties aériennes par jour, réalisées avec un Transall allemand, un Casa espagnol, des Hercules belge et britannique ou des cargos français, ainsi que des Agusta 109 belges et un Caracal du Pyrénées. Les chasseurs provenant d'un peu partout.
Un commando du CPA 20 tout juste déposé par le Caracal du Pyrénées.

Tout est réalisé en totale intégration, et non plus, en juxtaposition, comme avant. Hier soir, un lieutenant français du CPA 20 a briefé en anglais des paras suédois et des snipers britanniques, afin d'aller chercher des ressortissants à Etain.
Les paras suédois sur l'herbe d'Etain, cette nuit.

Le tout s'est déroulé de nuit : les avions amenant les extracteurs ont été guidés par le FAC français, qui a ensuite assuré la permanence de la chasse au-dessus de la zone. Le centre d'évacuation des ressortissants a trié les impétrants, sous la truffe des chiens suédois et français, avant de rallier quatre avions-cargos de trois pays différents.

Des militaires belges drillent l'embarquement dans le Caracal du Pyrénées.

Quelques heures plus tôt, un raid aérien franco-anglo-italien avait simulé une attaque par missiles Scalp (une arme détenue par les trois pays). Encore avant, d'autres chasseurs simulaient des frappes sur une maison soupçonnée d'héberger une rencontre de chef terroristes, avec le concours de FAC français. Des retex des opérations en Libye sont travaillés dans un ancien hangar reconverti en cerveau de la manoeuvre aérienne. 80 militaires de la coalition y officient.
Les pays présents en profitent aussi pour driller en matière d'évacuation médicale et de force protection, un aspect redécouvert en Afghanistan. Il s'agit de dresser une bulle autour de la plate-forme et de garantir la continuité de l'activité aérienne. Contre les aéronefs, des Mamba. Au sol, des patrouilles imprévisibles, travaillant sur les retex afghans.
C'est un Britannique qui surpervise l'accès aux avions-cargos, ici un Transall allemand.

Un outil qui s'est rodé en très peu de temps : si demain, on devait ouvrir une base logistique où que ce soit dans le monde, ou dans le grand sud, il n'y a plus qu'à servir, la DOB européenne est prête.

lundi 22 octobre 2012

Eagle Vision a 20 ans

C'était à l'origine un produit Matra... et 20 ans après, l'armée américaine en redemande encore à la société qui lui a succédé, EADS Cassidian. Eagle Vision, système de réception d'images satellitaires, est né des retex de la guerre du Golfe. Cinq systèmes ont été livrés depuis 1993 à l'US Air Force et à la garde nationale. Ils ont été engagés lors de situation de crise humanitaire ou intérieure, comme après l'ourangan Katrina en 2005, ou lors d'incendies de forêt massifs.
Les achats d'équipements de défense français par les Etats-Unis sont suffisament rares pour être notés. Citons, entre autres, la radio MBITR de Thales (par les FS), ou les avions de surveillance maritime Falcon de Dassault Aviation et les hélicoptères (*) HH-65 Dolphin d'Eurocopter (par les Coastguards).

(*) les Lakota vendus par Eurocopter sont une version militarisée de l'EC145 produit en Allemagne.

La DAMB, sous l'Egide d'Astrium

La silhouette de l'EKV, coincé entre un M-51 et l'Exoguard (photo Jean-Marc Tanguy).

Derrière un EKV (*) qui n'a pas pris un pli depuis sa première exposition au Bourget, Astrium expose au même endroit, 15 mois après, Egide, un logiciel d'aide à la décision en matière de défense antmissiles balistique (DAMB). C'est un des résultats concrets du DAMB Battle Lab de la société, aux Mureaux (Yvelines).
Egide permet d'effectuer la gestion de crise avec des assistants accessibles, là où, en conduite, les délais de réaction sont extrêmement réduits, autour du quart d'heure.
Même si le produit d'appel des visites du site reste la réussite d'Ariane, Les Mureaux restent le nid des missiles balistiques français, dont la DAMB pourrait puiser des briques, qui sont fabriquées, elles, en Aquitaine. Si, en tout cas, la France investissait ce secteur stratégique : les estimations les plus courantes pour une architecture française de DAMB ont été évaluées, ces derniers mois, à 50 MEUR annuels sur cinq ans.

(*) exoatmospheric kill vehicle.

dimanche 21 octobre 2012

Du salé et du sucré

Voila de quoi contenter des lecteurs de ce blog qui réclament plus de contenu maritime dans le blog qui, c'est vrai, je confesse, a perdu quelques lignes salées ces derniers temps, car il fallait en consacrer au traditionnel supplément Navires Militaires du Marin qui vient de sortir (*) et à quelques autres projets qui arriveront dans les bacs d'ici la fin de l'année (**).
Parmi la cinquantaine de sujet traités, j'ai écrit 18 contributions dont deux interviews, du CEMM et de la présidente de la commission de la défense de l'assemblée nationale, Patricia Adam. Tous les deux -par ailleurs membres de la commission du livre blanc- y livrent leur vision de la marine.
S'y ajoutent mes papiers sur les enjeux budgétaires, des éclairages sur les FREMM, les SNA, l'Adroit, le Caiman Marine, l'externalisation, l'aéronavale et plusieurs industriels du secteur aéromatime (Dassault Aviation, Thales, MBDA, Sagem).


(*) Navires Militaires, 54 pages, 5 euros.
(**) c'est cruel de le rappeler, mais un blogueur doit, de temps en temps gagner sa vie, et donc, pondre quelques lignes payantes pour alimenter son compte bancaire.

Les F1CR chez les Baltes

Après les Mirage 2000-5 (actuellement en Finlande) en Islande et les Mirage 2000C chez les Baltes, l'armée de l'air va envoyer des Mirage F1CR protéger l'espace aérien des anciennes républiques soviétiques, d'avril à juillet.
Cette mission effectuée dans le cadre de l'OTAN ne devrait pas poser de problèmes particuliers, puisque le 2/33 Savoie cotise déjà à la permanence opérationnelle (PO), en France même.
Ces derniers mois, l'escadron aura participé aux opérations en Afghanistan, en Libye et au Tchad, pays où il reste actuellement déployé avec ses Mirage F1CR.

vendredi 19 octobre 2012

Albion débarque à Dijon

Le commandant du 2/2 Côte d'Or, entouré par les chefs du 6 Sqn et du 100 Sqn (photos Jean-Marc Tanguy).

Il y a un mois, les commandants de force aérienne français et britannique passaient le weekend ensemble pour installer les pilotes en échange sur Rafale et Typhoon, et donnaient un nouveau coup de fouet à la coopération bilatérale. Résultat, des Typhoon du 6 Sqn et des Rafale du 1/7 Provence vont passer le weekend ensemble, et effectuer deux missions-type depuis Dijon. Ils ont avec eux les précurseurs de la coopération franco-britannique, les Alpha Jet du 2/2 Côte d'Or et les Hawk du 100 Sqn (1), dont la complicité semble incarner cette lune de miel.
Deux Alpha Jet, quatre Hawk, quatre Typhoon et deux Rafale se sont envolés vers 15 heures pour la première mission commune.
Leurs deux chefs ont insisté ce matin sur leur vocation à "servir" les escadrons de première ligne de leurs pays, mais aussi à développer la relation franco-britannique. Demain, peut-être un créneau à pousser, avec des échanges de pilotes, dont la seule évocation par le journaliste a emballé les deux officiers.

(1) ces deux unités assurent des deux côtés de la Manche la mission Agressor, ainsi que la formation des FAC.
Mécaniciens et pilotes du 1/7 Provence et du 6 Sqn.

Louvois : et maintenant, les mecnav (actualisé)

On fêtera bientôt la première année d'armée de terre sous Louvois. Déjà, au début des soucis, les Alatmen avaient été particulièrement concernés par les erreurs, parce que beaucoup étaient alors en opex (Afghanistan, Libye, Côte d'Ivoire) avec le facteur agravant que certains venaient de changer de statut, passant de sous-officier à officier.
Les mauvaises surprises changent de nature, et ce sont désormais les mécaniciens de l'ALAT -mécaniciens navigants et/ou mécaniciens en piste et mécaniciens à l'atelier, selon les problèmes- qui semblent les plus concernés cette fois. Les mécaniciens en piste et les mécaniciens à l'atelier ont vu leur "prime de mise en oeuvre" passer à l'as, avec des pertes de 9 à 17 euros par jour.
Autre souci, qui semble concerner des personnels mécnaiciens du 1er RHC, toutes spécialités confondues, des avances de soldes effectuées à l'époque d'Harmattan et de la Côte d'Ivoire, l'an dernier, ont été récemment ponctionnées deux fois par Louvois. Si bien que des mécaniciens se retrouvent à mi-salaire, ce mois-ci...


(1) on manque de mecnav, si bien qu'ils sont plus opexés que les autres.

jeudi 18 octobre 2012

Louvois : des aveux

Voici ce que Jean-Paul Bodin, le SGA nommé il y a quelques mois seulement, a expliqué aux députés de la commission de défense, avant même qu'ils ne l'interrogent sur Louvois (c'est moi qui souligne dans cette citation in extenso) : "Quant au logiciel unique à vocation interarmées de la solde (LOUVOIS), c’est un sujet difficile. C’est un projet ancien, piloté par le commissariat de l’armée de terre et repris depuis deux ans par la direction des ressources humaines du ministère parce qu’il a été décidé de l’utiliser pour l’ensemble de la rémunération des personnels militaires du ministère. La bascule des armées dans ce système se fait suivant un calendrier que nous avons aménagé au fil du temps, en fonction des difficultés rencontrées, et normalement après plusieurs mois de tests. Cette bascule exige un gros travail d’harmonisation et d’adaptation à la réglementation. En effet, avec la bascule du service de santé, nous avons rencontré des difficultés par exemple de prise en compte des gardes hospitalières. La bascule de la marine nous a également permis de découvrir des régimes indemnitaires qui n’étaient pas toujours conformes à la réglementation. L’armée de terre a basculé avec retard, car nous avions de très grosses inquiétudes. M. le ministre s’est rendu sur le terrain, à Varces, il y a quelques jours ; mais vous vous souvenez certainement qu’une visite de son prédécesseur un an auparavant avait révélé des situations tout à fait similaires. Par exemple, des indemnités, notamment de service en campagne, ne sont pas versées. Il me paraît toutefois difficile d’accuser LOUVOIS du non-paiement d’indemnités dues au titre des années 2009 à 2011 ! Quelles que soient les responsabilités, il faut maintenant traiter ces dossiers. M. le ministre a annoncé un plan la semaine dernière. Nous devons absolument réussir. Des milliers de dossiers doivent être traités. Le centre d’appel est extrêmement sollicité. Il existe, c’est vrai, des problèmes techniques de calculateur, qui sont de notre fait. Il y a aussi des problèmes liés à l’organisation de la fonction RH au sein de l’armée de terre et au fait que celle-ci a été très secouée par la fermeture des centres techniques et administratifs du Commissariat. Il faudra tirer les leçons de ces errements pour la bascule de l’armée de l’air ; nous avons décidé de la retarder. La gendarmerie basculera en fin de période. Enfin, nous sommes en train de mettre en place un nouveau système unique pour la paye du personnel civil, ALLIANCE, qui gère à la fois les RH et la paye. Je suis très attentif, mais nous sommes pressés par le temps : le ministère doit basculer, dès 2017, dans une structure de paye unique pour l’ensemble de l’État, l’opérateur national de paye (ONP). Nous serons d’ailleurs l’un des derniers ministères à le faire. Au préalable, en 2015 et 2016, nous devons mettre en place un système d’information RH unique pour l’ensemble des personnels, civils et militaires, du ministère de la défense. C’est donc une véritable course d’obstacles. Un audit de la chaîne « soldes » est en cours dans l’armée de terre. Des missions se rendent dans chaque régiment pour traiter les dossiers en souffrance : il n’est assurément pas normal que les indemnités de 2010 et 2011 ne soient pas payées, et le mécontentement des personnels est plus que compréhensible. LOUVOIS fera également l’objet d’un audit, C’est donc un dossier complexe, dans lequel les responsabilités sont nombreuses. Chacun doit désormais se mettre en ordre de marche pour régler les problèmes qui demeurent.

mardi 16 octobre 2012

Le dernier vol

Un dernier vol de Mirage F1CT a eu lieu cet après-midi entre Mont-de-Marsan et Châteaudun. Cela met fin à la carrière de cet appareil, commencée en 1992. Et presque celle du pilote, un capitaine qui tutoie les 5.000 heures de vol ! Deux Mirage F1, un biplace et un CR, l'ont accompagné jusqu'à l'entrepôt.
Les quatre derniers Mirage F1CT étaient exploités sur la base aérienne 118. Ils avaient participé à Harmattan, il y a un an, puis à la permanence des ailes françaises au Tchad, avant d'en rentrer, il y a quelques jours.

Louvois, blessés : "aidez-moi !"

C'est confirmé, Louvois n'est plus une hallucination de journalistes, il y a donc des soucis sur le front des soldes dans l'armée de terre avec 10.000 dossiers en soufrance, et le ministre est longuement revenu dessus, après l'interpellation initiale de la présidente de la commission de défense, Patricia Adam, lors de son audition chez les parlementaires. Le ministre reconnaît à la fois "une accumulation de décisions malheureuses (qui) ont été à l'origine de graves dysfonctionnements dans l'armée de terre" et son propre "coup de sang". "Ne pas réussir à payer à temps un soldat qui rentre d'Afghanistan, c’est lui manquer de respect" (1) a ajouté le ministre en interpellant à son tour les parlementaires "Mesdames et messieurs les députés, je vous demande de m’aider en appelant mon cabinet si vous avez connaissance de dysfonctionnements. Il importe absolument d’éradiquer ce problème" a-t-il conclu sur ce point.
Avant, plus loin, de demander également des retours sur d'éventuelles lacunes dans le traitement des dossiers relatifs aux blessés. Un dossier unique a semble-t-il été mis en place cet été pour simplifier les démarches, et comme ce blog l'avait révélé, une maison des blessés sera bientôt disponible pour héberger les familles des mêmes blessés, à Percy.
Le ministre répondait à l'interpellation de la députée Mariane Dubois, qui demandait une prise en charge totale par l'Etat de la situation des blessés. Or ce blog a rappelé à plusieurs reprises qu'un système fondé partiellement sur la générosité de donateurs individuels pour la plupart demeure extrêmement fragile. Doublement car la fin de la guerre d'Afghanistan va réduire extrêmement la générosité des donateurs, tout comme les difficultés économiques. Alors que celles des blessés, elles, demeurent engendrant des frais récurrents (les prothèses cassent par exemple).

(1) je renvoie à la citation de Lartéguy sur les prétoriens : manifestement, on a largement sous-estimé les dégâts en matière de moral et de respect occasionné par ce feuilleton, amplifié par la sous-estimation initiale du problème.

lundi 15 octobre 2012

Le GIH se contracte

Fondé en 2006 pour sanctuariser la flotte destinée au soutien du GIGN, le groupe interarmées d'hélicoptères (GIH), dépendant du COS voit sa flotte de précieux Puma se contracter. L'armée de l'air a déjà unilatéralement repris un de ses deux Puma. Le volume de l'astreinte n'aura pas cessé de décroître depuis 2006, pour atteindre désormais deux appareils, disponibles 24h sur 24 au profit du GIGN, et désormais, du RAID.
L'unité, partie intégrante du 4e RHFS, aura cependant permis de faire avancer l'interarmisation : des pilotes air et terre peuvent désormais voler indifféremment voler sur des Puma Air et Terre.
C'est également désormais le cas au sein de l'EOS 3, sur Caracal.

dimanche 14 octobre 2012

Les chiffres de la semaine

EADS y est le premier bénéficiaire des sommes versées par la DGA à l'industrie en 2009/2010 (les sommes seraient à peu près les mêmes d'une année sur l'autre) : 2,368 MdEUR, sur un fromage de 10,506 MdEUR. En matière de R&T, EADS est par contre devancé par Thales, malgré les 95 MEUR de crédits qu'il a reçu de la DGA, sur le total de 733 MEUR versés à l'industrie.

Un blessé mauritanien à Percy (actualisé-1)

L'hôpital Percy, qui accueille mois après mois les blessés provenant des théâtres d'opérations de l'armée français a déjà reçu depuis quelques heures un blessé inattendu : le propre président de la Mauritanie, victime, selon la version officielle locale, du tir de ses propres troupes, alors qu'il voyageait hier soir presque incognito dans son pays. Il a reçu une balle dans le corps, et après une première opération à Nouakchott, il a été jugé préférable de l'accueillir en France dans un établissement à même de le soigner.
L'accueil de VIP étrangers n'est pas une première dans un HIA français. Souvenons-nous, notamment, de Yasser Arafat, chef de l'OLP.
A ce stade, on ignore comment l'autorité a bien pu arriver aussi rapidement en France et le ministère de la Défense "n'a pas de commentaires à apporter" sur ce sujet épineux : vraisemblablement, mais le gouvernement français ne souhaite pas l'officialiser, le blessé est arrivé à bord d'un avion militaire français (1).
La France maintient en permanence un Falcon médicalisé pour rapatrier les militaires français des théâtres d'opérations. Théoriquement, un 2e appareil reste mobilisable après l'envoi d'un deuxième, afin de maintenir la capacité ouverte.
246 militaires blessés ont été accueillis en 2011 à Percy, si l'on en croit la citation qui a récompensé l'engagement des équipes médicales de l'établissement.
La Mauritanie est un allié de premier ordre dans les opérations actuelles au Sahel. La France y a formé les forces spéciales locales, ainsi que des tireurs spécialisés, comme je l'ai révélé dans RAIDS n°316.

(1) Peut-être celui qui a récemment transporté en Afrique la ministre déléguée, a révélé le Canard enchaîné, à l'encontre des consignes d'économies de moyens aériens demandées par le premier ministre.

samedi 13 octobre 2012

Une lettre au député du 126e RI

Alors que les cas de bugs Louvois semblent cette fois cibler les régiments d'infanterie, le président de l'association Militaires et citoyens vient d'écrire à Philippe Nauche, député-maire de la 2e circonscription de Corrèze, sur laquelle est installée le 126e RI. Sans chiffrer l'étendue des dégâts, Nicolas Bara explique à celui qui est aussi vice-président de la commission de la défense de l'assemblée que de "nombreuses familles de ce régiment se retrouvent dans un quotidien social inacceptable (...) Aujourd'hui, pour certaines familles, les situations sont telles qu'elles se sentent légitimement trahies".
Selon nos sources, des cas se multiplient aussi au RMT, dont des éléments rentrent d'opex.

Les relèves afghanes (actualisé)

Les convois et le retrait l'ont un peu occulté, les relèves se poursuivent sur le théâtre afghan. Le 6e RMAT vient de relever le 516e RT au Batlog : par noms de baptême interposés, c'est le BG Koufra qui a pris la suite du BG Voie Sacrée. Les effectifs seraient à peu près les mêmes, assure l'EMA car s'il y a de moins en moins de convois à assurer, il faudra par contre déconditionner les véhicules, notamment les VAB, pour les rendre transportables. Moins de personnel d'un côté, sans doute plus de l'autre.
Chez les hélicoptéristes, un petit Béarnistan va commencer en France pour permettre la relève de la TF Mousquetaire. Avec désormais plus aucune Gazelle, les 1er et 3e RHC n'ont plus de navigants à fournir, et tout repose sur la base de Pau (5e RHC/4e RHFS) et de Cazaux (EH 1/67) pour armer les huit hélicoptères, qui ne seront plus que... deux en début d'année.
Sans Côte d'Ivoire, sans Afghanistan, et donc sans troupes au sol au Sahel, c'est une période nouvelle qui commence pour l'armée de terre.
Au rôle III de KAIA, le 14e mandat a commencé : c'est la... 14e ACA qui fournit l'ossature du personnel.
Même sans chasseurs et sans drones, l'armée de l'air reste encore très présente, avec 390 personnels, entre Kaboul et Douchanbe. Une poignée d'aviateurs continue encore l'action en première ligne, avec le Caracal de la TF Mousquetaire et les incontournables équipes TACP. Et, une fois n'est pas coutume, ce sont les "avions blancs" de l'Esterel qui continuent à transporter les flux de personnels.

vendredi 12 octobre 2012

Bye-bye Gazelle

L'EMA confirme ce midi le départ d'Afghanistan de quatre Gazelle d'Afghanistan dans un An-124, et en profite pour rappeler le bilan de ces appareils : plus de 60 missiles Hot tirés (1) et 7000 heures de vol ont été accomplies.
Un pilote de Gazelle, le capitaine Matthieu Gaudin, s'était tué aux commandes de son appareil, le 10 juin 2011. Un autre appareil avait été perdu quelques mois plus tôt, sur un hard landing à Nijrab.
L'EMA ne le dit pas explicitement, mais je l'écris dans Air&Cosmos de la semaine, la task force Mousquetaire perd aussi la cinquième et dernière Gazelle ainsi qu'un Tigre.
Il ne reste plus que huit hélicoptères français (dont un de l'armée de l'air) en Afghanistan, contre 14 au plus fort de l'engagement français.

(1) rappelons-le, notamment, contres des usines à IED en Kapisa, comme je l'avais révélé dans RAIDS n°308.

Eurosceptique ou... réaliste

Alors que l'Europe de la défense est redevenue à la mode, elle vient de subir un rude coup avec l'arrêt du processus de rapprochement EADS-BAE Systems (à qui profitent les fuites...). Les politiques allemands en semblent les fossoyeurs, eux qui n'ont pas voulu d'une évolution qui mettait en péril les chiffres du chômage, à un an d'élections législatives qui ne semblaient pas gagnées pour Mme Merkel (1).
La même Allemagne avait montré, pendant Harmattan, son faible enthousiasme à participer aux opérations.
Tout cela fait beaucoup de signaux convergents pour ce que l'on sait déjà : l'Europe de la défense stimule l'Allemagne, mais pas toujours.
Opérationnellement, cette même Europe de la défense progresse quand même : des Britanniques débarquent en France pour participer un exercice important avec l'armée de l'air. Dans quelques jours, l'initiative aéronavale franco-britannique vivra en Méditerranée à travers Corsica Lion.
L'armée de terre, qui était restée bien à la traîne ces dernières années, consolide un partenariat prolifique avec la 16 Air Assault brigade (2).
Les deux CEMAT viennent d'ailleurs de se rencontrer à Toulouse pour faire le point sur leur coopération nouvelle. En 18 mois, les deux brigades française et britannique ont renforcé leur capacité opérationnelle dans trois domaines : saisie de point-clé par la 3e dimension, RESEVAC et opérations de maintien de la paix. Coopération que j'avais déjà illustré dans RAIDS 315 par le rapprochement entre les GCP et les Pathfinders.

(1) on peut penser aussi que l'Amérique n'était pas ravie de voir un de ses fournisseurs contrôlé à 8% par l'Etat français... Argument perfide, certes, mais que les lobbyistes ont déjà agité lors du marché des tankers.
(2) au point, peut-être, demain, d'inspirer en France le regroupement de régiments de l'ALAT et de la 11e BP dans une brigade parachutiste d'assaut par air qui n'a jamais eu autant de sens... 

Billet d'humeur : pourquoi pas de sanctions dans le dossier Louvois ?

Le mindef l'a encore redit ce matin, sa préoccupation n'est pas de faire tomber des têtes, mais de régler le problèmes de Louvois. C'est bien pourtant la première fois qu'un tel problème impacte le budget des militaires. Contrairement à ce que certains cherchent à faire croire, les problèmes se réglaient alors assez facilement, et n'avaient jamais concerné autant de monde, sur des sommes aussi importantes.
Seuls le règlement des frais de déplacement posait vraiment problème.
Plusieurs situations dramatiques sont, au fil des mois, remonté à mes oreilles, ou à celles de mes confrères. Des couples qui divorcent, des mères obligées d'aller au restaurant du coeur ou au secours populaire (quand ce n'est pas le... commandement qui conseillait d'y aller !), des CAF qui ne comprennent pas les disparités de déclarations de revenus des militaires, tout comme les mairies (1). Par chance, aucune situation désespérée n'est venue illustrer la gestion calamiteuse de ce dossier.
Bref, par delà une prise en mains politique qui n'arrive pas trop tard (11 mois après le lancement de Louvois, immédiatement concerné par les bugs), une mise sur la place publique des responsabilités n'auraient pas été de trop, pour les victimes de ces multiples désagréments.
En effet, quand un militaire commet des erreurs, il est sanctionné. Rappelons-nous que le trinôme chefs de corps-adjoint-chef de BOI est responsable de ce qui se passe dans son régiment (2). On ne peut pas exiger l'exemplarité de la base, si le reste de la chaîne civile et militaire n'est pas animée des mêmes obligations.
Le corollaire de la disponibilité totale du militaire français est le paiement d'une solde, puis d'une pension. Une pension, tiens, peut-être le prochain sujet de crispation, comme le mindef l'a découvert en visitant la base aérienne d'Orléans, lundi.


(1) qui gèrent les déclarations liées au tarif des cantines, des garderies, des centres de loisir, etc.
(2) dans des situations très différentes, ces responsables ont subi des sanctions : lors de la fusillade de Caracassonne, ou après le crash d'un Casa, en décembre 2003. Pour l'instant, et à ma connaissance, les seules contestations de militaires concernés par ces soucis de Louvois se sont limitées à des refus d'obéissance, restés plus ou moins dans la discrétion.

Le comité Louvois installé le 23 octobre

Le comité de suivi des bugs de Louvois, ou, comme le mindef l'a bizarrement baptisé, le "groupe d'utilisateurs", sera installé le 23 octobre prochain et devrait fonctionner au moins jusqu'à l'été 2013. Il comprendra 20 membres parmi lesquels des membres désignés du CSFM, mais aussi des représentants de catégories de l'armée de terre (trois) et de la marine (un). Trois épouses font aussi partie du dispositif, une première dans un organisme gérant de vrais problèmes.
Selon des sources convergentes, il aura été semble-t-il assez difficile de trouver une épouse d'officier pour intégrer le comité : c'est assez étonnant pour être signalé, car des officiers ont également été concernés par les bugs à répétition de Louvois, notamment dans l'ALAT.

L'effectif de SOS Soldes multiplié par trois

Comme je l'avais subodoré, l'effectif consacré au numéro vert mis en place pour faire remonter les soucis liés à Louvois est passé de 10 personnels à 27, en l'espace de quelques jours, et devrait encore grimper à 33 personnes (dont des réservistes), explique-t-on au cab Défense. Le dispositif est victime de son succès, et tous les administrés n'ont pas encore pu se signaler.
Seulement 1.550 dossiers ont été ouverts depuis la mise en place du dispositif le 1er octobre, ce qui pourrait ne concerner qu'une fraction infime des difficultés, peut-être 10%.
Selon le cab Défense, la plateforme prendrait en compte 550 appels par jour. Une façon d'améliorer le rendement serait peut-être d'ouvrir plus de lignes encore, et d'ouvrir sur une amplitude plus large, qui permettraient aussi, incidemment, de mieux prendre en compte l'outremer. 

jeudi 11 octobre 2012

Pas de moyens engagés au Mali dit le PR

Sans vraie surprise et reprenant la posture de son ministre des affaires étrangères, le président de la république a affirmé ce soir que la France ne s'engagera pas au Nord-Mali. Il l'a dit à trois représentants de l'audiovisuel d'Etat français diffusant en Afrique : c'est donc avant tout un exercice de com' destinée aux Africains.
Mais derrière ce discours, de vraies réalités : exit l'appui aérien, et toute capacité militaire, qui ne nous ont donc pas été demandées, affirme le PR. Le questionnement des trois représentants de l'audiovisuel public, même s'il semble implacable, n'a pas évoqué les questions gênantes, ou posé les évidences. A commencer par celle-ci : les Africains n'ont aucune capacité pour régler ce pot de pus eux-mêmes. Et nos otages n'ont aucune chance d'être libérés par la négociation.
Les moyens que nous avons dans cette zone, et leur renforcement récent (Mirage 2000D de N'Djamena, Transall d'Abidjan, entre autres) semblent absents du questionnement de ce soir. A se demander comment les poseurs de questions ont pu passer à côté de tels éléments.
Pas de troupes au sol dit le PR ? Mais il n'y en avait pas en Libye non plus en 2011, si l'on se souvient de l'argumentaire du chef des armées d'alors. Plusieurs dizaines de commandos des forces spéciales se sont pourtant succedés en Libye : c'est même sans doute la clé d'un succès inédit, celui d'une première, en matière d'engagement coopératif de forces spéciales avec la troisième dimension.
Alors beaucoup de bruit pour rien ? En tout cas, beaucoup d'efforts et de risques pris pour rien, pourront se dire les représentants des forces réversibles, foudroyantes, discrètes. Et  donc, en tout cas, hors du coup, affirme leur chef suprême.

Post-scriptum : un nouveau sondage en ligne ci-contre : à vos clics !

Small is beautiful (suite)

Citées comme priorité par le mindef (1), les PME sont aussi prisées par les forces spéciales, qui devraient leur consacrer une belle place dans un salon dédié, au printemps prochain. Avec des besoins par nature spéciaux, les forces spéciales se nourrissent plus naturellement chez ces "petits" fournisseurs, qu'auprès de grands groupes car l'innovation y est souvent plus efficacement valorisée. Souvent, des "géo trouvetou" réussissent dans des délais très courts, en écoutant les retex des forces spéciales.
Les références s'accumulent pour démontrer la réactivité des PME, et les gains de coûts. Entre autres exemples illustrés sur la présentation statique de l'exercice franco-saoudien Tigre 2, le COS a acquis des planchettes de navigation pour les chuteurs opérationnels de l'armée de l'air : plus modulaires que le modèle actuel, elles sont aussi moins chères et plus faciles à entretenir, tout en étant moins volumineuses à conserver en opérations, une fois le saut effectué. Traduction d'une tendance réelle vérifiée en Afghanistan (2), ce contrat a permis au fabricant, Air Fly Systems, d'en dériver une version retenue par les forces conventionnelles.
Ces dernières années, le COS a notamment un drone à voilure souple, des capteurs discrets, des casques ultra-légers pour ses pilotes d'aéronef, tous résultat de l'innovation développée par les PME françaises.

(1) à ce stade, on n'évoque pas d'horizon pour la création du "smart business act" annoncé en septembre. Selon certaines sources, des travaux en cours sur les PME hôtel de Brienne pourraient déboucher en fin d'année.
(2) les forces conventionnelles ont bénéficié des retex afghans du COS en matière de médecine de combat, de protection balistique (CIRAS), d'armement (HK417). Lire à ce sujet les deux hors série de RAIDS que j'ai consacrés aux forces spéciales et conventionnelles en Afghanistan.

mercredi 10 octobre 2012

Dans un mois...

Sauf changement de dernière minute, la couverture du prochain Tanguy et Laverdure qui sort chez Dargaud le mois prochain, co-signé par Jean-Claude Laidin, ancien grand reporter à TF1 et Yvan Fernandez, dessinateur belge.
La série a été créée en 1959 par Jean-Michel Charlier et Albert Uderzo, avant de connaître plus de notoriété encore grâce à une série télévisée, dans les années 60.

Exhibition à Dijon

Dans le cadre de la 2e journée "rêves d'enfants malades", trois unités de l'armée de l'air effectueront ce samedi 13 octobre des présentations dynamiques et statiques sur le circuit de Dijon-Prenois (21), de 9 à 17 heures (entrée gratuite) : le CPA 20, l'escadron de chasse 2/2 Côte d'Or, et l'escadron d'hélicoptères 3/67 Parisis.

La PAF cherche mécènes et diffuseur TV

A quelques mois du jour J, la patrouille de France planche sur l'organisation de ses 60 ans, qui sera fêtée les 25 et 26 mai à Salon-de-Provence. Le meeting, le dimanche, sera ouvert gratuitement au public.
L'armée de l'air envisage deux niveaux de partenaires, les fonds recueillis permettant de financer l'organisation de l'évènement qu'elle ne peut assurer directement. Des mécènes disposeront d'une visibilité privilégiée sur le meeting, tandis qu'un diffuseur télé pourrait, lui, récolter la diffusion en direct de l'évènement, chose semble-t-il courante ailleurs dans le monde, mais pas chez nous.
Tous les mots comptent, dans la présentation de ce projet, alors que les interrogations de la Cour des Comptes, légitimes, avaient contribué à annuler les meeting nationaux de l'air, en 2012, au profit de journées de la base aérienne (JBA), qui avaient recueilli, néanmoins, un beau succès semble-t-il.

mardi 9 octobre 2012

Comment concentrer en BDD : des références...

Ce n'est plus une révélation depuis le rapport de la Cour des comptes puis un rapport du sénat, le nombre de bases de défense (BDD) devra être réduit (1), et les sites défense densifiés là où c'est possible, comme c'est le cas sur les bases aériennes... ou les anciennes bases aériennes, qui ont l'avantage de ne pas être enclavées dans les villes, comme le sont souvent les quartiers de l'armée de terre.
Des réserves sont par exemple disponibles sur l'ancienne base aérienne de Colmar, désormais exploitée par l'armée de terre, ou celle d'Apt, qui héberge depuis 1999 un peu moins d'un millier de ressortissants terre (2e REG, 44e RT, DGSE), le tiers de ce qu'elle faisait à l'époque des missiles.
Selon nos informations, des projets de densification y ont déjà commencé, avec la réhabilitation de locaux permettant de loger des compagnies supplémentaires. Reste à savoir qui cela intéressera, car déjà, on avait sans succès proposé d'implanter l'ALAT sur le plateau, où elle n’aurait pas connu les soucis de nuisances qu’elle rencontre actuellement dans le Var. Mais à l’époque, le projet n’avait pas soulevé un gros enthousiasme… A la place, on avait donc implanté des légionnaires, réputés accepter plus facilement les contraintes. Des légionnaires pourraient donc rejoindre ce plateau désertique, propice aux entraînements les plus divers.
Une autre référence réussie de concentration de forces existe déjà à Varces, où la 27e BIM a concentré son état-major, le 93e RAM et depuis peu, le 7e BCA.

(1) rencontrant des journalistes parisiens il y a quelques jours, le ministre aurait dit sa préoccupation sur Louvois et les bases de défense. Deux dossiers auxquels il a consacré ses derniers lundis par des visites hors du ministère, où la visibilité peut être meilleure.

lundi 8 octobre 2012

Un voilier et deux marins célèbres

L'association Grand Voillier Ecole, fondée le mois dernier par 19 acteurs du monde maritime a tenu sa première assemblée générale ce lundi 18, désignant l'ancien CEMM Pierre-François Forissier comme président, et son ancien DPMM -et DRH de l'année, Olivier Lajous, comme un des vice-présidents.
GVE entend "promouvoir auprès de la jeunesse les valeurs humaines et professionnelles de la grande marine à voile" et, à travers une fondation à créer, construira le voilier en question.


dimanche 7 octobre 2012

"A fucking good job"

Hessanulah était un des 10 insurgés les plus recherchés en Afghanistan. Ce sont des éléments du BG Richelieu qui l'ont arrêté, en vallée de Bedrarou, pendant l'opération Storm Lightning, du 29 janvier au 4 février 2011. Le livre du sergent Yohann Douady (1) revèle par le menu comment les sections furent engagées, sous l'appui des hélicoptères de la TF Mousquetaire et des hommes du génie, et en présence d'éléments du GIGN.
L'ouvrage livre aussi un détail qui accentua encore la chute du chef, qui n'était pas circoncis, comme le veut la tradition locale. La neutralisation déstabilisa l'action insurgée en Kapisa, à une époque où l'armée française avait observé une longue trêve, suite à la capture de deux journalistes. L'opération fut en tout cas décrite comme un "fucking good job" par le propre patron du RC-East, qui n'était pas jusqu'alors totalement ravi de l'interruption opérationnelle de sa brigade française.
C'est l'atout de ce livre, dont les opérations décrites sont réellement vécues de l'intérieur, une veine que l'éditeur, François de Saint-Exupery, cherche à développer dans sa maison d'édition, Nimrod.
Yohann Douady, avec ses tripes et sa verve, emmène le lecteur à Bouaké, là où la France perdit 9 soldats, et où lui perdit son copain, Benoît Marzais. En Afghanistan, il a perdu son binôme, le jeune 1ère classe Cyril Louaisil. Le chef adjoint de la section des tireurs d'élite raconte, bien des pages avant d'arriver en Afghanistan, par quel concours de circonstance, ce jeune marsouin passionné fut intégré aux partants. Il est à l'image des soldats décrits dans ce livre incontournable, des hommes qui se revendiquent ordinaires, animés par le culte de la mission et une rare fraternité : des marsouins.
C'est aussi, de mon point de vue, un livre juste, qui n'oublie rien ni personne : l'absence d'obus de mortier sur un poste dans la Côte d'Ivoire à feu et à sang (2), l'égoïsme et ou la négligence régnant sur certains postes, l'attitude du chef de corps au retour de RCI, ou encore, les erreurs de tirs.
Un témoignage vivant que l'armée de terre n'a pas provoqué, mais que par les temps d'interrogations qui courent, elle devrait valoriser.

(1) D'une guerre à l'autre, de la côte d'Ivoire à l'Afghanistan avec le 2e RIMa, Préface du colonel Héluin, Editions Nimrod, 400 pages, 21 euros.
(2) Yohann Douady raconte cependant qu'une fois que le COMFOR fut mis au courant, les obus arrivèrent dans la foulée.

samedi 6 octobre 2012

La phrase la semaine

"La mort nous suit, on la combat, on la donne,
pour que les nôtres l'évitent. Un acte héroïque pour certains, et le plus terrible des pêchés pour d'autres, on n'oublie pas, on vit avec et on passe outre."
Marsouin de 1ère classe Cyril Louaisil, 2e RIMA (+ 18 mai 2011) dans une lettre à ses parents, citée en ouverture du livre de Yohann Douady.

Réforme : scepticisme et défiance des administrés

Un sondage commandité par la DICOD fait état de la défiance d'une part grandissante des administrés vis-à-vis de la réforme du ministère. Bien sûr, tous les mots comptent dans la phrase qui précède, et faute de disposer de l'échantillon et du moment choisi pour poser les questions, il est difficile d'extrapoler, mais...
L'adhésion comme on dit s'effrite à vitesse grand V : ils étaient 60% à croire au Balardgone en 2009, ils ne sont plus que 52%. Même désanchantement sur la mutualisation des soutiens, qui ne recueille plus que 43% d'opinions favorables, contre 61% en 2009. Ils ne sont que 31% à croire que cette mutualisation permettra de mieux se concentrer sur l'opérationnel, contre 38% l'an dernier.
Les BDD, qui fédéraient 63% de pélerins en 2011 n'a plus que 38% de soutiens. Et l'externalisation des métiers de bouches et restauration ne recueille que 19% d'opinions favorables.
Ponpon, malgré le bombardement en règle dans les publications nombreuses du ministère et internet, les administrés ont un sentiment croissant de sous-information sur la réforme -ils sont 67% de cet avis. Et encore, on n'a pas interrogé les journalistes.
Notons qu'apparemment ce sondage qui cherche à connaître l'avis des administrés a réussi adroitement à éviter une des rares questions qui fâche, Louvois, dont il ne semble être question à aucun moment dans cette consultation...

Une réunion utile

Quand les sénateurs et députés chargés de suivre les questions de défense se retrouvent, comme le 24 septembre (le compte-rendu analytique est disponible), les résultats tombent. Je retiens notamment les interventions de l'UMP André Dulait (74 ans), sur les questions d'organisation territoriale et de bases de défense. L'élu constate que "la réorganisation de la chaîne des métiers du ministère de la défense, comme les finances ou les ressources humaines, a créé l’impression d’un désordre généralisé, que j’imputerais moins à la mise en place des bases de défense qu’à la concomitance des réformes. Les plates-formes achats-finances ont connu une thrombose, dont ont pâti les petits fournisseurs de la défense. Deuxième constat : la qualité du soutien en opérations ne s’est pas dégradée – ce qui représente la principale réussite de la réforme –, bien que le nombre de soldats impliqués dans les OPEX ait rarement été aussi important. En troisième lieu, les économies de la réforme, pourtant tangibles, manquent de lisibilité".
Le parlementaire constate aussi "l’étranglement financier des bases de défense. Pour 2012, il leur manque 130 millions d’euros, soit le quart de leurs crédits. Dès septembre ou octobre, des commandants ajournent des travaux de peinture ou de rénovation, quand ils ne renoncent pas purement et simplement au chauffage."
(...) "Deux grandes options s’ouvrent à la Commission du Livre blanc. La première est la diminution du nombre de bases de défense. En 2011, la Cour des comptes a jeté un pavé dans la mare en préconisant de n’en conserver que vingt, soit trois fois moins qu’aujourd’hui".
Le parlementaire conclut enfin sur ce que doit être pour lui la suite de la réforme du ministère. "D’abord, on doit reposer fin 2012 la question de l’existence des échelons intermédiaires, la création d’états-majors de soutien produisant le risque d’une suradministration. Deuxièmement, les procédures doivent être simplifiées, ce qui représentera un immense chantier, par exemple en matière de ressources humaines ou de zonage d’intervention. Le travail est lancé mais avance lentement. Troisièmement, le verrou des systèmes d’information doit sauter. Un système unifié permettrait de réduire de quarante-cinq jours à quarante-cinq secondes le temps nécessaire pour compter les effectifs du ministère. Quatrième axe : la proportion des civils dans le soutien doit continuer à augmenter, bien que le sujet soit sensible en raison du fossé qui se creuse avec les militaires."


vendredi 5 octobre 2012

Tigre 2 en mode assaut

Le CEMA sera lundi en Corse pour l'exercice Tigre 2, qui mobilise un millier de militaires saoudiens et français, des forces spéciales pour la grande majorité. Une présentation dynamique est prévue, avec largage de chuteurs opérationnels et mise à terre sous appui-feu. Un groupe d'assaut contre-terroriste, composé de deux colonnes nationales, française et saoudienne, doit aussi prend d'assaut la tour de contrôle de la base. Enfin, un JTAC du COS guidera des Rafale de l'armée de l'air pendant toute cette séquence. A l'issue de ce VIP day, l'exercice va passer dans sa phase active jusqu'au 18 octobre.
La première semaine a déjà permis des séquences communes avec les commandos saoudiens, d'une part en tir depuis le sol et en l'air, d'autre part en largage para.
La plupart des unités des forces spéciales sont présentes sur place, notamment le 1er RPIMa, le 13e RDP, le 4e RHFS et l'escadron de transport 3/61 Poitou.
Quelques grands absents, matériel et hommes, confirment cependant ce qu'on savait déjà : le Tigre n'est pas le seul chat que les forces spéciales françaises aient à fouetter actuellement.

jeudi 4 octobre 2012

La 31F renaît à Hyères

La flottille 31F a été recrée aujourd'hui à Hyères, sur Caïman Marine. C'est la flottille historique de l'aéronavale, créée, comme la plupart des autres, avec la guerre d'Algérie.
La flottille avait été mise en sommeil et ses Lynx rendus, dans la perspective de l'arrivée du Caïman.
Cette réactivation a aussi été pour le SIAe l'occasion d'annoncer que les visites périodiques (600 heures) dont il a la charge seront réalisés à Cuers. Le SIAe vient, d'ailleurs, de livrer son premier Tigre sorti de VP.

Débarquement britannique à Dijon le 19

Ce sont finalement six Typhoon et quelques Hawk de la Royal Air Force qui vont passer quelques heures à Dijon, le 19 octobre, comme ce blog l'avait révélé, il y a quelques jours. Les armées de l'air britannique et françaises confirment ainsi rapidement le plan de vol confié par leurs CEMAA, et développé le mois dernier par les commandants de force aérienne (le général Guillaume Gelée en France).
Les Typhoon proviennent du 6 Sqn de Leuchars, c'est là que doit opérer le pilote français en échange sur Typhoon.

Une consultation sur les PSM

Les prochains jours pourraient voir tomber le résultat d'un appel d'offres en matière de propulseurs sous-marins (PSM), des engins compacts utilisés par le COS et la DGSE. On sait par nature peu de choses sur les quantités en jeu et les concurrents en lice, si ce n'est que figure dans le lot le groupe Alcen, dont un site a été récemment visité par JYLD. Plusieurs fournisseurs français seraient également sur les rangs.
Le modèle utilisé actuellement par le COS est fabriqué par l'Américain Stidd.

mercredi 3 octobre 2012

Il s'appelait Tung-yi Wang

On connaît l'identité du pilote taïwanais mort ce matin aux commandes d'un Mirage 2000-5 du 1/2 Cigognes : il s'agit du lieutenant-colonel Tung-yi Wang, âgé de 37 ans, marié et père d'une petite fille. Il achevait son échange en France, entamé en novembre 2010. Il détenait 220 heures sur Mirage 2000-5 en France, mais 1.500 au total : ce type d'appareil est employé dans sa propre armée de l'air.
appareil s'est écrasé dans une zone boisée, à proximité d'un étang, deux à trois minutes après le décollage. Une zone habitée est située à quelques centaines de mètres : il a dû tenter jusqu'au dernier moment de l'éviter. Il faisait partie d'une patrouille de quatre avions.
La gendarmerie de l'air a dressé un périmètre de sécurité afin de préserver la zone de crash. Le BEAD-Air a ouvert une enquête.

Le 1/2 perd son pilote taïwanais

Le 1/2 Cigognes a perdu ce matin vers 10 heures un des ses pilotes, dans le crash d'un monoplace Mirage 2000-5. Deux étrangers opèrent en échange au sein de cet escadron -un taïwanais et un suisse-, c'est le premier, un pilote expérimenté, qui a été tué dans le crash. Son appareil venait de décoller dans des conditions semble-t-il assez mauvaises, quand le contact a été rompu.
Taïwan a acquis 60 Mirage 2000-5 en 1992. L'officier assistait vendredi à la cérémonie pour les 100 ans de la SPA3 à Luxeuil : les deux étrangers de l'unité se tenaient debout de part et d'autre de la stèle inaugurée pour l'occasion en mémoire des pionniers des Cigognes.
C'est la première fois qu'un pilote étranger en échange est tué accidentellement. Un pilote allemand en échange sur SEM avait connu un incident au catapultage, dans l'aéronavale, mais s'en était sorti indemne.
De nombreux étrangers sont intégrés à l'armée de l'air, comme officiers d'échange ou de liaison. L'un deux, un Britannique, a combattu sur Mirage 2000D en Afghanistan et en Libye. Trois Américains ont aussi participé aux opérations en Afghanistan sur appareil français, ces derniers mois.

mardi 2 octobre 2012

Le Rafale nouveau est arrivé

A l'heure prévue, Dassault Aviation a livré à la DGA le premier Rafale doté d'un radar à antenne active (photo Dassault Aviation/A.Février). C'est donc un atout déterminant de plus pour le chasseur français, dont ses utilisateurs, armée de l'air et aéronavale disposeront bientôt à grande échelle. C'est aussi un plus évident à l'export, alors que ni le Gripen, ni le Typhoon ont un tel équipement électronique.
Le C137 sera bientôt réceptionné par l'armée de l'air. Cet appareil dispose également d'un SPECTRA rénové, reconnaissable à son fisheye de part et d'autre de la dérive.
111 des 180 appareils commandés par la DGA ont déjà été livrés : 36 pour la marine, 38 biplaces et 37 monoplaces.

pour aller plus loin : la visite de la chaîne Rafale à Mérignac, dans le numéro 2 de RAIDS AVIATION.

lundi 1 octobre 2012

Des polyphonies corses au profit des blessés

Jean-Paul Poletti et le choeur de Sartène entament ce soir à Ajaccio une tournée marathon au profit de Terre Fraternité, dont les fonds viennent assister les blessés et familles de morts de l'armée de terre. Ils se produiront ensuite à Aix-en-Provence (mardi 2), Marseille (mercredi 3), Grasse (jeudi 4), Draguignan (vendredi 5), Digne (samedi 6), Gap (dimanche 7), le Thoronet (lundi 8), Perpignan, (mardi 9), Carcassone (mercredi 10), Guéret (jeudi 11), Saint-Siège (vendredi 12), Bourges (samedi 13), Angers (dimanche 14), Tours (lundi 15), Saint-Nazaire (mardi 16), Saumur (mercredi 17), La Flèche (jeudi 18), Orléans (vendredi 19) et Paris (samedi 20).
Réservations FNAC et Carrefour.

In à KAIA, out à Tagab

La France se replie en Kapisa, mais se redéploie à Kaboul, en prenant le commandement de l'aéroport militaire de la capitale. Hier, le dernier convoi français a quitté la FOB Kutchbach de Tagab, cinq ans après l'arrivée des premiers éléments, des OMLT de la 27e BIM. A l'époque, il n'y avait qu'un poste en dur, autour duquel s'est agrégé, très rapidement, une FOB entière, sous le mandat du 8e RPIMa.
Dans quelques semaines, ce sera au tour de Nijrab de perdre ses Français.
Parallèlement, à Kaboul, donc, le général français Philippe Adam a pris aujourd'hui le commandement de KAIA. Des renforts de personnels spécialisés, un peu plus d'une cinquantaine, ont été injectés, à enveloppe constante.

Un numéro vert pour Louvois (actualisé-1)

Après des mois de difficultés autour du paiement des soldes, le ministère de la Défense reconnaît l'impossibilité d'en sortir autrement qu'en court-circuitant tout le système organique, qui n'a pas réussi à les solutionner en un an. Un numéro vert destiné aux militaires et leurs familles est donc mis en place pour faire remonter toutes les erreurs, il s'agit du 0800 00 69 50.
Il fonctionne dès maintenant, entre 8h du matin et 18h. Une amplitude horaire qui semble cependant insuffisante, tout comme le nombre d'oreilles à l'écoute : une dizaine, issues du service du commissariat.
Si l'on s'en réfère aux milliers de dossiers en souffrance, il faut donc s'attendre à un embouteillage.
Selon le cabinet de Jean-Yves Le Drian, le comité de suivi des problèmes de Louvois devrait être mis en place "d'ici la fin du mois".
Sur BFM TV, une épouse d'un caporal de l'armée de terre, Virginie L. explique que la solde de mari, de 1.500 euros en temps normal, oscille depuis des mois entre environ 150 et 750 euros.