Alors que l'Europe de la défense est redevenue à la mode, elle vient de subir un rude coup avec l'arrêt du processus de rapprochement EADS-BAE Systems (à qui profitent les fuites...). Les politiques allemands en semblent les fossoyeurs, eux qui n'ont pas voulu d'une évolution qui mettait en péril les chiffres du chômage, à un an d'élections législatives qui ne semblaient pas gagnées pour Mme Merkel (1).
La même Allemagne avait montré, pendant Harmattan, son faible enthousiasme à participer aux opérations.
Tout cela fait beaucoup de signaux convergents pour ce que l'on sait déjà : l'Europe de la défense stimule l'Allemagne, mais pas toujours.
Opérationnellement, cette même Europe de la défense progresse quand même : des Britanniques débarquent en France pour participer un exercice important avec l'armée de l'air. Dans quelques jours, l'initiative aéronavale franco-britannique vivra en Méditerranée à travers Corsica Lion.
L'armée de terre, qui était restée bien à la traîne ces dernières années, consolide un partenariat prolifique avec la 16 Air Assault brigade (2).
Les deux CEMAT viennent d'ailleurs de se rencontrer à Toulouse pour faire le point sur leur coopération nouvelle. En 18 mois, les deux brigades française et britannique ont renforcé leur capacité opérationnelle dans trois domaines : saisie de point-clé par la 3e dimension, RESEVAC et opérations de maintien de la paix. Coopération que j'avais déjà illustré dans RAIDS 315 par le rapprochement entre les GCP et les Pathfinders.
(1) on peut penser aussi que l'Amérique n'était pas ravie de voir un de ses fournisseurs contrôlé à 8% par l'Etat français... Argument perfide, certes, mais que les lobbyistes ont déjà agité lors du marché des tankers.
(2) au point, peut-être, demain, d'inspirer en France le regroupement de régiments de l'ALAT et de la 11e BP dans une brigade parachutiste d'assaut par air qui n'a jamais eu autant de sens...