Le procureur de la République a évoqué ce soir la mort d'un élève-officier de l'armée de terre, expliquant qu'elle était intervenue lors d'une "transmission de traditions", un euphémisme pour un bizutage (1). ll s'agissait de traverser à la nage un étang large d'une cinquantaine de mètres. L'élève en est donc mort, pour une épreuve qui ne faisait pas partie de sa formation stricto sensu.
Sans doute dans l'attente des éclaircissements du procureur, l'armée de terre avait livré une version plus allusive, néanmoins juste sur le plan factuel. Selon ses déclarations du début d'après-midi, l'élève avait péri lors d'un "franchissement nautique" qu'il effectuait "en groupe" avec ses camarades, soit une quinzaine d'élèves. Ce franchissement faisait partie de ses classes, expliquait alors l'armée de terre.
La gendarmerie doit se charger de la suite, sur le plan légal. Tandis qu'une enquête de l'inspection des armées a aussi été ouverte.
A ce stade, plusieurs inconnues demeurent : la présence ou non d'équipement de flottabilité individuel, l'absence d'alerte de la part des personnels présents, l'absence d'éclairage et l'état de fatigue du stagiaire à ce moment-là.
Jallal Hami semble avoir été particulièrement motivé pour arriver jusqu'à Saint Cyr : il était réserviste au 2e RH, où il avait déjà effectué une centaine de jours. Avec un master en affaires internationales en poche, il avait été recruté sur titre, et était sorti classé 5e de la sélection à l'ESM.
En janvier 2004, deux stagiaires africains de Saint-Cyr étaient morts lors d'une progression en montagne, qui avait été trop dure pour eux. Deux officiers de l'armée de terre avaient été condamnés, en première instance, trois ans plus tard.
(1) à défaut de bien mesurer de quelles traditions il s'agit.