L'hôpital Percy, qui accueille mois après mois les blessés provenant des théâtres d'opérations de l'armée français a déjà reçu depuis quelques heures un blessé inattendu : le propre président de la Mauritanie, victime, selon la version officielle locale, du tir de ses propres troupes, alors qu'il voyageait hier soir presque incognito dans son pays. Il a reçu une balle dans le corps, et après une première opération à Nouakchott, il a été jugé préférable de l'accueillir en France dans un établissement à même de le soigner.
L'accueil de VIP étrangers n'est pas une première dans un HIA français. Souvenons-nous, notamment, de Yasser Arafat, chef de l'OLP.
A ce stade, on ignore comment l'autorité a bien pu arriver aussi rapidement en France et le ministère de la Défense "n'a pas de commentaires à apporter" sur ce sujet épineux : vraisemblablement, mais le gouvernement français ne souhaite pas l'officialiser, le blessé est arrivé à bord d'un avion militaire français (1).
La France maintient en permanence un Falcon médicalisé pour rapatrier les militaires français des théâtres d'opérations. Théoriquement, un 2e appareil reste mobilisable après l'envoi d'un deuxième, afin de maintenir la capacité ouverte.
246 militaires blessés ont été accueillis en 2011 à Percy, si l'on en croit la citation qui a récompensé l'engagement des équipes médicales de l'établissement.
La Mauritanie est un allié de premier ordre dans les opérations actuelles au Sahel. La France y a formé les forces spéciales locales, ainsi que des tireurs spécialisés, comme je l'ai révélé dans RAIDS n°316.
(1) Peut-être celui qui a récemment transporté en Afrique la ministre déléguée, a révélé le Canard enchaîné, à l'encontre des consignes d'économies de moyens aériens demandées par le premier ministre.