Sans vraie surprise et reprenant la posture de son ministre des affaires étrangères, le président de la république a affirmé ce soir que la France ne s'engagera pas au Nord-Mali. Il l'a dit à trois représentants de l'audiovisuel d'Etat français diffusant en Afrique : c'est donc avant tout un exercice de com' destinée aux Africains.
Mais derrière ce discours, de vraies réalités : exit l'appui aérien, et toute capacité militaire, qui ne nous ont donc pas été demandées, affirme le PR. Le questionnement des trois représentants de l'audiovisuel public, même s'il semble implacable, n'a pas évoqué les questions gênantes, ou posé les évidences. A commencer par celle-ci : les Africains n'ont aucune capacité pour régler ce pot de pus eux-mêmes. Et nos otages n'ont aucune chance d'être libérés par la négociation.
Les moyens que nous avons dans cette zone, et leur renforcement récent (Mirage 2000D de N'Djamena, Transall d'Abidjan, entre autres) semblent absents du questionnement de ce soir. A se demander comment les poseurs de questions ont pu passer à côté de tels éléments.
Pas de troupes au sol dit le PR ? Mais il n'y en avait pas en Libye non plus en 2011, si l'on se souvient de l'argumentaire du chef des armées d'alors. Plusieurs dizaines de commandos des forces spéciales se sont pourtant succedés en Libye : c'est même sans doute la clé d'un succès inédit, celui d'une première, en matière d'engagement coopératif de forces spéciales avec la troisième dimension.
Alors beaucoup de bruit pour rien ? En tout cas, beaucoup d'efforts et de risques pris pour rien, pourront se dire les représentants des forces réversibles, foudroyantes, discrètes. Et donc, en tout cas, hors du coup, affirme leur chef suprême.
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