Quand les sénateurs et députés chargés de suivre les questions de défense se retrouvent, comme le 24 septembre (le compte-rendu analytique est disponible), les résultats tombent. Je retiens notamment les interventions de l'UMP André Dulait (74 ans), sur les questions d'organisation territoriale et de bases de défense. L'élu constate que "la réorganisation de la chaîne des métiers du ministère de la défense, comme les finances ou les ressources humaines, a créé l’impression d’un désordre généralisé, que j’imputerais moins à la mise en place des bases de défense qu’à la concomitance des réformes. Les plates-formes achats-finances ont connu une thrombose, dont ont pâti les petits fournisseurs de la défense.
Deuxième constat : la qualité du soutien en opérations ne s’est pas dégradée – ce qui représente la principale réussite de la réforme –, bien que le nombre de soldats impliqués dans les OPEX ait rarement été aussi important.
En troisième lieu, les économies de la réforme, pourtant tangibles, manquent de lisibilité".
Le parlementaire constate aussi "l’étranglement financier des bases de défense. Pour 2012, il leur manque 130 millions d’euros, soit le quart de leurs crédits. Dès septembre ou octobre, des commandants ajournent des travaux de peinture ou de rénovation, quand ils ne renoncent pas purement et simplement au chauffage."
(...) "Deux grandes options s’ouvrent à la Commission du Livre blanc.
La première est la diminution du nombre de bases de défense. En 2011, la Cour des comptes a jeté un pavé dans la mare en préconisant de n’en conserver que vingt, soit trois fois moins qu’aujourd’hui".
Le parlementaire conclut enfin sur ce que doit être pour lui la suite de la réforme du ministère. "D’abord, on doit reposer fin 2012 la question de l’existence des échelons intermédiaires, la création d’états-majors de soutien produisant le risque d’une suradministration.
Deuxièmement, les procédures doivent être simplifiées, ce qui représentera un immense chantier, par exemple en matière de ressources humaines ou de zonage d’intervention. Le travail est lancé mais avance lentement.
Troisièmement, le verrou des systèmes d’information doit sauter. Un système unifié permettrait de réduire de quarante-cinq jours à quarante-cinq secondes le temps nécessaire pour compter les effectifs du ministère.
Quatrième axe : la proportion des civils dans le soutien doit continuer à augmenter, bien que le sujet soit sensible en raison du fossé qui se creuse avec les militaires."