Le DGA, Laurent Collet-Billon a livré quelques précision ce jour sur l'intérêt français pour le drone Watchkeeper. Des membres de l'armée de terre vont être rapidement formés en Grande-Bretagne pour pouvoir commencer cette année l'évaluation du drone britannique.
Cette évaluation "pourrait se dérouler à Canjuers" a réfléchi à voix haute le DGA, en évoquant déjà l'acquisition du drone, dès l'an prochain.
Cet achat, donc le volume n'a pas été précisé a quelques conséquences directes. Elle met à mal l'activité drones de Sagem, qui n'aura pas su anticiper l'évolution du marché, et consacre par contre la montée en puissance de Thales sur cette activité.
Dès 1994, Thales (alors Thomson-CSF) avait avancé ses prétentions, à Eurosatory, mais les choix de la DGA, à l'époque, avaient déjà consacré EADS (Aéropatiale Missile et Matra à l'époque) et Sagem (avec le Crécerelle), ne laissant aucune chance de développement à Thomson-CSF.
Cette décision me semble assez illustrante de l'état d'esprit du moment, que tous les industriels n'ont semble-t-il pas encore bien mesuré : plutôt que de s'acharner à développer longtemps et de façon parfois coûteuse des matériels qui arrivent en retard, la France ne s'interdit plus, désormais, d'acheter directement sur étagère. Le bilan du Lydian, en Irak et en Afghanistan, et la capacité bi-senseurs de son descendant (tous les deux sont fondés sur une cellule de drone Hermes 450 israélien) ont condamné les approches alternatives.
Incidemment, la décision sur le Watchkeeper, qui ne fait plus aucun doute -le DGA l'annonçait déjà à l'automne- fragilise le concept de drone à voilure tournante interarmées... qui était promu, il y a encore quelques mois par l'armée de terre et la... DGA, notamment lors d'un colloque au parlement. Comme quoi, en matière de religion, le pragmatisme peut parfois prendre le dessus.
Mais, a constaté le DGA, les besoins des marins restent à nourrir. Et après évaluation(s), il aura, là aussi, des "décisions".