Presque trois ans jour pour jour après son premier vol à Bagram, le drone Harfang va quitter le théâtre afghan, après un ultime vol qui serait réalisé cette semaine. J'avais annoncé dans Air&Cosmos le mois dernier, que les deux drones Harfang quitteraient l'Afghanistan en 2012, comme les trois derniers chasseurs présents à Kandahar, mais ce départ était prévu plus tard dans l'année.
On n'a pas d'explication de cette accélération franche du calendrier (1), le besoin d'un engin de ce type, un temps prioritaire pour d'autres théâtres, est devenu moins patent. Notamment parce qu'une capacité limitée -un drone- reste disponible en France et que des moyens alternatifs sont aussi mobilisables.
Les deux drones de Bagram ne sont pas non plus en butée technique pour subir un chantier de maintenance lourde.
Ce départ prématuré semble d'autant plus incompréhensible que la phase de convois logistiques qui s'annonce va consommer des moyens de ce type. Rappelons que c'est d'ailleurs pour sécuriser les opérations au sol que ce moyen avait été injecté sur décision du Premier ministre, après Uzbeen.
De notoriété publique, les orbites de drones ne sont pas suffisantes pour couvrir tous les besoins du théâtre afghan. Et le seront encore moins, demain, si d'aventure les drones en question s'intéressaient à d'autres portions du moyen-Orient.
Le Harfang a récemment passé le cap des 500 missions et des 5.000 heures de vol sur le théâtre afghan.
(1) il ne faut pas exclure que ce soit lié au phasage logistique actuellement en cours pour le dispositif français en Afghanistan.