La présence économique française en Afghanistan est faible, comme le confirme le rapport Hostalier, qui apporte des chiffres et faits accablants (lire ci-dessous). La présence des rares sociétés s'explique par l'état de guerre. C'est le cas de Geos ou de Thales qui a gagné en 2006 un contrat auprès de l'OTAN (générant environ 60 MEUR par an) ainsi qu'un équpement de contrôle aérien, à Kandahar. Le groupe, qui travaille avec un sous-traitant, Global Technologie emploie 150 expatriés de 14 nations différentes et rayonne sur 49 sites différents (1).
Agility DGS France est une antenne française d'une société koweitienne qui s'est développée en 2007 avec la création de la base française aux EAU. Ce premier contrat a fait un petit, dans le Wardak, pour la gestion de la partie française du camp de gendarmerie qui forme 3.000 policiers par an. Comme l'explique le rapport, Agility DGS France assure l'intendance du camp français, de la construction à la nourriture, et jusqu'à la sécurité extérieure de la base. Ce qui démontre (pour ceux qui en doutaient encore) que quand elle veut, la France peut faire preuve d'un avant-gardisme démenti par les discours, en France même. Françoise Hostalier écrit que 60 salariés de la société sont employés sur place, dont la moitié sont des Afghans. On n'a pas de précisions sur la nationalité des autres, si ce n'est celle du cuistot : un indien. Le contrat d'Agility se termine en 2012, et doit être renouvelé par appel d'offre.
Terminons par Feljas&Masson, une PME mayennaise spécialisée dans les pays à risques. Ce succès est symptomatique : travaillant sur crédits allemands avec un contrat de 7 MEUR, la société a rencontré moult problème, avec un matériel bloqué... en France par la douane, des soucis administratifs avec les Afghans, et sans surprise, le scepticisme des banques et assureurs. Conclusion lapidaire de l'élue : "l'entreprise fonctionne donc dans ce pays sans assurances".
(1) pour protéger ses salariés français opérant en zone de guerre, Thales a été, avec Dassault, le premier a signé un accord de réserve avec le ministère de la défense français, à l'instar de ce que les Britanniques faisaient avec la sponsored reserve, depuis des lustres.